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« Soleil noir », les larmes amères d’Isabelle Adjani

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Isabelle Adjani crève l’écran, comme toujours.

Isabelle Adjani crève l’écran, comme toujours. Marie Genin/Netflix

Sur Netflix, cette saga sur fond de polar dresse le constat édifiant du délitement familial en six épisodes.

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La saga familiale est une source inépuisable d’inspiration en ce qu’elle dit des sociétés et de leurs évolutions, des jeux de pouvoir et intrafamiliaux, du rapport dominant/dominé, de cette capacité de l’individu, quelles que soient ses origines et ses motivations, à détruire son entourage.

Comme l’enfant casse le jouet qu’il a tant désiré, l’adulte brise sa famille sans en mesurer les conséquences. Jouet et liens ne sont pas toujours réparables. Ainsi Soleil noir, série en six épisodes créée par Nils-Antoine Sambuc, qui situe son intrigue dans le monde très fermé de la fleur à parfum et place Isabelle Adjani dans le rôle de l’épouse d’un puissant producteur. Ce dernier (Thibault de Montalembert, trop peu présent) est retrouvé mort, assassiné, quelques heures après l’embauche d’une fille bizarre, débarquée d’on ne sait où avec un gamin d’une dizaine d’années. Écorchée vive, fuyant un passé qui s’obstine à la rattraper, cette mère célibataire (parfaite Ava Baya) apparaît d’emblée comme la suspecte idéale. Et tout s’enchaîne. L’enquête de police. Le rapport de classe. Les secrets qui se font jour. L’argent, nerf de la guerre. La fille mal-aimée. Le fils tout-puissant. Les mariages désastreux. Le dérisoire du lien du sang. L’angoisse, si puissante, de solitude.

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Tragicomique existentiel

Sans parler du personnage de la mère, shakespearien, qui se révèle peu à peu intrigant, manipulateur, rebutant, mais aussi victime d’un destin dont elle tente vainement de reprendre les rênes. Isabelle Adjani, peu revue sur le petit écran depuis le Diane de Poitiers  hilarant de Josée Dayan, excelle. Camille Claudel, c’est elle. Marguerite de Valois, c’est elle. Carole Matthieu, c’est elle. Subtile, charnelle, féroce, joueuse, l’actrice aux cinq César embrasse avec un naturel - il faut l’écrire - assez déconcertant les rôles de femmes poussées dans leurs retranchements et domine cette fiction qui, sans elle, peinerait à maintenir son cap. Elle n’est pas de tous les plans. Tant s’en faut. Mais chacune de ses apparitions résonne avec un tragicomique existentiel dont le scénariste Nils-Antoine Sambuc semble avoir cerné le côté jubilatoire. Les codes du genre sont respectés. Les ingrédients sont réunis. Le récit est dosé. Le reste du casting est irréprochable.

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Et l’histoire se teinte au fil des épisodes d’une mélancolie à laquelle on ne s’attend pas. Le constat amer d’une lignée dont le délitement semble écrit, inexorable. Soleil noir n’est peut-être pas une révélation. On attend toujours la série française capable d’offrir le récit cathartique d’une déconfiture familiale sans l’étayage de la béquille policière, ressort narratif aussi lassant qu’inusable. Une fiction dans la veine de Bloodline (Netflix) dans laquelle Sissy Spacek campe une patronne d’hôtel et matriarche impérative et sacrificielle. Ou, plus récemment, de la prodigieuse Succession (HBO) dont la critique a plébiscité la maîtrise du genre jusque dans ses plus petits détails. Et même de Dallas, pionnière du genre, dont la rage intérieure de chaque personnage a suffi à alimenter les huit saisons. Pour autant, elle présente les qualités d’une saga distrayante. Une coproduction française dont Netflix, étrangement, a négligé de vendre les mérites et dont il faut à tout le moins retenir le nom du créateur. Nils-Antoine Sambuc vient de coécrire la reprise pour le petit écran du mythe de Belphégor, première coproduction de Pathé, M6 et Max (bientôt rebaptisée HBO Max). Croisé sur ce tournage, le jeune homme n’a pas caché son goût pour le cadrage serré sur les âmes, le portrait brossé à gros trait dont le téléspectateur affine peu à peu lui-même les contours. Une manière édifiante de raconter le monde.

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