Une « Guerre des restos » historique sur M6. Les candidats de « Top Chef » vont se confronter à d’anciennes pointures. Mallory Gabsi (saison 11) et Matthias Marc (saison 12). Chacun a remporté l’épreuve en son temps et a décroché depuis une étoile au Guide Michelin. Quant à Norbert Tarayre, il vient « pour sa revanche ». Pendant la troisième saison, il n’avait pas réussi à ouvrir son restaurant au menu végétal.

Un double défi ce soir pour celui qui est aussi l’animateur de « Norbert, commis d’office ». En effet, parmi ses adversaires, Claudio de la brigade bleue. Le jeune homme de 34 ans n’est autre que le chef de son restaurant, le 19.20 de l’hôtel Prince de Galles à Paris. Ce dernier s’associe avec la bonne surprise de la saison, Margaux, et le créatif Esteban pour espérer ouvrir un lieu festif aux allures des années 1970. La seconde équipe est composée du redoutable Charlie, du touchant et virtuose Quentin et enfin de Charles, dont la compagne, Philippine, a été éliminée du concours la semaine dernière. Ils tentent de séduire avec une ambiance inspirée de l’univers des gangsters.

Un marathon de 48 heures

Les règles restent inchangées. Trois équipes imaginent le concept d’un restaurant. Du menu jusqu’au décor en passant par la vaisselle. Un budget est imposé par la production pour cette épreuve proposée depuis la toute première saison du programme culinaire de M6. Les jurés, le critique gastronomique François-Régis Gaudry et un panel de clients voteront pour l’ouverture de seulement deux établissements. Le vainqueur est désigné après la dégustation. Les candidats éviteront la dernière chance et le risque d’élimination seulement s’ils battent les chefs invités.

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Un défi de taille pour les participants, mais aussi pour la production. Car « La Guerre des restos » est un marathon de 48 heures qui délocalise plus de soixante personnes. Sans compter une préparation complexe du tournage plusieurs mois en amont pour trouver la ville qui propose la configuration adéquate des trois restaurants prêts à être rénovés.

Le trio de champions ne bénéficie d’aucun favoritisme. Ils ont l’expérience pour eux, mais leur défi est de créer une cohésion d’équipe en peu de temps quand les brigades ont déjà affronté des épreuves ensemble. « On a rangé nos ego, car on est face à des jeunes qui ont du talent », admet Norbert Tarayre. Un choc des générations et l’occasion pour ceux qui sont devenus des mentors de jauger s’ils sont toujours inscrits dans l’actualité de leur époque et « capables de séduire les clients ».

Un pari risqué

Pourtant ils prennent tous les risques. À une époque où la viande est de plus en plus bannie des assiettes, le trinôme remet son titre en jeu en proposant un restaurant aux allures de relais de chasse. Un pari osé. Matthias Marc, amoureux des forêts, précise : « Dans le mot “chasse” il y a aussi la chasse aux œufs, de Pâques, la chasse aux champignons. L’idée, c’était d’ouvrir un relais de chasse moderne. »

C’est plutôt de la provoc pour le viandard.

« C’est un peu trash, et ce côté trash, on l’a adouci en faisant du végétal », nous explique Mallory Gabsi. Leur parade pour l’emporter ? Concocter de grosses réductions au point que certaines assiettes seront végétariennes tandis que les clients seront persuadés de déguster du gibier. « C’est plutôt de la provoc pour le viandard », ajoute-t-il. Le pied de nez est poussé jusqu’au nom de l’établissement fictif : « Panpan, relais de chasse animal et végétal ». Une référence au lapin et meilleur ami du faon Bambi dans le classique de Disney.

Le public pourrait vivre l’originale expérience très bientôt. Comme Mallory Gabsi et Adrien Cachot avaient ouvert leur friterie après la diffusion de l’émission, Norbert Tarayre œuvre pour transférer le concept en une affaire viable. « J’ai demandé à la production, j’ai demandé à Mallory et à Mathias de me céder les droits », assure le chef, pour qui son métier consiste avant tout à créer « une émotion, bonne ou mauvaise, mais toujours une interrogation ».