Est-ce le retour des années «sombres» du cyclisme ou, au contraire, le signe que ce sport s’est nettoyé du dopage? Rabobank, premier groupe bancaire des Pays-Bas, revient sur le Tour de France cet été, après avoir frôlé la gloire et essuyé quelques scandales. La marque va-t-elle enfin s’adjuger le maillot jaune, par l’intermédiaire de Jonas Vingegaard? Le Danois pointe quatrième du classement général ce mercredi, au terme de la cinquième étape, un contre-la-montre de 33 kilomètres autour de Caen, en Normandie, remporté par Remco Evenepoel. Vingegaard accuse 1’13'' de retard sur le maillot jaune Tadej Pogacar, qui consolide son rang de favori. Mais c’est déjà un come-back spectaculaire pour Rabobank, rattrapée par un scandale, la dernière fois qu’elle avait failli triompher.
L’édition 2007 avait laissé un goût rance au peloton. Michael Rasmussen, autre cycliste danois, leader de l’équipe Rabobank, avait course gagnée, mais il était accusé d’avoir menti sur les lieux où il s’entraînait. Tactique idoine pour éviter les contrôles antidopage. Pour éviter que l’embarrassant maillot jaune ne s’impose, l’organisateur du Tour aurait demandé de l’aide au gouvernement présidé par Nicolas Sarkozy. Après un coup de fil entre le Ministère français du budget et son homologue néerlandais, Rabobank, sous pression, retirait son leader de l’épreuve, à quatre jours d’un sacre acquis sur les Champs-Elysées. Epoque âcre, où s’intriquaient le sport, la politique et l’économie, avec le dopage en liant vénéneux.