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Dans le cadre de « Science grand format », un documentaire retrace le parcours chaotique du supersonique franco-britannique.
Passer la publicité Passer la publicitéLe 5 mai, le Concorde numéro 1 a été classé monument historique par le ministère de la Culture. « Cet avion a incarné la force industrielle et la capacité d’innovation de la France sur le plan aéronautique. Il a été aussi un symbole de notre capacité de coopération internationale, a déclaré Rachida Dati. Ce pionnier des vols supersoniques est resté dans les mémoires. Sa préservation va permettre de transmettre aux générations futures un exemple unique de notre savoir-faire aéronautique dans une vision futuriste. » Pendant vingt-huit ans, jusqu’en 2003, les vols commerciaux du Concorde reliaient notamment Paris à New York en un temps record de 3 h 30.
Concorde, l’histoire secrète raconte près d’un demi-siècle de conquête aéronautique autour de l’enjeu du supersonique. Un film captivant enrichi de commentaires d’experts de l’aviation et d’historiens. Le projet Concorde avait été lancé dans les années 1960 par la France et le Royaume-Uni afin de contrer la domination américaine de Boeing. L’idée était de proposer pour la première fois au grand public un vol capable de naviguer à plus de 2 000 km/h. En pleine guerre froide et conquête spatiale, les États-Unis puis l’Union Soviétique s’étaient invités dans ce qui allait devenir une course au supersonique.
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La fin tragique du Concorde
Aérodynamique, puissance, freinage, poids de l’appareil, consommation et émissions sonores étaient autant de contraintes techniques et défis technologiques à résoudre. À défaut de parvenir à être les premiers à lancer un vol commercial supersonique, les Américains avaient voulu viser l’excellence avec un avion plus grand et plus rapide. Sans jamais y parvenir. « Les gens ont compris que la course à la technologie nuisait indirectement à notre monde et à notre propre espèce, raconte Michael Lombardi, historien en chef chez Boeing. Le Boeing 2707 était devenu la cible de groupes inquiets pour l’environnement. » En 1971, le Congrès américain avait cédé à la pression et abandonné un projet ayant coûté plus de 1 milliard de dollars sans qu’aucun avion ne quitte le tarmac.
En Union soviétique, le Tupolev TU-144 était devenu le premier avion de ligne supersonique à prendre son envol le 31 décembre 1968 et à franchir le mur du son en 1969. Un succès en partie dû aux vastes opérations d’espionnage industriel pour récupérer les découvertes des ingénieurs du Concorde. « Le renseignement a été un moyen pour les Soviétiques d’acquérir ce qui leur manquait au niveau technologique et scientifique », indique Michel Guérin, ancien sous-directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Le 3 juin 1973, alors qu’il s’apprêtait à entrer en phase de production, le TU-144 avait connu un coup d’arrêt lors d’un vol de démonstration au Salon du Bourget qui s’était terminé par un crash faisant huit morts. Les premiers vols commerciaux étaient finalement revenus au Concorde tandis que l’histoire du Tupolev n’avait duré que six mois, début 1978.
Seul sur le marché des vols commerciaux supersoniques, le Concorde a été confronté à l’annulation des commandes des compagnies aériennes en raison de l’interdiction de survol de la plupart des territoires car trop bruyant. Air France et British Airways ont exploité leurs neuf exemplaires du supersonique, adoptant une politique de prix élevés à destination d’une clientèle privilégiée. La catastrophe aérienne du 25 juillet 2000 à Gonesse, coûtant la vie à 113 personnes, a considérablement fragilisé l’avenir du Concorde jusqu’à son dernier vol commercial du 3 juin 2003. « Le Concorde était le rêve de tous les pilotes, témoigne l’aviatrice Béatrice Vialle. Nous avions entre les mains une Formule 1 de l’aviation. » Sur les 20 exemplaires construits entre 1967 et 1979, 18 existent encore dont 6 en France.