Écouter l’article | 4 minutes

Des acteurs du milieu touristique au Nouveau-Brunswick s’attendent à un fort achalandage cet été. Les incitatifs de la part des parcs provinciaux et la situation sociopolitique avec les États-Unis y seraient pour quelque chose.

Déjà, les réservations de camping au Nouveau-Brunswick ont augmenté de 22 % selon la ministre du Tourisme, Patrimoine et Culture, Isabelle Thériault.

Les réservations de campeurs américains, comparativement à la même date l’an passé, ont augmenté de 47 %, ajoute-t-elle. Ce sont deux indications qui nous disent qu’il va y avoir une augmentation de l’offre touristique.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement provincial annonçait que les résidents du Nouveau-Brunswick profiteraient d’un rabais de 25 % sur les laissez-passer quotidiens et saisonniers pour les parcs provinciaux.

Isabelle Thériault explique que l’initiative a pour but de rendre les parcs plus accessibles et de faire bouger les citoyens de la province.

Il y a plusieurs personnes du Nouveau-Brunswick qui aiment visiter les parcs, c’est une activité régulière pour eux alors qu’on voulait s’assurer, surtout avec la hausse du coût de la vie, qu’il pourrait en profiter pleinement, a-t-elle dit au micro de l’émission La matinale.

Les parcs provinciaux du Nouveau-Brunswick sont ouvert au public depuis vendredi. Ici, une vue aérienne du parc Fundy.

Photo : (@hecktictravels

Les parcs provinciaux gérés par son ministère ont accueilli plus de 1,1 million de visiteurs au cours de l’année financière 2024-2025.

La PDG de l’Association de l’industrie touristique du Nouveau-Brunswick, Ginette Doiron, estime que l’initiative du 25 % de rabais de la province stimulera le tourisme local pour la saison 2025-2026.

C’est certainement une bonne nouvelle et un surplus. On va encourager les gens, avec tout ce qui se passe dans l’industrie et dans le monde tout de suite, de rester dans notre belle province du Nouveau-Brunswick, dit-elle.

Tout comme la ministre, elle s’attend à ce que l’achalandage dans les parcs provinciaux cette année soit grand.

Des rochers caractéristiques du parc provincial Hopewell Rocks, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Reuters / Carlo Allegri

Tensions géopolitiques

La situation actuelle entre le Canada et les États-Unis décourage aussi plusieurs personnes de voyager à l’extérieur du pays. Certains ont déjà fait leur choix; ils passeront leurs vacances d’été près de chez eux.

On a fait plusieurs salons touristiques et la puce à l’oreille qu’on a c’est que les gens ont déjà réservé leurs voyages ou ont allongé leurs voyages pour rester au Nouveau-Brunswick, affirme Ginette Doiron.

Le propriétaire et directeur du terrain de camping Étoile filante, à Shediac, Donald Breau, constate la même tendance.

Il en a plusieurs dans le bout de l’Ontario, du Québec qui disent que ceux qui allaient aux États-Unis, ils vont s’en venir par ici cette année, rester dans ce bout-ci, note-t-il.

Nous autres, on croit qu’on va avoir une bonne saison. Avec les appels qu’on a, ça l’air à ça, on a beaucoup d’appels.

Donald Breau, gérant du camping Étoile filante de Shediac.

Photo : Radio-Canada / Kristina Cormier

Quelques citoyens rencontrés par Radio-Canada dans la rue à Shediac confirment ne pas vouloir sortir du pays cet été.

Je suis trop nerveux de voyager aux États-Unis avec tout ce qui se passe. Je suis content de rester ici, il y a beaucoup de choses à faire, dit Edward Peckham.

Non, moi je ne veux pas y aller, pantoute. Puis, je ne veux pas que mes enfants y aillent non plus, ajoute Laurida Boudreau.

Il y a beaucoup de choses qui se passent ici. Tu as le marché d’été, du monde qui vient chanter tous les soirs, tu vas partout. Pourquoi pas dépenser ton argent et ton temps ici à la place d’aller dans les autres provinces ou quelque part d’autre, dit Louis Babineau.

D’après le reportage de Kristina Cormier et avec des informations de l’émission La Matinale- Acadie