Une mère de Fort St. John, dans le nord-est de la Colombie-Britannique, affirme que son fils n’a pas reçu des soins adéquats durant une visite aux urgences. Leur histoire a conduit des dizaines d’autres personnes à témoigner, ce qui a suscité des appels pour une révision du niveau de soins offerts dans cette ville.

Le 6 mai, Hudson, le fils de Melanie Jansen, âgé de 15 ans, tombe de son vélo. Sa jambe triple de volume, comme l'explique la mère de famille, et l’adolescent fait part de vives douleurs. C'est un garçon de 15 ans qui essaie de tenir le coup et il m'a dit : "Maman, allons à l'hôpital!", et c'est très rare.

Après un triage rapide, l’adolescent passe des radiographies. Melanie Jansen explique que plus de 5 heures plus tard, durant une discussion tenue dans un couloir, une médecin recommande des béquilles, un bandage tenseur et un analgésique avant de renvoyer l’adolescent chez lui.

Le jour suivant, mère et fils reçoivent un message urgent de la même médecin leur disant que l’adolescent avait besoin de soins urgents. Elle a dit : "Nous avons examiné les radiographies et vous devez retourner à l'hôpital immédiatement, car vous avez besoin d'une attelle", raconte la mère de famille.

Dans un message vocal entendu par CBC, la médecin explique que l'hôpital est au courant que l'adolescent devra être vu immédiatement. Cependant, à leur arrivée, un deuxième médecin demande qu’une consultation soit faite auprès d’un chirurgien orthopédique de Dawson Creek avant tout changement, raconte Melanie Jansen.

Cinq heures plus tard, il s’avère que le chirurgien n'était pas disponible, et l’adolescent est renvoyé à la maison sans attelle. Plus d’une semaine après la blessure, le 14 mai, l’adolescent voit un chirurgien orthopédique qui visite Dawson Creek, à 74 km de route de Fort St. John.

La première chose que le chirurgien a dite a été : "Pourquoi cette jambe n'est-elle pas soutenue par une attelle?" [...] Et nous avons répondu : "Parce que l'hôpital nous a renvoyés chez nous sans attelle."

Après un examen plus approfondi, il s’avère qu’un os est fracturé et que la blessure s'est aggravée. Désormais, il faudra attendre plusieurs semaines pour voir si les dégâts peuvent guérir d’eux-mêmes ou si Hudson aura besoin d’une intervention chirurgicale.

« Les gens sont mal diagnostiqués »

Frustrée, Melanie Jansen a raconté son histoire sur Facebook, attirant des dizaines de commentaires de personnes ayant vécu des cas similaires et n'ayant pas pu obtenir les soins dont elles avaient besoin à leurs yeux à Fort St. John.

Pour la mère de famille de cinq enfants, qui a un médecin de famille qu'elle a trouvé à Salmon Arm, à plus de 1000 km de route, la situation doit changer. Les gens sont mal diagnostiqués. Ils ne sont pas diagnostiqués. Ils ne reçoivent aucune aide… C'est déchirant.

Melanie Jansen dit avoir été contactée par des groupes militant pour les patients et par son député, Jordan Kealy.

Ce dernier explique que les problèmes du système de santé font partie des nombreux défis qu’ont les résidents de sa circonscription. Ce n’est pas seulement un problème qui se produit actuellement, cela s’est accumulé [...] Il est très difficile de gérer certains scénarios et ils ne sont pas faciles à résoudre.

Interruptions de service

À Fort St. John, les urgences ferment régulièrement, comme en juillet 2024 où elles ont été fermées 5 nuits en une semaine.

Le 14 mai dernier, les résidents ont été informés que les services d'urgence de la ville faisaient face à de longs temps d'attente et qu'on leur conseillait d'éviter de s'y rendre si possible.

CBC n'a pas pu parler à l'un ou l'autre des médecins ni au chirurgien orthopédique que Melanie Jansen et son fils ont consultés. Dans une déclaration, la Régie de santé du nord assure qu'elle prend très au sérieux toute préoccupation concernant la qualité des soins.

Il est préférable de traiter et de résoudre les plaintes au moment et à l’endroit où elles surviennent, précise la Régie. Il est préférable que les patients qui ont des questions ou des préoccupations concernant les soins qu’ils ont reçus ou qu’un proche a reçus s’adressent d’abord à la personne qui a fourni le service ou au responsable du secteur.

La mère de famille dit qu'elle ne savait pas qu’un examen du cas de son fils avait été fait et qu'elle n'en connaissait pas les résultats.

Avec les informations d'Andrew Kurjata