À l'audience

Le Parquet algérien a requis mardi dix ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien, lors d'une audience expéditive devant la Cour d'appel d'Alger. Selon les informations dévoilées par « Marianne », Boualem Sansal n'a pas pu bénéficier de la présence de son nouvel avocat français.

« Ce que vous faites est un procès contre la littérature. Cela n’a pas de sens. La Constitution algérienne reconnaît la liberté d’expression et de création. Et pourtant, je suis là ». Cheveux blancs, très courts, lunettes à montures imposantes, visage émacié, pantalon et tee-shirt gris, Boualem Sansal retient à peine sa colère. Face au Procureur de la République près la Cour d’appel d’Alger, qui venait de lui annoncer à l’issue d’un réquisitoire d’à peine deux minutes qu’il demandait contre lui dix ans de prison, l’écrivain franco-algérien, qui a comparu sans avocat, n’a pas caché sa déception. D’une voie déterminée mais difficilement audible, il a estimé que c’est sa liberté de parole qui était jugée.