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2025 Anadolu
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Chacun semble choisir l'argument d'autorité qui l'arrange, pour ou contre l'utilisation du terme "génocide" pour qualifier les atrocités à Gaza. Pour nous éclairer dans ce débat aussi technique qu'émotif, « Marianne » interroge Yann Jurovics et Raphaël Maurel, deux juristes spécialistes en droit international.
Impensable il y a quelques mois, et même indicible en dehors des rangs de la gauche radicale, la notion de « génocide » s’est imposée dans le débat public, de pétitions en appels au boycott, pour qualifier les atrocités commises à Gaza dans le cadre de la guerre conduite par Israël pour éradiquer le Hamas, responsable du massacre du 7 octobre et de la prise d'otages de centaines de civils. Plus encore depuis le 5 mai, date de la décision de l'État hébreu d'étendre ses opérations militaires en prenant le contrôle de l'ensemble de la bande de Gaza et de la poursuite d'un blocage de l’aide humanitaire aux Palestiniens - depuis levé - faisant craindre une famine. Pour Marianne, deux spécialistes du droit international Yann Jurovics et Raphaël Maurel apportent leur éclairage sur ces questions cruciales.
Marianne : Yann Jurovics, vous avez déclaré dans une tribune au Monde en novembre 2024 que « face à la réalité de la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza, l’accusation de génocide apparaît comme un non-sens juridique ». À la lumière des développements plus récents de la guerre, cela vous semble toujours être un non-sens ?
Yann Jurovics : Nous, on essaie de faire du droit, là où les gens s’attachent à un affect sur les mots. Dans un contexte de conflit, parler de génocide n'est pas approprié. Le génocide, c'est une attaque contre une population civile qui vise à la détruire comme telle et qui est indépendante du conflit armé. Dès 1948, les rédacteurs de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide expliquent que le génocide n'est ni de guerre, ni de paix. Donc il faut déconnecter les choses. Si on dit guerre, on ne dit pas génocide. Il y a souvent concomitance, parce que la guerre crée un monde de violence dans lequel les organisateurs d'un génocide trouvent de quoi mener à bien leur politique, mais ce n’est pas un synonyme, ça serait même quasiment un antonyme.