La Municipalité de Bellingham, dans l’État de Washington, a envoyé une lettre ouverte à neuf municipalités frontalières canadiennes du Grand Vancouver pour souligner la longue tradition d'amitié de part et d'autre de la frontière et demander à ce que les partenariats se poursuivent, malgré les tensions entre le Canada et les États-Unis.

La lettre, signée par la présidente du conseil municipal de Bellingham, Hollie Huthman, et le maire, Kim Lund, indique que la Ville espère que le partenariat pacifique entre le Canada et Bellingham se poursuivra.

Bien que nous vivions dans des nations distinctes [...] nous partageons la même responsabilité envers les familles qui dépendent depuis des générations de transports et de commerce transfrontaliers ininterrompus.

Bellingham est depuis longtemps une destination touristique populaire pour les Britanno-Colombiens qui souhaitent faire un peu de magasinage au sud de la frontière, la ville d'environ 90 000 habitants étant située à 30 kilomètres au sud de la frontière.

Impact économique

La municipalité américaine explique avoir remarqué une chute substantielle de visiteurs canadiens et dit que cela est fortement ressenti.

Les visiteurs canadiens jouent un rôle essentiel dans l'économie locale, affirme Hollie Huthman, qui est aussi entrepreneure.

Selon le Whatcom Council of Governments, le nombre de véhicules en provenance de la Colombie-Britannique et ayant franchi la frontière des États-Unis a chuté de 50 % entre avril 2024 et avril 2025.

Bellingham, dans l'État de Washington, est depuis longtemps une destination touristique prisée des Britanno-Colombiens.

Photo : CBC

Lettre amicale

Lors de la réunion du conseil municipal de Bellingham du 28 avril, le conseiller Michael Lilliquist a déclaré que l’objectif de la lettre n’était pas de souligner l’importance des liens économiques avec le Canada.

C'est un message plus personnel adressé aux autres régions, une façon de rappeler à un niveau plus culturel et personnel que nous sommes toujours vos voisins, que nous vous apprécions toujours, et que nous voulons toujours travailler avec vous, a-t-il déclaré.

Nous espérons certainement qu'il s'agit d'une situation temporaire et qu,e lorsque les [Canadiens] se sentiront à l'aise de revenir, nous serons très heureux de les revoir.

De nombreux Américains partagent les inquiétudes des Canadiens au sujet du président américain Donald Trump et de sa récente rhétorique, précise Hollie Huthman.

Non merci, dit le maire de Langley

Le maire de Langley, Eric Woodward, croit qu'il faudra probablement beaucoup de temps pour réparer la relation brisée avec les États-Unis.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Le maire de Langley, Eric Woodward, dit comprendre la situation dans laquelle se trouvent certains États. Les Américains ne peuvent pas compter sur le Canada pour résoudre des problèmes créés par leur propre gouvernement , ajoute-t-il toutefois.

Bellingham devrait potentiellement se tourner vers le Montana et peut-être l'Oregon pour que ces gens viennent les soutenir, et non vers le Canada.

Le maire a déclaré que, comme beaucoup d'autres Canadiens, il prévoyait dépenser son argent et passer ses vacances au Canada.

L'absence des Canadiens ressentie

Bellingham n’est pas la première municipalité ou région à déplorer les tensions entre les deux pays et à espérer que les Canadiens recommenceront à voyager aux États-Unis. À la mi-avril, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a exhorté les Canadiens à se rendre sur les plages de sable et la région viticole du Golden State.

La Municipalité de Point Roberts, dans l'État de Washington, a aussi fait appel à l'empathie de la Colombie-Britannique pour obtenir du soutien, car les dirigeants ne sont pas certains que la communauté survivra à une guerre commerciale qui s’éternise.

Avec les informations d'Amelia John