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D’après un article d’Erika Morris publié sur CTV News le 19 juin 2025
Le Bureau de la concurrence du Canada a lancé un pavé dans la mare en recommandant la fin du monopole exercé par l’aéroport Montréal-Trudeau sur les vols internationaux dans la région métropolitaine. Dans un rapport publié jeudi, l’organisme affirme qu’une ouverture à la concurrence permettrait d’obtenir des « avantages majeurs » pour les Canadiens, notamment une baisse des prix et une amélioration de l’expérience client.
Comme le rapporte Erika Morris, le Bureau de la concurrence dénonce une situation dominée par deux grandes compagnies aériennes, Air Canada et WestJet, qui restreignent l’offre. Il plaide pour que les aéroports secondaires puissent offrir eux aussi des vols internationaux, ce qui créerait de nouvelles opportunités pour les transporteurs et offrirait plus d’options aux passagers.
Parmi ces aéroports secondaires figure l’aéroport métropolitain de Montréal (anciennement Saint-Hubert), situé sur la Rive-Sud, où la compagnie Porter Airlines a signé une entente pour développer un terminal de 10 portes, mais limité actuellement aux vols intérieurs. Porter souhaiterait étendre ses destinations vers les États-Unis et les destinations soleil dès que le terminal sera complété.
Mais un obstacle de taille se dresse sur ce chemin : un accord entre le gouvernement fédéral et l’aéroport Montréal-Trudeau (géré par Aéroports de Montréal, ADM) stipule que Trudeau est l’unique aéroport international dans la région montréalaise. Le Bureau juge cette limitation comme étant un frein majeur : « Ces restrictions empêchent les aéroports secondaires de lancer des services concurrentiels et limitent leur impact sur le marché », peut-on lire dans le rapport.
La recommandation ne fait pas l’unanimité. Erika Morris rapporte que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, s’oppose fermement à l’idée d’ouvrir l’aéroport de Saint-Hubert aux vols internationaux. Selon elle, cela a toujours été exclu : « La Ville n’est pas en faveur de vols internationaux, tels que ceux vers le Sud, qui impliquent souvent des appareils plus anciens et plus bruyants. L’acceptabilité sociale est essentielle », a-t-elle déclaré à CTV News. Elle rappelle que le terminal de Porter sera fermé la nuit et que les vols commerciaux de nuit sont interdits.
ADM, qui gère l’aéroport Montréal-Trudeau, rejette également les recommandations du Bureau. Elle défend le modèle centralisé comme étant plus efficace et économique. « Ajouter un deuxième aéroport international réduirait la clientèle des transporteurs et augmenterait leurs coûts d’exploitation, tout en mettant en péril les acquis depuis la concentration des vols », affirme un porte-parole de l’ADM par courriel. On invoque aussi une hausse des coûts gouvernementaux liés au contrôle frontalier et à l’entretien technique si deux installations coexistent.
John Gradek, professeur à l’Université McGill et spécialiste en gestion de l’aviation, estime toutefois que le rapport mérite d’être pris au sérieux. Il note que l’expansion prévue de l’aéroport Trudeau coûtera plusieurs milliards de dollars et qu’utiliser Saint-Hubert pourrait permettre de limiter les dépenses publiques. « Pourquoi ne pas envisager un réseau d’aéroports aux usages complémentaires ? Construire dix portes à Trudeau coûte des milliards. Mais dix portes à Saint-Hubert, on les a déjà », affirme-t-il, tout en reconnaissant que cela entraînerait du bruit.
La réflexion engagée par le Bureau de la concurrence remet en question un modèle établi depuis des décennies, au nom d’une meilleure efficacité et d’une accessibilité accrue pour les passagers. Mais pour y parvenir, il faudra surmonter de puissants intérêts institutionnels, économiques… et électoraux.