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Presque dix ans après la découverte de l'agrile du frêne qui dévaste les arbres des villes nord-américaines, les frênes de Winnipeg demeurent très peu touchés. Ce succès est dû, en partie, aux mesures d'atténuation efficaces, mais des experts cherchent encore à comprendre ce succès miraculeux.
Le mois dernier, la Ville de Winnipeg a recommencé son programme de traitement contre l'agrile du frêne.
Ce type de coléoptères envahissant a été détecté à Winnipeg pour la première fois en 2017, à Saint-Boniface. À l'époque, des scientifiques ont averti les autorités municipales que cet insecte pouvait anéantir la population de frênes en 10 ans.
Dix ans plus tard, les arbres de la ville restent épargnés
Cependant, en 2025, la propagation de cet insecte reste très faible.
Nous avions prévu, d'après l'expérience d'autres juridictions, que la population se développe très rapidement dans les cinq années qui suivent l'infestation initiale. Ensuite, les pertes d'arbres augmentent de manière significative et la quasi-totalité des frênes est perdue s'il n'y a pas de mesures d'atténuation, explique Martha Barwinsky, forestière urbaine avec la Ville de Winnipeg.
Presque dix ans après l'arrivée de l’espèce envahissante, Martha Barwinksy affirme que seul une vingtaine d’arbres des plus de 100 000 frênes sur les terrains publics ont été abattus par la ville en raison de l'infestation de l'agrile du frêne.
Richard Westwood, professeur au département d'études de l'environnement de l’Université de Winnipeg, travaille dans un laboratoire dédié à la foresterie urbaine. D’autres chercheurs et lui ont observé que le coléoptère a un cycle de vie plus long à Winnipeg.
Normalement, ces coléoptères mettent un an à se développer, dit-il. On pense actuellement que, pour une raison que nous ne connaissons pas encore, il se peut qu'il y ait un décalage de deux ans. Il faut donc deux ans à certains coléoptères pour arriver à maturité.

Les agriles seraient arrivés au Canada au début des années 2000.
Photo : Office de la protection de Toronto et la région
Par conséquent, les insectes se propagent d’arbre en arbre moins vite. Certains pensent que cette lenteur est due en partie au climat de la ville, mais Richard Westwood ne soutient pas complètement cette hypothèse.
L’espèce est originaire du nord-ouest de l’Asie et il fait aussi froid qu'ici, peut-être pas tout à fait pendant la même durée, mais il fait quand même assez froid. Au début, les gens pensaient que l’agrile du frêne était lent, parce qu'il fait si froid ici, mais ce coléoptère est plutôt résistant. Il peut survivre à notre climat froid, explique le professeur de l’Université de Winnipeg.
Une réponse efficace
Richard Westwood ajoute que les mesures d'atténuation et les plans de la ville ont certainement aidé à ralentir l'insecte ravageur.

L'agrile du frêne a été retrouvé pour la première fois à Winnipeg dans le quartier de Archwood à Saint-Boniface (en rouge) en 2017. La Ville de Winnipeg vise à injecter 500 arbres dans des quartiers centraux à l'ouest de la Rivière rouge cette année ( en bleu).
Photo : Radio-Canada
Depuis 2017, le département des parcs de Winnipeg donne des traitements ciblés aux arbres dans des zones à risque. Depuis 2018, la Ville a injecté un insecticide nommé TreeAzin dans 2000 arbres annuellement. Cette année, la Ville de Winnipeg vise à injecter 500 arbres, notamment sur la rive ouest de la rivière Rouge.
Richard Westwood explique que son équipe a retrouvé des agriles du frêne de l’autre bord de la rivière Rouge pour la première fois l’été dernier environ dix ans après l'arrivée probable de l’insecte. N’empêche cette propagation lente, un niveau d’inquiétude persiste.
Je pense que du point de vue de la gestion, l'équipe municipale est très préoccupée par le fait que nous n'observons aucun recul de l'infestation actuelle et que nous commençons à la voir se propager, ce qui est préoccupant. Il faut donc continuer à travailler dur et rester vigilant, dit-il.
« Nous écrivons notre propre histoire sur l'agrile du frêne »
Les scientifiques et d’autres dirigeants municipaux surveillent donc le cas de Winnipeg attentivement, car l’agrile du frêne n’a pas encore touché les villes de Regina, Saskatoon, Edmonton et Calgary.
Je pense que tout le monde attend avec impatience de voir ce qui va se passer dans cette affaire. Nous travaillons aussi vite que possible pour avoir une idée de la biologie de la ville et des raisons de sa propagation. Je suis sûr qu'il y a des raisons et nous finirons par les découvrir, dit Richard Westwood.

La responsable de la gestion des arbres à la Ville de Winnipeg, Martha Barwinsky, est optimiste après une décennie de faible propagation. (Photo d'archives)
Photo : CBC Manitoba / Jacques Marcoux
Martha Barwinsky soutient que l’expérience de Winnipeg est surveillée de très près par d’autres villes à travers l’Ouest canadien. Souvent, lorsqu'il y a une anomalie ou qu'une région est la première à détecter un ravageur envahissant, tout le monde a les yeux rivés sur cette région parce que tout le monde veut en tirer des leçons et savoir à quoi s'attendre pour leurs arbres. Nous écrivons notre propre histoire sur l'agrile du frêne.