Par Édouard Roux

Publié le 11/06/2025 à 16:00

« Oui, nous avons mis fin à quatre décennies de poison du piège mitterrandien. Celui qui proscrivait à la droite toute alliance, tout rapprochement, tout dialogue avec le Rassemblement national ». Dans Je ne regrette rien (Fayard), Éric Ciotti donne le ton. Sur plus de 250 pages, des justifications sur son ralliement au RN, mais aussi ses expériences de vie qui l’ont poussé dans les bras de Marine, et quelques idées ça et là. À première vue, rien que de très banal, lorsque l’on se penche sur le pedigree historiquement (très) droitier du bonhomme. Pourtant, beaucoup plus étonnant, Éric Ciotti a longtemps entretenu d'étroites relations avec Macron et son parti Renaissance… allant jusqu'à envisager une alliance avec LR, voire une entrée au gouvernement !

30 août 2023, Saint-Denis. Le Président de la République convie les chefs de partis politiques pour un sommet dont lui seul a le secret, baptisé “les rencontres de Saint-Denis”. L’objectif est on ne peut plus simple : tenter de trouver, tous ensemble, des pistes pour débloquer (et reconstruire) le pays après les émeutes qui ont émaillé l’Hexagone un mois plus tôt. Or, une personne manque à l'appel : Éric Ciotti. Le patron des Républicains a du retard. Combien ? Une vingtaine de minutes, si bien qu’un membre de l'équipe de l'Élysée propose de lui envoyer des motards de la police. Le sudiste finit par arriver. Furax. Désemparé. Furibard. La consigne était pourtant claire pour ses équipes : arriver en avance pour s’entretenir en tête à tête avec Emmanuel Macron avant que ne déboulent les autres convives.