L’ambassadeur iranien auprès des Nations unies a déclaré dimanche que le régime islamique ne cesserait pas l’enrichissement de l’uranium, quelques jours après les frappes aériennes américaines contre le programme nucléaire iranien.

L’ambassadeur, Amir Saeid Iravani, a affirmé dans l’émission « Face the Nation » de CBS News que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) signifie que « le droit d’une partie implique l’obligation des autres parties ».

Interrogé par Margaret Brennan, présentatrice de CBS, sur la reprise éventuelle de l’enrichissement d’uranium par l’Iran, il a déclaré : « Je pense que l’enrichissement ne s’arrêtera jamais. » Il a ensuite affirmé que l’Iran avait le « droit inaliénable » de le faire et que Téhéran souhaitait « mettre en œuvre ce droit ».

M. Iravani a ensuite déclaré que l’Iran allait enrichir l’uranium « toujours de manière pacifique », reprenant les affirmations du régime, contestées par les gouvernements américain et israélien.

Pour produire de l’électricité à usage civil, l’uranium ne doit être enrichi qu’à 3,67 %. Un rapport publié début mai par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, indique toutefois que l’Iran aurait enrichi l’uranium jusqu’à 60 %. Pour fabriquer une arme nucléaire, l’uranium doit être enrichi à 90 %.

Les États-Unis et Israël affirment depuis longtemps que l’Iran travaille à la mise au point d’armes nucléaires parallèlement à un programme de missiles balistiques, ce qui justifie les récentes frappes aériennes contre le pays.

Lorsqu’on lui a demandé si les inspecteurs de l’ONU présents en Iran étaient en sécurité et pouvaient poursuivre leurs activités, M. Iravani a répondu : « Ils sont en Iran. Ils sont en sécurité. Mais leurs activités sont suspendues. Ils n’ont plus accès à nos sites. »

Au début du mois, Israël a lancé des frappes aériennes surprises visant les installations nucléaires de l’Iran ainsi que ses hauts dirigeants militaires, ce qui a conduit Téhéran à tirer des salves de missiles sur Israël pendant environ 12 jours. Les États-Unis ont ensuite bombardé trois installations nucléaires iraniennes, avant que le président américain Donald Trump n’annonce un cessez-le-feu quelques jours plus tard entre l’Iran et Israël.

Alors que M. Trump et les hauts responsables du renseignement américain ont affirmé que le programme nucléaire iranien avait été totalement détruit ou gravement endommagé, l’AIEA a indiqué que l’Iran pourrait recommencer à enrichir de l’uranium dans quelques mois.

« Ils pourraient, vous savez, en quelques mois, je dirais, faire tourner quelques cascades de centrifugeuses et produire de l’uranium enrichi, voire moins que cela », a déclaré Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’AIEA, dans l’émission « Face the Nation » de CBS News.

Dans un message publié lundi sur Truth Social, M. Trump a réaffirmé que les États-Unis avaient « anéanti leurs installations nucléaires » et a ajouté qu’il ne proposait plus aucun accord à l’Iran.

La semaine dernière, M. Grossi a reconnu auprès du diffuseur français RFI que des dommages importants avaient été infligés aux trois principaux sites nucléaires de l’Iran lors des frappes américaines du 21 juin.

« Ce que je peux vous dire, et je crois que tout le monde est d’accord, c’est qu’il y a eu des dégâts très […] considérables », a-t-il déclaré à la chaîne, tout en refusant de dire si les sites avaient été « anéantis » ou « totalement détruits ».

Le 27 juin, Donald Trump a menacé de mener à nouveau une action militaire contre l’Iran si ce dernier enrichissait à nouveau de l’uranium à un niveau préoccupant. Le président américain avait précédemment déclaré que l’Iran ne pouvait pas posséder d’arme nucléaire et avait indiqué publiquement que Téhéran était en passe de développer un tel dispositif, justifiant ainsi la nécessité des frappes aériennes.

« Le temps nous le dira », a déclaré M. Trump aux journalistes à la Maison-Blanche lors d’une conférence de presse, « mais je ne pense pas qu’ils reprendront leur programme nucléaire de sitôt. »

Des pourparlers entre les États-Unis et l’Iran doivent débuter cette semaine, a déclaré M. Trump il y a cinq jours. Cependant, un représentant du ministère iranien des Affaires étrangères a démenti ces informations auprès du média public Tasnim News.