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ENTRETIEN - Le cuisinier normand de 25 ans a perdu la finale du concours culinaire de M6 face à son ami Quentin Mauro mais ne garde que le positif de son aventure.
Charlie Anne a réalisé un parcours parfait ou presque dans «Top Chef» . Après avoir présenté un cou de canard farci lors de la première épreuve et s’être qualifié très tôt dans le concours pour les quarts de finale, le cuisinier n normand a atteint la dernière marche avec panache. Il s’est finalement incliné de peu face à son copain Quentin Mauro lors de la finale mais reste positif pour la suite.
Il signera notamment la carte du restaurant du Château de Chanorier à Croissy-sur-Seine, nouvelle acquisition des Bistrots Pas Parisiens dont Stéphane Rotenberg est associé et ambitionne d’ouvrir son propre établissement à Caen.
TV MAGAZINE. - Comment avez-vous réagi lorsque vous avez tiré la lame orange, synonyme de défaite ?
Charlie ANNE. - J’ai gardé le sourire. Je ne m’étais pas mis trop d’attentes pour ne pas être déçu et j’avais partagé ça avec tous mes proches. Le lendemain, c’était mon anniversaire, je fêtais mes 25 ans donc je savais que, quoi qu’il arrive, on allait faire la fête. Et c’est ce qu’on a fait toute la nuit. Comme l’a noté Paul Pairet, je garde toujours le sourire même quand ça se passe mal.
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Comment s’est déroulée la finale ?
Je l’ai très bien vécue. On a passé un super moment, on s’est amusés. On a eu des petits coups de chaud à certains moments et un coup de pression du chef quand il m’a dit qu’il valait mieux prendre deux ormeaux qu’un seul par assiette. Ce changement représentait énormément de travail. Claudio a été super.
Votre chef de brigade a-t-il eu raison de vous donner ce conseil ?
Oui, il avait totalement raison. Moi, je n’aime pas les menus avec une entrée, un plat et un dessert ou les grosses portions. Je préfère les menus dégustation avec dix plats. Donc c’était assez léger.
Comment aviez-vous imaginé votre menu ?
Fidèle à moi-même, j’ai fait zéro préparation ! La production m’a appelé à 9 heures le matin en me demandant mon menu. J’ai dit que je n’étais pas à la maison alors que j’étais sous la couette. Je leur ai tout envoyé en vingt minutes. Dans le fond, je savais les produits que je voulais absolument utiliser comme les algues, les ormeaux, le géranium aussi.
Pourquoi ce choix ?
Chaque ingrédient est lié à une partie de ma vie ou de mon parcours. Les produits marins représentent la pêche à pied que je faisais avec mon grand-père quand j’étais enfant. Le géranium est lié à l’éducation florale que j’ai eue ces dernières années. Ma passion pour la cueillette est aussi présente avec le mélilot dans le dessert. C’est grâce à ça que j’ai obtenu mon deuxième coup de cœur avec les inspecteurs du Guide Michelin donc j’ai voulu l’utiliser dans le menu.
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Est-ce que vous saviez pour qui vous cuisiniez ?
Non pas du tout mais on se doutait qu’il y aurait des chefs étoilés. Parfois, la porte s’entrouvrait et j’apercevais des têtes très connues, des cols bleu, blanc, rouge à tout va… Les autres années, les finalistes cuisinaient pour les bénévoles de la Croix-Rouge et devaient faire des menus plutôt consensuels. Souvent, ceux qui réalisaient des plats très personnels, comme Adrien Cachot, ont perdu. Cette fois, on a pu réaliser des plats que l’on pourrait servir dans notre restaurant sans aucun complexe, c’était intéressant.
Qu’est-ce que cela représentait d’être face à Quentin ?
On est deux copains donc je me disais que, même si je perdais cela serait l’un de mes potes qui gagnerait, c’est sympa. J’étais content d’être face à lui parce que c’est quelqu’un que j’apprécie.
Quels liens avez-vous tissés avec les autres candidats ?
Très forts, avec Grégoire en particulier. On passe notre vie ensemble. Il vient de passer une semaine à Caen avec moi. Il était arrivé dans le concours en mode “Je ne me fais pas de pote, je suis là pour vous détruire” et, finalement, il ne s’est fait que des amis.
Et avec Paul Pairet, votre chef de brigade ?
On est tous les deux très détendus, posés. Nous ne sommes pas des grands parleurs et on n’exprime pas beaucoup nos émotions. On se comprend plus dans le regard et les actions plutôt que dans les paroles.
« Ils avaient faim en sortant ! »
Charlie Anne à propos des chefs étoilés qui ont jugé la finale de «Top Chef»Qu’est-ce qui vous a manqué selon vous lors de cette finale ?
Il a manqué de la quantité, je pense que c’était le point noir du menu. Ils avaient faim en sortant (rires). Sans blague, ce qui est ressorti, c’est le manque de satiété et je suis d’accord avec eux.
Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Mon meilleur souvenir, c’est la guerre des restos. On a passé deux jours incroyables. On était les trois amis ensemble, on a bien ri. Le pire, c’était l’épreuve de la courgette. Ça m’a énervé qu’on nous donne des courgettes en plein mois de novembre. Ça n’a pas de goût, ce n’est pas bon. C’est pour ça que j’ai gueulé. Je me suis même pris un coup de pression par la production parce que je faisais la tête.
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Avez-vous eu un retour des inspecteurs du Guide Michelin au terme de la cérémonie des couteaux ?
Gwendal Poullennec, le directeur du Guide, m’a fait de très beaux retours après le tirage des couteaux. C’est très positif par rapport à mon projet d’ouvrir un restaurant. Je ne suis pas à plaindre, j’ai tout gagné.
Comment avez-vous vécu la présence des inspecteurs du Guide Michelin durant toute la saison ?
J’ai adoré d’autant que ce sont les épreuves qui se sont le mieux passées pour moi. Les petites enveloppes avec leurs commentaires sont bien rangées chez moi. C’est assez dingue d’avoir leurs retours parce qu’on ne les a habituellement jamais comme ça, en direct, sans aucun filtre. Et surtout, ils connaissent notre tête et notre nom avant même qu’on ouvre notre restaurant. C’est une chance de malade pour des jeunes cuisiniers qui ont envie de chercher des étoiles.
Vous vous êtes qualifié très en avance pour les quarts de finale, comment avez-vous géré cette attente ?
Très bien, j’étais en vacances ! Et puis, je suis resté dans les parages, j’ai fait la guerre des restos, après j’ai commenté les réalisations de mes copains. Il n’y a que l’épreuve d’Alain Ducasse où j’étais absent. J’en ai profité pour faire des restos à Paris.
Un petit mot sur votre grand-père. Qu’a-t-il pensé de votre parcours ?
Il était ultra-fier. Il espérait que j’aille au bout. C’était limite plus pour lui que j’étais dégoûté mais, de son côté, il était trop heureux. Après le décès de ma grand-mère, ça lui a fait un bien fou au moral. Il est venu régulièrement sur le tournage et ça a remis un peu de gaieté dans sa vie.
Que veniez-vous chercher à «Top Chef» ?
Je ne cherchais pas quelque chose en particulier mais cela m’a permis de répondre à la question « Est-ce que ma cuisine plaît et est-ce qu’elle a du sens ? » Visiblement, ça a été. Maintenant, il y a encore un petit bout de chemin à parcourir. Je vais continuer sur cette lancée et ne pas arrêter de travailler.
Comment s’annonce la suite pour vous ?
J’ai fait une offre pour reprendre un magasin de meubles à Caen et le transformer en restaurant. Et elle a été acceptée. Maintenant, j’ai rendez-vous avec les banques. Si je réussis à avoir les fonds, j’aimerais ouvrir en novembre.
Que retenez-vous de cette aventure ?
Les rencontres avec les chefs et les amis que je me suis faits. Je pense que l’on va rester lié pendant un bon nombre d’années. On a tous eu des origines et des parcours très différents mais au final, travailler ensemble nous a fait beaucoup grandir.