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Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, de nombreuses levées de fonds à caractère humanitaire ont été organisées au Canada. Mais voilà qu’une activité de financement visant à fournir du matériel militaire létal aux forces ukrainiennes aura lieu à Montréal cette fin de semaine.
La soirée — à laquelle participeront le tireur d’élite Wali et l’instructeur de pilotage de drone Starpior, deux combattants canadiens ayant servi en Ukraine — servira à recueillir des fonds pour les Wild Hornets, une organisation ukrainienne à but non lucratif qui fabrique des drones.
Ce serait la première fois ou l’une des rares fois qu’un événement public visant à amasser des dons destinés à l’achat d’armes létales pour les forces ukrainiennes est organisé dans la province.
« Les besoins humanitaires sont très grands, convient Alex Roslin, un journaliste canadien d’origine ukrainienne qui organise l’événement. Moi, j’ai choisi d’axer [mon action] sur les besoins militaires parce que je trouve que c’est la façon la plus efficace de finir la guerre le plus tôt possible. »
Les Ukrainiens ont été attaqués par les Russes et ils ont décidé de se défendre contre la « barbarie et le terrorisme », dit-il. « On a l’obligation de les soutenir si on croit en la justice, en la démocratie et en la liberté. Je pense que nous sommes responsables, comme êtres humains, d’aider des gens qui sont attaqués, même si ce n’est pas dans notre pays. »
Autre avenue
Au Canada, les organismes de bienfaisance dûment enregistrés ne peuvent pas amasser des dons pour financer l’achat de matériel militaire. Ils « doivent consacrer leurs ressources exclusivement à des fins et à des activités de bienfaisance », indique l’Agence de revenu du Canada.
Une règle qui ne s’applique pas aux Wild Hornets, un organisme à but non lucratif basé en Ukraine. La Gendarmerie royale du Canada et le ministère de la Justice du Canada n’ont pas répondu aux questions du Devoir, qui cherchait à savoir s’il est permis au Canada d’organiser une levée de fonds pour financer l’achat de matériel militaire pour une armée étrangère.
Mais Alex Roslin dit être en communication avec le Service de police de la Ville de Montréal, qui est au courant de la tenue de l’événement de samedi. Quatre activités du genre ont été organisées à Toronto dans les derniers mois, ce qui a permis aux Wild Hornets d’amasser environ 80 000 $.
Le Congrès mondial ukrainien et la Fondation Canada-Ukraine, deux des principales organisations de la communauté ukrainienne au Canada, ne financent que l’achat de matériel non létal.
À travers son Appel humanitaire pour l’Ukraine, la Fondation Canada-Ukraine contribue à l’aide humanitaire pour les civils en achetant par exemple du matériel médical, des ambulances, des génératrices, etc.
Le Congrès mondial ukrainien, basé à Toronto, a choisi, par le biais de son initiative Unite with Ukraine, de « soutenir les défenseurs de l’Ukraine », qu’ils soient combattants ou secouristes, indique son directeur, Andrew Potichnyj.
Depuis février 2022, l’organisation a livré en Ukraine des équipements valant 85,2 millions de dollars canadiens, dont de l’équipement médical, mais aussi une panoplie de véhicules blindés et de drones.
Du matériel qui est non létal lorsqu’il est acheminé aux troupes. Mais les combattants peuvent ensuite le modifier pour ajouter, par exemple, des explosifs sur un drone de reconnaissance, convient Andrew Potichnyj. « Théoriquement, c’est possible. »
Les drones sauvent l’Ukraine
Pour Alex Roslin, qui a mis sa carrière de journaliste en veilleuse il y a deux ans pour se consacrer aux Wild Hornets, les drones « sauvent » l’Ukraine, devenue une cheffe de file mondiale en la matière.
« Les deux tiers des pertes russes sur le front proviennent des drones », affirme-t-il en soulignant qu’un drone acheté quelques centaines de dollars peut détruire un tank ayant coûté des millions de dollars.
Avec l’essoufflement de l’aide états-unienne, le soutien populaire est devenu encore plus névralgique, dit-il. « Presque la moitié des drones produits en Ukraine sont financés par des dons [d’individus ou de communautés]. »
Depuis le début de la guerre, les Wild Hornets ont fourni plus de 22 000 drones aux combattants ukrainiens, ce qui a infligé des pertes estimées à 2,2 milliards de dollars canadiens à l’armée russe, y compris des pertes humaines.
Ligne fragile
François Audet, professeur à l’UQAM et directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires, fait remarquer qu’il est « très rare » et « assez inusité » d’organiser une levée de fonds pour financer l’achat d’armes. « Moralement, on marche sur une ligne extrêmement fragile », dit-il.
Si des citoyens décidaient d’appuyer financièrement cette cause, ils devraient assumer que les drones pourraient « tuer des gens, même si ces soldats sont du côté de l’ennemi », fait-il valoir, ajoutant que des civils pourraient aussi être tués involontairement.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le gouvernement canadien s’est engagé à accorder une aide militaire de 4,5 milliards de dollars à l’Ukraine, ce qui comprend un large éventail d’armes létales.