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La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) a hérité plus tôt cette année de la gestion de la villa Frederick-James, à Percé, une décision qui a fait sourciller plusieurs organismes culturels de la Gaspésie. L’acquisition de la mythique résidence située à proximité du rocher Percé marque-t-elle le début d’un virage plus prononcé vers la culture pour l’organisme de conservation ?
Déplacée de 19 mètres pour éviter l’érosion côtière et rénovée au coût de 25,5 millions de dollars, la magnifique villa du XIXe siècle se cherche une vocation après la mise au rencart du projet des Espaces bleus, dont elle devait faire partie.
Le p.-d.g. de la SEPAQ, Martin Soucy, a maintenant comme objectif son intégration prochaine dans les limites du Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher‑Percé, situé tout proche.
« Si on veut préserver à très long terme l’actif dans lequel on vient d’investir et si on veut protéger l’esprit du lieu et le patrimoine, autant le paysage que le bâtiment, le meilleur statut de protection, c’est de le mettre à l’intérieur des limites d’un parc national », a fait valoir M. Soucy en entrevue avec Le Devoir.
En avril, la Table de concertation pour l’avenir de la villa Frederick-James a exprimé publiquement son désaccord avec la décision de Québec de confier l’endroit à la SEPAQ, déplorant que le bâtiment historique à vocation culturelle soit placé sous la responsabilité d’un organisme « dont le mandat premier est essentiellement la gestion de parcs nationaux et la conservation de milieux naturels ».
La Table de concertation souhaitait plutôt qu’elle soit confiée à « organisme culturel pleinement autonome » qui y organiserait des activités de diffusion, de création, de formation et de médiation culturelle à long terme.
Devant la grogne, Martin Soucy reconnaît qu’une nouvelle formule reste à définir avec le milieu culturel gaspésien pour que l’endroit remplisse son rôle de pôle culturel.
« On fait de la diffusion dans certains nos bâtiments, mais dans ce cas-là, le mandat est plus large. Ça c’est nouveau et on doit inventer le modèle », dit-il, avant de garantir que le bâtiment aura bel et bien une vocation culturelle.
« Il faut vraiment que ça serve à diffuser de la culture très largement. Les mieux placés [pour le faire], ce sont les organismes culturels de la région […]. Le contenu à l’intérieur, ce qu’il va y avoir, ça va vraiment être le milieu qui va le déterminer, nous, on n’est pas des spécialistes », ajoute-t-il.
La villa Frederick-James et son célèbre toit rouge a été construite en 1888 par le peintre américain du même nom. Elle a depuis abrité de nombreux artistes en résidence, ainsi qu’une école d’été de l’Université Laval.
L’histoire, oubliée des parcs québécois ?
À quelques exceptions près, comme le Parc de la Chute-Montmorency, les bâtiments de pêche de l’île Bonaventure ou encore les fossiles de Miguasha, les biens et lieux à saveur historique sont plutôt rares dans les parcs québécois. C’est tout le contraire à Parcs Canada, qui a notamment pour mandat de préserver les sites historiques nationaux.
« On n’a pas les lieux historiques de Parcs Canada, donc c’est pour ça qu’on a été moins dans le domaine culturel. […] On a été plus dans la découverte du milieu naturel », reconnaît Martin Soucy.
Ce texte fait partie de notre section Perspectives.
Une tendance qui s’explique également par les aléas de l’histoire des parcs nationaux québécois.
« Les premières activités d’interprétation se sont développées dans les parcs américains pratiquement en même temps que la création des parcs eux-mêmes. Parcs Canada a reproduit un petit peu ce modèle-là. Au Québec, on a une autre histoire qui passe par une approche d’abord axée sur le prélèvement des ressources. Les premiers guides étaient d’abord des guides de chasse et pêche », rappelle Manu Tranquard, professeur agrégé en intervention plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi.
La SEPAQ espère approfondir davantage l’axe historique et culturel au cours des prochaines années.
« On va vraiment renforcer nos programmes éducatifs et de découverte dans le futur », mentionne Martin Soucy, sans préciser comment il compte y arriver.
« Ça va prendre de l’ampleur parce que notre vision d’avenir, ce n’est pas juste de connecter les gens à la nature. On veut les engager envers la nature pour en faire des citoyens fiers de leur patrimoine. »