Les députés du Nouveau-Brunswick se sont dit au revoir pour l’été vendredi. Ils ne seront de retour à l'Assemblée qu'à l'automne prochain. Si la première ministre dresse un bilan positif de sa première session parlementaire jugée formatrice pour son gouvernement, l’opposition officielle n’est pas aussi clémente.

Au total, une trentaine de projets de loi ont été présentés à l’Assemblée législative lors de cette session débutée en novembre. Ce que la première ministre juge être une session vraiment productive.

On a réalisé nos objectifs de rendre la vie plus abordable en enlevant 10 % sur les factures d’électricité, mettre en place l’arrêt des évaluations des impôts, (nouvelle fenêtre) mettre en place le plafonnement des loyers, poursuit Susan Holt.

Le gouvernement Holt conclut sa première session législative.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Lors de cette première session, la première ministre a effectivement pu faire adopter la majeure partie de ses promesses phares de campagne. Reste celle sur la majoration sur le carbone qui représente 8 cents le litre d'essence régulier cette semaine.

La majoration sur le carbone représente 8 cents le litre d'essence régulier cette semaine au Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Christopher Katsarov

Les détaillants avaient fait part de leurs craintes pour leurs revenus, ce qui a poussé le gouvernement à prendre plus de temps.

Finalement même si le projet de loi a été adopté vendredi, il ne sera pas en vigueur avant une date ultérieure et l'opposition officielle doute qu'il finisse par y avoir un impact réel à la pompe pour les consommateurs.

Bataille avec les districts

La première ministre oublie également rapidement le plus gros dossier qui a plombé son printemps : son différend avec les districts scolaires. Pressé par un budget déficitaire, le premier depuis de nombreuses années, son gouvernement a réclamé 43 millions d’économies aux sept districts de la province.

Après plusieurs semaines de bras de fer, le gouvernement a finalement adouci le ton et a ouvert la porte à des compressions moins importantes qu’annoncées initialement.

Susan Holt explique qu’à l’avenir, les consultations budgétaires avec les districts, notamment, seront anticipées. On a appris qu’on a besoin de plus de temps pour les conversations avant mars qu'après, explique-t-elle en français.

La ministre de l’Éducation, Claire Johnson, reconnaît que le printemps a été mouvementé, mais qu’elle en ressort grandie.

La ministre de l'Éducation, Claire Johnson, à l'Assemblée législative le 27 mai 2025.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

J’ai plein plein plein de choses. Je dirais au niveau de la collaboration, d’être patiente au niveau de la collaboration, de bien communiquer nos attentes et de reconnaître qu’on arrive dans un système qui fonctionne d'une telle façon, a-t-elle dit en mêlée de presse vendredi.

L’opposition officielle maltraite le bilan des libéraux

L’opposition officielle est loin d’être d’accord avec le bilan positif dressé par le gouvernement sur son propre travail. Selon le chef des progressistes-conservateurs par intérim, Glen Savoie, ils ne savent pas qu’est-ce qu’ils font jusqu’à maintenant.

Glen Savoie, chef de l'opposition officielle du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Seules deux actions du gouvernement pendant cette session trouvent grâce à ses yeux : la confirmation de la construction de la nouvelle prison à Minto et l’adoption jeudi d’une motion pour reconnaître que la violence conjugale est une épidémie et une crise systémique. Ces deux décisions avaient été lancées sous les progressistes-conservateurs.

Pour Glen Savoie, le gouvernement Holt n’en a pas fait assez.

Est-ce que les gens peuvent sentir une différence sur l’abordabilité, le coût de l’essence, l’accès aux soins de santé? Est-ce que c’est amélioré maintenant avec le travail qu’ils ont fait là? Pas du tout.

Les verts plus cléments

Les verts, eux, se veulent plus tolérants. Pour une première session, je pense que le gouvernement a fait une job raisonnable, estime David Coon en français.

Le chef du parti croit que le gouvernement est toujours en phase d’apprentissage, mais il voit plutôt cela de manière positive.

Le chef du Parti vert, David Coon, à l'Assemblée législative le 6 juin.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Il tire son chapeau à quelques projets de loi qui sont excellents, comme celui sur le plafonnement des loyers, pourtant jugé insuffisant par certains groupes de défenseurs des locataires.

Il fait également référence au propre projet de loi déposé par les verts concernant le droit à un environnement sain. Si les projets de loi de l’opposition vont rarement bien loin, dans le cas de celui-ci, la première ministre a laissé le choix à ses députés de voter selon leurs convictions lors de la deuxième lecture. Les progressistes-conservateurs ont fait de même.

S'il n’a pas été adopté lors de cette session, le Parti vert a bon espoir qu’il progresse et survivra à la prochaine session.

Avec des informations d’Alix Villeneuve