A l’initiative des Etats-Unis et sur la base d’une convocation décidée lors de celle de Yalta, la Conférence de San Francisco se déroule du 25 avril au 26 juin 1945. C’est le moment clé, à la fin de la guerre, qui permet notamment la création del’Organisation des nations unies (ONU), avec signature de la charte du même nom, mais surtout en remplacement de la Société des Nations, sise à Genève, née dans le chaos du Traité de Versailles en 1919, puis dissoute en 1946, alors qu’elle s’est révélée totalement incapable de prévenir les agressions des pays de l’Axe dans les années 1930.
L’opinion se méfie donc de ce précédent, tout en souhaitant ardemment la paix au début du mois d’avril, comme on peut le lire dans une chronique des bourses du Journal de Genève: «Si les succès remportés par les armées anglo-américaines en Allemagne semblent rendre toujours plus évident l’effondrement prochain de la Wehrmacht, il n’en reste pas moins que l’avance considérable des Russes en Autriche et la mésentente qui semble régner entre Alliés au sujet de la Conférence de San Francisco troublent quelque peu l’atmosphère. Nous sommes accoutumés à devoir juger des situations confuses et l’on peut prévoir qu’après la cessation des opérations militaires, cet état de choses s’aggravera encore. Toujours est-il que nous nous acheminons vers une période qui verra la fin des massacres en Europe. Souhaitons que le clairon de l’armistice sonne bientôt.»