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Dans ce numéro fleur bleue et riche en anecdotes, diffusé mercredi soir, Stéphane Bern se transporte à la cour de Londres au milieu du XVIIIe siècle.
Passer la publicité Passer la publicitéCherche princesse désespérément. Amatrice d’arts plutôt que de philosophie (lecture dangereuse). Tout sauf anglaise (le roi ne doit pas épouser l’un de ses sujets). Protestante, forcément. En 1760, la cour de Londres s’ébranle pour trouver au futur George III une femme digne de sa couronne. La tâche se révèle moins évidente que prévu. La proposition de mariage convole jusqu’à la principauté allemande de Mecklenburg-Strelitz, aussi modeste que la Grande-Bretagne du milieu du XVIIIe siècle, alors plongée dans la guerre de Sept Ans, est brillante. Inconnue du grand monde européen, la princesse Charlotte reçoit une lettre en forme de coup de tonnerre dans le château baroque de son enfance.
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Entre deux visites de demeures royales, ce « Secrets d’Histoire » prend plaisir à retracer sa trajectoire à coups d’anecdotes, de reconstitutions et d’accents lyriques. Pas tout à fait usurpés. Femme de tempérament, Charlotte d’Angleterre a dû faire face à une cour étrangère, un mari gravement malade, la mort de plusieurs enfants et un fils rebelle en la personne du futur George IV. Des ingrédients de choix pour ce nouvel épisode de la collection lancée en 2007 - une longévité comparable de reine Victoria à l’échelle de la télévision - et animée avec un enthousiasme égal par Stéphane Bern . L’animateur se montre aussi à l’aise sous les moulures du château Howard, dans le Yorkshire, un édifice chargé d’illustrer le faste de l’aristocratie anglaise dans le magazine, que sur le plateau scintillant du concours de l’Eurovision.
Crises de démence
En septembre 1761, Londres est une fête. George et Charlotte se marient, puis sont couronnés à l’abbaye de Westminster. Le début d’une longue et véritable histoire d’amour, à croire les différents intervenants de « Secrets d’Histoire », de l’écrivain Philippe Séguy à Virginie Girod, chroniqueuse sur Europe 1, en passant par l’historienne Estelle Paranque. Loin de l’étiquette et de l’atmosphère pesante de la cour, où par discrétion les domestiques doivent gratter aux portes plutôt que d’y toquer, le couple s’aimera dans le secret de Kew Palace. Une étonnante demeure de style hollandais située en bordure de Londres. George III, souverain déconstruit, y fait le service lui-même.
Charlotte s’occupe de leurs nombreux enfants, mais aussi des zèbres, kangourous et autres animaux qu’elle fait venir de contrées lointaines. En 1764, elle avait, d’ailleurs, accueilli à Londres un autre phénomène de foire : le prodige Wolfgang Amadeus Mozart, âgé de 8 ans. Son exotisme la pousse aussi à déposer un sapin de Noël au milieu des appartements royaux à la fin de l’année. La souveraine, à qui la comédienne Urielle Bourdelle prête ici ses traits délicats, est réputée avoir popularisé cette tradition d’origine germanique.
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Elle regarde bientôt son mari sombrer. Des crises de démence saisissent le monarque, qui prononce des insanités et se comporte de façon erratique. Les médecins, armés de remèdes qui l’accablent plus qu’ils ne le libèrent, se succèdent à son chevet. George III doit être le plus isolé possible afin de ne pas inquiéter Londres. À cet endroit, les auteurs auraient pu approfondir les contextes politique et historique de cette Angleterre des années 1800. Napoléon et ses guerres, par exemple, ne sont évoqués qu’en passant. À deux siècles de distance, le psychiatre Paul Rauchs donne son diagnostic : troubles bipolaires. Son épouse le soutiendra courageusement dans sa descente aux enfers. L’idylle de ces têtes couronnées est suffisamment singulière pour avoir inspiré, en 2023, la série La Reine Charlotte : un chapitre Bridgerton, sur Netflix. Mais l’intrigue s’y révélait plus fantaisiste qu’une folie du XVIIIe.