Les États-Unis ont offert de l’aide à l’Équateur pour l’immigration illégale, le trafic de drogue et l’ingérence étrangère

Publié le 26.5.2025 à 23h56 – Par Ivan Petrov – Temps de lecture 5 mn

La présence d’une délégation officielle à la cérémonie d’investiture de Daniel Noboa a témoigné du regain d’intérêt de Washington pour le renforcement des relations bilatérales avec Quito.

Le président Daniel Noboa et le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr. avec leurs épouses. (Carlos Silva / Présidence de la République)

Les États-Unis ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération avec l’Équateur sur trois fronts clés : la lutte contre l’immigration illégale, la lutte contre le trafic de drogue et la stimulation de la croissance économique afin de contrer l’influence étrangère malveillante dans la région. C’est ce qu’a exprimé Robert F. Kennedy Jr., Secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis, lors de sa visite officielle à Quito dans le cadre de la délégation américaine envoyée à la cérémonie d’investiture du président Daniel Noboa, le 24 mai.

Dans un message publié par l’ambassade des États-Unis en Équateur, il a été indiqué que Kennedy représentant le président Donald Trump – a tenu des réunions bilatérales avec des membres du nouveau gouvernement équatorien. Il y a réitéré l’engagement de Washington en faveur d’un programme commun qui donne la priorité à la sécurité, à la stabilité économique et à la défense des valeurs démocratiques face aux menaces régionales. « Cette visite démontre les liens étroits de coopération entre les deux nations », a déclaré l’ambassade, soulignant également les vœux adressés par Kennedy au président équatorien et à son cabinet.

La délégation américaine était également présente aux cérémonies officielles d’inauguration. Bien que tous les noms de ses membres n’aient pas été détaillés, les publications de l’ambassade soulignent qu’il s’agissait d’une mission officielle envoyée par la Maison-Blanche avec le soutien de diverses agences fédérales. Le message, accompagné de photographies de l’événement, soulignait l’intention de l’administration Trump de travailler avec l’Équateur pour relever les défis de la migration irrégulière, du crime organisé transnational et de l’expansion des acteurs extérieurs considérés comme une menace pour la stabilité de l’hémisphère.

Le secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., arrive avec son épouse Cheryl Hines pour l’investiture du président équatorien Daniel Noboa, qui a été réélu pour un second mandat, à Quito, en Équateur, le 24 mai 2025. REUTERS/Karen Toro

L’Équateur a connu une augmentation significative des flux migratoires vers les États-Unis ces dernières années. Rien qu’en 2023, des dizaines de milliers d’Équatoriens ont été interceptés à la frontière sud des États-Unis après avoir traversé des routes dangereuses, comme le Darien Gap. Les autorités des deux pays ont convenu que les causes sont multiples : le chômage, la violence, le manque d’opportunités et les actions des réseaux de traite des êtres humains. Pour cette raison, Washington promeut une stratégie qui combine des mesures de contrôle des migrations avec des programmes de développement économique dans les pays d’origine.

Parallèlement, les États-Unis ont intensifié leur coopération avec l’Équateur dans la lutte contre le trafic de drogues. Ces dernières années, le pays andin est devenu un point clé pour l’exportation de cocaïne vers les États-Unis et l’Europe. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les ports équatoriens sont devenus des voies fréquentes pour le trafic international de drogues, en partie à cause de l’infiltration de mafias locales et étrangères dans les structures de l’État et le système logistique.

Au cours de son deuxième mandat, le président Donald Trump a mis en place une politique d’immigration plus restrictive, axée sur l’expulsion des immigrants sans papiers et la limitation des prestations pour ceux qui sont en situation irrégulière. En outre, un décret a été signé pour tenter de révoquer la citoyenneté de naissance pour les enfants d’immigrants en situation irrégulière, bien que cette mesure fasse l’objet de contestations juridiques devant les tribunaux.

Un drapeau américain flotte sur un mât à côté du mur frontalier à la frontière entre les États-Unis et le Mexique à Campo, en Californie, aux États-Unis. REUTERS/David Swanson

En avril 2025, selon les chiffres du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, 249 Équatoriens ont été appréhendés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Ce chiffre est considérablement faible par rapport aux 116 115 personnes arrêtées au cours du même mois l’année dernière.

La mention par Kennedy d’une « influence étrangère malveillante » lors de sa visite à Quito fait partie d’un récit que les États-Unis ont maintenu dans différents forums diplomatiques, faisant généralement référence aux intérêts géostratégiques de la Chine dont il existe des rapports sur une police secrète à Quito de la Russie ou de l’Iran en Amérique latine. Washington estime que ces acteurs cherchent à saper les démocraties de la région par des pratiques économiques opaques, de la désinformation ou des alliances avec des régimes autoritaires.

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