La nouvelle exposition «L’établissement de la rivière aux Rats» au Musée Saint-Pierre-Jolys met non seulement en lumière l'histoire de son village, mais aussi l’histoire métisse. Les 17 textes accompagnés d’images et d'artefacts qui font partie de l’exposition sont le produit de recherches de membres de la communauté passionnées.

Annie Martel, une habitante de Saint-Pierre-Jolys, indique que le choix de se joindre au conseil d’administration du Musée Saint-Pierre-Jolys était tout à fait naturel.

Cette femme métisse de 25 ans affirme qu'elle voit le reflet de son identité dans cette nouvelle exposition qui raconte l'histoire de ses ancêtres.

Ça m'intéresse personnellement, être Métisse de Saint-Pierre-Jolys puis d'être descendante de la colonie de la rivière aux Rats, affirme Annie Martel.

C’est super important pour moi, pour ma famille et pour la communauté qu’on réclame qui on est.

Annie Martel avait fait des recherches approfondies sur l'histoire de sa communauté en préparant sa maîtrise sur les connaissances traditionnelles de l'environnement des peuples autochtones.

Ces recherches ont été utiles à la formation de l’exposition qui couvre différentes époques de l'histoire dans cette région.

Annie Martel a étudié l'histoire des Métis de la région dans le cadre de sa maîtrise à l’Université de Winnipeg.

Photo : Gracieuseté d'Annie Martel

L'exposition, une affirmation de fierté métisse

L’exposition tapisse les murs de la salle du musée avec des textes affichés en ordre chronologique. Elle retrace l'histoire locale entre l'expansion coloniale des années 1730 jusqu’à la construction du chemin de fer à Otterburne en 1878.

Elle se penche aussi sur les traditions métisses. Pour Annie Martel, il s’agit non seulement d’une ressource historique pour la communauté et ses visiteurs, mais aussi d’un outil de réconciliation.

C’est important de reconnaître que les Métis de cette région, a-t-elle affirmé. Ils ont joué un rôle tellement important et crucial dans l'histoire collective de la région. C'est le temps qu’on reconnaît (cela).

Sol Desharnais, l’organisateur et curateur du Musée Saint-Pierre-Jolys, est aussi d'avis qu'il est important de souligner l'histoire métisse dans cette exposition.

Pendant plusieurs années les gens vivaient plutôt dans la honte, dit-il. Ils étaient mal acceptés parmi les peuples autochtones parce qu’ils n’étaient pas assez Autochtones, et parmi les peuples blancs européens parce qu’ils n’étaient pas assez blancs ni Européens.

Des trésors à découvrir

Sol Desharnais indique que les premières familles métisses ont commencé à s'installer définitivement dans la région dans les années 1870. Ces familles étaient autrefois un peuple semi-nomadique.

Selon lui, ils ont laissé derrière des morceaux d’histoire qui pourront surprendre les visiteurs du musée.

Lors des préparations de l'exposition qui se sont étendues sur près d'un an, Sol Desharnais a consulté les archives de la Société historique de Saint-Boniface, ainsi que des archives de la province

Il dit avoir trouvé des archives rarement vues, telles que des cartes de la région qui n’avaient jamais été numérisées.

J’ai déniché des trésors, affirme-t-il.

L’inauguration de l’exposition aura lieu au musée le 5 juin, avec une cérémonie qui aura lieu à 17h30.