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Une nouvelle chaîne de télé québécoise convoite le public africain

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Le dernier venu dans l’univers de la télé québécoise convoite des émissions et un public… africains. La chaîne Natyf TV se destine d’abord aux communautés ethnoculturelles du Québec, mais commence à s’intéresser aux millions de téléspectateurs francophones de l’Afrique de l’Ouest.

Ses bureaux du quartier Côte-des-Neiges témoignent des débuts modestes de cette nouvelle chaîne. L’extérieur est anonyme et, à l’intérieur, un petit studio d’enregistrement, quelques serveurs et une douzaine d’employés assurent la diffusion en continu d’émissions auprès des grands câblodistributeurs du pays.

Son président et fondateur, Jean-Yves Roux, commence enfin à souffler, près de 20 mois après l’obtention d’une licence du CRTC. Du jour au lendemain, la chaîne « est passée de 100 000 à 2,3 millions d’abonnés », dit-il. Et elle commence maintenant à regarder outre-mer pour assurer la croissance de son public.

Si sa première grille horaire se concentrait surtout sur des productions d’ici, des émissions du Cameroun, du Sénégal et de l’Angola se sont ensuite insérées dans la programmation. Après deux voyages en Côte d’Ivoire et au Sénégal en l’espace de six mois, Jean-Yves Roux prévoit de retourner une troisième fois en Afrique de l’Ouest, en juin, pour y tisser de nouveaux liens d’affaires. Et peut-être rapporter dans ses valises quelques nouvelles émissions africaines pour le public d’ici.

« On arrive là comme des partenaires de confiance, envers qui ils n’ont vraiment pas de méfiance », raconte l’homme d’affaires d’origine haïtienne qui a grandi dans le quartier montréalais de Saint-Michel.

Sans passé colonial derrière lui, contrairement à certains Européens qui tenteraient l’expérience, il affirme être très bien reçu par le milieu du divertissement ouest-africain. « L’âge moyen est d’à peu près 25-30 ans au Sénégal. C’est un pays jeune. L’industrie y est aussi très jeune. Pouvoir exporter leur contenu en Amérique du Nord est une opportunité pour eux. »

De Saint-Michel à Dakar

Pour l’instant, les partenariats se confinent à l’achat de productions africaines afin de satisfaire le besoin de divertissement des diasporas installées au Québec. « Si on veut exporter, il faut importer », justifie-t-il. Il cite notamment la série Kigah, la reine du mal, produite par des Camerounais, qui trouverait ici un public intéressé.

La jeune pousse qu’est Natyf TV rêve tout de même de réussir à s’insérer dans les habitudes de consommation du public francophone africain. Les grandes plateformes de diffusion en continu comme Netflix sont déjà bien ancrées dans les pays anglophones, comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria, mais bien peu d’offres existent pour les dizaines de millions d’Africains qui parlent français.

« On est en train d’étudier les habitudes de consommation, qui sont quand même différentes, forcément, de celles de notre continent », raconte-t-il. Les comédies et les feuilletons de type « roman savon » y fonctionneraient très bien. Il tente aussi d’adapter ses façons nord-américaines de faire des affaires à celles de ses homologues d’Afrique de l’Ouest.

Malgré toutes ces difficultés, Jean-Yves Roux croit qu’il y a là un marché incontournable pour l’industrie du divertissement québécois. « Si on veut miser sur la pérennité de la langue française, il faut miser sur la francophonie internationale, et ça passe aussi par les communautés noires. »

Voir grand dans le petit écran

Les efforts de Jean-Yves Roux pour percer le milieu de la télévision québécoise ont débuté vers 2008. Ses premières démarches pour décrocher une licence pour du contenu étiqueté « diversité » s’étaient avérées infructueuses, mais elles ont finalement payé en 2023, quand il a décroché une « licence de distribution obligatoire » pour sa chaîne lancée quelques années plus tôt.

« Disons que les six mois qui ont suivi l’approbation, c’était beaucoup de travail dans la cuisine. »

Avant Natyf TV, Unis TV était la dernière chaîne à avoir décroché ce sceau d’approbation de l’organisme fédéral. Tandis que le contenu de cette dernière se concentre sur les communautés francophones canadiennes hors Québec, la niche de Natyf TV se situe plutôt dans les « contenus francophones issus des communautés ethnoculturelles », dixit le CRTC.

Avec un contenu constitué d’environ 20 % d’émissions produites à l’interne et de 80 % d’acquisitions, Natyf TV « rentre dans [ses] frais », selon son fondateur. « On a atteint notre vitesse de croisière. La première année a été dure. »

Le lent mais certain déclin de la télévision traditionnelle n’inquiète pas outre mesure Jean-Yves Roux. Le lancement d’une plateforme Web, l’automne dernier, pour visionner Natyf TV en ligne compense ce recul, affirme-t-il, tout en gardant ouvertes les portes du public international.

« On a tendance ici à croire que tout le monde va vers Internet parce que c’est plus facile. Mais pourquoi les gens quittent-ils la télévision traditionnelle pour aller vers des plateformes ? La première raison, c’est pour le contenu. Le contenu est roi, explique-t-il. La télévision, elle n’est pas en train de disparaître, elle est juste en train de se métamorphoser. Il faut juste s’adapter à cette métamorphose. »

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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