La 56e édition de la marche en solidarité avec Israël intitulée Walk With Israel se déroule sous forte présence policière, dimanche à Toronto.

L’événement de collecte de fonds s’est mis en branle en matinée près de la synagogue Temple Sinai, dans le quartier North York. Les participants brandissent des drapeaux israéliens et canadiens. Certains portent des photos de victimes de l'attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023.

Walk With Israel est une marche de levée de fonds qui permet à UJA Federation of Greater Toronto de financer des initiatives en Israël.

Photo : La Presse canadienne / Arlyn McAdorey

L'organisation UJA Federation of Greater Toronto organise cet événement annuel qui vise à collecter des fonds pour soutenir les communautés israéliennes. Notre communauté torontoise est unique. Notre capacité à unir, rassembler et soutenir les Israéliens fait de nous l'une des villes les plus sionistes de la diaspora, lit-on dans la description de l’événement sur le site web officiel.

Dans une déclaration écrite publiée vendredi, le Service de police de Toronto indique être au courant que certains individus ont planifié de perturber la marche. Les autorités s'attendent toutefois à ce que l'événement se déroule dans le calme.

Sécurité renforcée

La cheffe adjointe Lauren Pogue a confirmé que le Service de police de Toronto prend des mesures de sécurité exceptionnelles. Notre priorité absolue est la sécurité de tous, lit-on dans sa déclaration vidéo diffusée vendredi.

En plus des policiers de Toronto, les services de police des régions de Peel, Durham et York ainsi que des policiers de la Police provinciale de l’Ontario sont aussi présents.

Une zone désignée pour les manifestations a été établie dans le but de réduire les tensions et d'éviter les confrontations, selon Mme Pogue.

Des manifestants qui s'opposent à la tenue de la marche ont exprimé leur mécontentement derrière un important cordon policier.

Photo : La Presse canadienne / Arlyn McAdorey

Nous continuerons de défendre le droit à l'assemblée pacifique et à l'expression, a souligné Mme Pogue. Mais l'intimidation, le harcèlement, les discours haineux ou les comportements criminels ne seront pas tolérés.

Les policiers ont séparé les camps pro-Israël et pro-Palestine durant la marche de dimanche.

Photo : La Presse canadienne / Arlyn McAdorey

Des voyous masqués

Le député conservateur Roman Baber, qui représente York Centre, a publié une déclaration dans laquelle il critique sans ménagement la mairesse de Toronto Olivia Chow et le chef du Service de police de Toronto Myron Demkiw pour ce qu’il qualifie de vague sans précédent de crimes haineux [qui] terrorise les Canadiens juifs à travers le pays. C'est particulièrement vrai à Toronto, lit-on dans sa déclaration publiée vendredi.

Le conservateur Roman Baber a été élu dans la circonscription de York Centre lors de l'élection fédérale du 28 avril. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

L'appel à "mondialiser l'Intifada" est scandé dans les rues de Toronto depuis presque 18 mois, a affirmé M. Baber. Il s'agit d'une incitation explicite à la violence contre les Juifs et c'est clairement un discours haineux, qui est contraire au Code criminel.

Puis, sur les médias sociaux dimanche matin, M. Baber a publié une photo qui semble être liée à Walk With Israel. Des voyous masqués n'ont pas le droit constitutionnel d'intimider les résidents ou de manifester contre des gens à cause de leur religion, a-t-il écrit pour accompagner la photo.

Selon le site web officiel des organisateurs de la marche, l'UJA Federation of Greater Toronto, celle-ci a permis de recueillir plus de 3,3 millions de dollars entre 2021 et 2024. Les fonds recueillis soutiennent diverses initiatives en Israël et à Toronto.

Cette 56e édition de la marche se déroule dans un contexte particulièrement tendu. L'événement a lieu quelques jours après la mort de deux membres du personnel de l'ambassade israélienne près du Musée juif de Washington, mercredi soir. Selon les autorités, ils auraient été abattus par un homme qui aurait scandé des slogans propalestiniens lors de son arrestation.

D'après des informations de CBC et d'Andréane Williams