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Escalade répressive, Trump et Musk, Raids de l’ICE, mobilisations citoyennes et craintes d’un ‘calme avant la tempête’

Publié le 8.6.2025 à 10h18 – Par Alexandre Rousseau – Temps de lecture 5 mn

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Entre déploiement militarisé des forces fédérales, résistance anti-expulsions et théories du complot, le pays vit une crise politique et sociale sans précédent.

Un climat de tension extrême

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier 2025, les États-Unis connaissent une radicalisation sans précédent de la politique migratoire, marquée par des raids massifs de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), des déploiements militaires controversés et une résistance croissante des militants pro-immigrés. Dans ce contexte, les récentes opérations à Los Angeles, New York et d’autres grandes villes soulèvent des questions sur une possible escalade vers un conflit civil.

Los Angeles : Raids militarisés et répression des manifestants

Les opérations de l’ICE à Los Angeles ont pris une tournure spectaculaire ces derniers jours. Des centaines d’agents en tenue tactique, équipés de masques à gaz et de drones, ont mené des arrestations massives dans des quartiers à forte population immigrée, comme le Fashion District et des magasins Home Depot, lieux traditionnels de rassemblement des travailleurs journaliers.

• Déploiement de la Garde nationale : Trump a ordonné l’envoi de 2 000 soldats en Californie, accusant les autorités locales démocrates de laisser prospérer « l’anarchie ». Le gouverneur Gavin Newsom a qualifié cette décision de « volontairement incendiaire » .
• Affrontements violents : À Paramount, des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Un drapeau américain a été brûlé, et des véhicules de police attaqués .
• Arrestations et conditions inhumaines : Plus de 118 personnes ont été interpellées en une semaine, dont des travailleurs sans-papiers et même le président d’un syndicat, David Huerta, blessé lors de son arrestation. Les centres de détention, surpeuplés, sont décrits comme des « caves sans lit ni nourriture ».

New York : La résistance s’organise contre l’ICE

Pendant ce temps, à New York, des militants anti-ICE ont bloqué des fourgons de détention devant le siège de l’agence dans le sud de Manhattan. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie nationale de résistance aux arrestations massives, avec des réseaux comme CHIRLA et SEIU fournissant une assistance juridique et mobilisant l’opinion publique.

• Théories du complot et inquiétudes : Des rumeurs circulent sur des « 89 000 actes d’accusation » en Californie, suggérant une vague d’expulsions sans précédent. Certains évoquent même un « plan d’islamisation » lié à des figures politiques comme Huma Abedin, alimentant un climat paranoïaque.

Traduction du X :

Un certain nombre d'ONG ont été impliquées dans cette affaire. La plus importante est la Coalition for Humane Immigration Rights ou CHIRLA, et les photos des panneaux montrent qu'ils ont été imprimés par PSLWEB / Party for Socialism and Liberation (Parti pour le socialisme et la libération). Le numéro d'identification d'entreprise (EIN) de CHIRLA est le 954421521. La majeure partie de son financement privé semble provenir de DAF, les plus difficiles à retracer. Cependant, 34 millions de ses 45 millions de revenus déclarés proviennent de subventions gouvernementales.

CHIRLA has the EIN of 954421521. Most of its private funding appears to be from DAFs, which are the hardest to trace. However 34 million of its reported 45 million in revenue are from government grants. pic.twitter.com/u7GK7UILPM

— DataRepublican (small r) (@DataRepublican) June 8, 2025

Miami : Révolte dans les centres de détention

Un autre foyer de tension se trouve en Floride, où la surpopulation carcérale a provoqué une révolte en avril au Federal Detention Center Miami. Des détenus, excédés par des lockdowns prolongés et des conditions dégradantes (manque de soins, accès limité aux avocats), ont inondé un étage et affronté les gardiens. La réponse a été brutale : grenades de désorientation et isolement punitif.

• Crise systémique : Les centres gérés par l’ICE et le Bureau of Prisons souffrent de dysfonctionnements chroniques (ascenseurs en panne depuis deux ans, dossiers médicaux perdus), compromettant les droits constitutionnels des détenus.

Traduction du X :

Au cours de sa dernière année, le CHIRLA a vu ses subventions gouvernementales passer de 12 millions à 34 millions. Super ! Cependant, cela vient probablement de Californie - « seulement » 450 000 $ en subventions fédérales. — DataRepublican (small r) (@DataRepublican) June 8, 2025

Le spectre d’un « calme avant la tempête » ?

Les déclarations incendiaires de l’administration Trump laissent craindre une escalade :

• Menace de l’armée active : Le ministre de la Défense Pete Hegseth a évoqué l’envoi des Marines de Camp Pendleton si les troubles persistent.
• Répression judiciaire : Le procureur Bill Essayli a averti que toute obstruction aux agents fédéraux serait sévèrement punie.
• Mobilisations nationales : Des manifestations ont éclaté dans au moins 10 États (Georgie, Illinois, Texas…), souvent réprimées avec une force disproportionnée.

Conclusion : Vers un point de rupture ?

La stratégie de Trump provoquer des confrontations pour justifier un durcissement répressif fonctionne. Mais la résistance s’amplifie, des avocats aux élus locaux refusant de coopérer avec l’ICE. Dans un pays déjà polarisé, ces événements pourraient marquer le début d’une crise bien plus profonde, où la question migratoire deviendrait le catalyseur d’un affrontement politique et social majeur.

Pour aller plus loin :

• Les rapports du Los Angeles Times et d’Al Jazeera sur les raids.
• Les témoignages des détenus de Miami
• L’analyse des mouvements pro-immigrés comme CHIRLA .

(Cet article synthétise des informations vérifiées au 08/06/2025. Certaines allégations, comme les « 89 000 actes d’accusation », nécessitent des vérifications supplémentaires.)

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