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Une dette américaine qui s'alourdit: le pari risqué de Trump

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La partie n'est pas encore gagnée pour Donald Trump. Son projet de loi budgétaire qu'il a surnommé "The Big Beautiful Bill" a été approuvé le 22 mai non sans mal par la Chambre des Représentants et doit encore recevoir l'aval du Sénat pour le 4 juillet au plus tard. Ce texte est loin de faire l'unanimité. Samy Chaar, chef économiste à la banque Lombard Odier, n'hésite pas à le décrire comme "un grand, mais pas beau, projet de loi budgétaire". Voyons pourquoi.

Quelles sont les grandes lignes du budget ?

Donald Trump tient sa promesse de réductions d'impôts. Dans ce même registre, il exonère temporairement les pourboires et la rémunération des heures supplémentaires. Il "prévoit aussi des coupes budgétaires dans les programmes gouvernementaux, tels que les bons alimentaires pour les plus démunis et Medicaid. Il envisage également de réduire considérablement les crédits d'impôt pour les énergies propres dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation (IRA de l'ère Biden) ", souligne Samy Chaar.

Reste à savoir qui seront les gagnants et les perdants. Frank Vranken, stratégiste en chef chez Edmond de Rothschild (Europe), n'a aucun doute là-dessus. "C'est pour la couche de population la plus riche que ce budget sera le plus positif". Il fait référence aux calculs de l'institut DC Economics selon lesquels le gain sera de 3 % pour les revenus de plus 200 000 dollars par an. L'effet sera de -17 % sur les personnes qui gagnent moins de 17 000 dollars par an.

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Le texte pourrait-il être bloqué par le Sénat ?

Il est probable que le Sénat révise le projet de loi avant qu'il ne soit promulgué au cours de l'été, estime l'économiste de Lombard Odier. Avis partagé par Frank Vranken. "Le Sénat est composé de personnes plus âgées, qui n'ont rien à perdre. Certains voudront peut-être des coupes budgétaires plus conséquentes dans les dépenses de santé ou dans les énergies renouvelables".

D'autres sénateurs pourraient, eux, se montrer déterminés à remettre en question certaines économies. "La sénatrice Susan Collins (Républicaine, Maine) s'est dite inquiète de l'exclusion des bénéficiaires de Medicaid incapables de travailler, ainsi que des conséquences du projet de loi sur les hôpitaux ruraux", écrivait cette semaine The Washington Post.

Quel impact en termes de déficit et de dette ?

La Maison Blanche affirme que le nouveau budget n'augmentera pas le déficit américain au motif que les réductions d'impôt stimuleront la croissance, rappelle Samy Chaar. Elle attend aussi plus de recettes générées par les tarifs douaniers. Un tel raisonnement suscite beaucoup de scepticisme chez les économistes. "Il est loin d'être certain que les gens vont davantage consommer notamment à la suite des réductions d'impôts car celles-ci bénéficient surtout aux plus riches. Et ceux vont-ils plus consommer ? Cela reste à voir. Je crois que les Républicains font un faux pari. Ils rêvent", poursuit Frank Vranken.

Samy Chaar ne croit pas non plus aux calculs de la Maison-Blanche. "Même en tenant compte des recettes douanières, le projet de loi actuel aggrave le déficit annuel, qui devrait passer de 6 à plus de 7 % du produit intérieur brut dès 2026. La dette américaine détenue par le public passerait de 100 % du PIB à 120 % d'ici 2024", écrit-il. La dette a donc dépassé depuis belle lurette la barre symbolique des 90 % à partir de laquelle tout endettement supplémentaire freine la croissance économique.

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En chiffres absolus, cela veut dire que le déficit va augmenter de 300 à 500 milliards de dollars par an au cours des dix prochaines années. De quoi encore faire gonfler la dette astronomique qui s'élève déjà aujourd'hui à… 29 000 milliards de dollars. Rien qu'en 2025, les États-Unis devront refinancer 9 000 milliards de dettes… Ils risquent de devoir monter les taux pour attirer les investisseurs récalcitrants. Une mauvaise nouvelle pour la croissance économique.

Quel effet sur les marchés ?

Le projet de loi a exercé une pression à la hausse sur les taux des rendements américains à long terme. En particulier au moment où l'agence Moody's a rétrogradé la notation de la dette américaine de AAA à AA1. Les taux des bons du Trésor à trente ans ont franchi la barre des 5 %, jugée inquiétante. Samy Chaar pense que les taux des rendements des bons du Trésor américain "intègrent désormais une prime attrayante pour les investisseurs". Et de donner "sa préférence aux échéances de cinq ans qui devraient bénéficier le plus d'un ralentissement de la croissance".

Frank Vranken estime, quant à lui, que si les taux des bons du Trésor à dix ans dépassent les 5 %, "cela va sérieusement chahuter les marchés". Il fait aussi remarquer que "de plus en plus d'investisseurs étrangers estiment être surinvestis en valeurs américaines et font dès lors le choix de la diversification en défaveur des États-Unis". Ce qui les pousse à "augmenter la voilure en titres européens".

Il note enfin que, lors d'une intervention cette semaine à Berlin, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, voit dans le contexte actuel aux États-Unis une opportunité "pour que l'euro prenne davantage de parts de marché". Mais pour cela, il faudrait encore des prises de décision majeures en Europe, tels qu'un programme d'investissement ambitieux à l'instar de ce que prévoit le plan Draghi ou une unification du marché des capitaux.

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