Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a proposé de déplacer tous les Palestiniens de Gaza vers une « ville humanitaire » fermée dans le sud du territoire, selon les médias israéliens.
S’adressant aux journalistes lundi, M. Katz a présenté une proposition visant à construire un camp dans le sud de la bande de Gaza, sur les ruines de Rafah, a rapporté le Times of Israel. Il a précisé que le plan initial consistait à accueillir environ 600.000 Palestiniens après des contrôles de sécurité, selon la publication.
M. Katz a expliqué que ces contrôles visent à s’assurer qu’il n’y a pas d’agents du Hamas parmi la population qui vit dans la région côtière de Mawasi après avoir été déplacée d’autres zones de Gaza. Il a ajouté que les Palestiniens ne seraient pas autorisés à quitter la zone proposée et qu’avec le temps, celle-ci pourrait accueillir l’ensemble de la population de Gaza, soit plus de 2 millions de personnes, selon le journal.
Epoch Times a contacté le ministère israélien de la Défense pour obtenir confirmation, mais n’a reçu aucune réponse au moment de la publication.
Une ville gérée par des organisations internationales
La ville, qui selon M. Katz serait gérée par des organisations internationales non précisées, aurait pour objectif de permettre aux Palestiniens de « migrer volontairement » de Gaza vers d’autres pays, ajoutant que ce projet « devrait être mené à bien », selon le Times of Israel.
Selon le ministre, la zone serait sécurisée à distance par les Forces de défense israéliennes (FDI) et quatre sites supplémentaires de distribution d’aide seraient mis en place dans la région, selon le rapport.
Le plan de M. Katz a suscité les critiques des défenseurs des droits de l’homme, notamment celle de l’avocat israélien Michael Sfard, qui l’a qualifié de « crime contre l’humanité » sur la plateforme de réseau social X.
En mars, les États arabes avaient approuvé un plan alternatif sous forme d’une initiative de reconstruction de Gaza menée par l’Égypte, d’un montant de 53 milliards de dollars, qui permettrait aux Palestiniens de rester sur place.
Entretiens entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou
Lundi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a rencontré le président américain Donald Trump à Washington pour discuter d’un éventuel cessez-le-feu avec le groupe terroriste du Hamas. L’administration Trump a proposé un accord de cessez-le-feu qui pourrait ouvrir la voie à une trêve de 60 jours dans la guerre et à la libération des otages détenus par le Hamas. Une précédente trêve de 6 semaines a pris fin en mars.
Bien que le Hamas n’ait pas encore donné son accord à cette proposition, le président Trump a laissé entendre qu’un accord pourrait être conclu cette semaine.
Après la réunion de lundi, M. Netanyahou a salué la vision de M. Trump pour l’avenir de Gaza, qui prévoit notamment la possibilité pour les Palestiniens de se réinstaller dans d’autres pays.
« Si les gens veulent rester, ils peuvent rester, mais s’ils veulent partir, ils devraient pouvoir partir », a déclaré M. Netanyahou lundi. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les États-Unis pour trouver des pays qui chercheront à concrétiser ce qu’ils ont toujours dit, à savoir qu’ils voulaient offrir un avenir meilleur aux Palestiniens. Je pense que nous sommes sur le point de trouver plusieurs pays. »
Donald Trump a fait savoir que plusieurs pays de la région coopéraient.
« Nous avons bénéficié d’une excellente coopération avec les pays voisins, d’une excellente coopération avec chacun d’entre eux », a-t-il ajouté. « Donc, quelque chose de positif va arriver. »
Déplacement des Palestiniens
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont lancé des attaques coordonnées terrestres, maritimes et aériennes contre le sud d’Israël, tuant environ 1200 personnes et prenant 250 autres en otage. Les autorités israéliennes affirment qu’environ 50 otages sont toujours en captivité, dont 49 ont été enlevés lors de l’attaque du 7 octobre et un, Hadar Goldin, qui serait décédé et dont le corps est retenu depuis 2014.
La riposte militaire d’Israël contre le Hamas a causé des destructions massives dans toute la bande de Gaza. La plupart des habitations et des infrastructures vitales, notamment les services de santé, l’approvisionnement en eau, l’assainissement, l’alimentation et les abris, ont été détruits, entraînant des déplacements massifs de population et de graves pénuries.
Bien que le Hamas ait dirigé le territoire pendant près de 20 ans, il ne contrôle désormais plus qu’une partie de l’enclave, les combats ayant déplacé la plupart des plus de 2 millions d’habitants de Gaza.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), entre le 7 octobre 2023 et le 31 mai 2025, 6463 Palestiniens ont été déplacés de force suite à la démolition de leurs maisons par les autorités israéliennes.
Ce chiffre n’inclut pas les quelque 40.000 Palestiniens déplacés de trois camps de réfugiés à Jénine et Tulkarem, après les opérations militaires israéliennes dans le nord de la Cisjordanie depuis janvier 2025. Au cours de la même période, plus de 2200 Palestiniens ont également été déplacés de force du fait de la violence des colons et des restrictions d’accès.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 56.000 Palestiniens ont été tués pendant le conflit, bien que ses chiffres ne fassent pas la distinction entre civils et combattants.
Epoch Times n’est pas en mesure de vérifier ces chiffres en toute indépendance.
Tom Ozimek a contribué à la rédaction de cet article.
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