Language

         

 Publicité par Adpathway

Un peu de Montréal sur la Croisette

1 month_ago 1

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Il est toujours réjouissant qu’un film d’animation se faufile dans la sélection officielle à Cannes. Ce l’est encore davantage lorsqu’il s’agit de l’œuvre d’un cinéaste québécois, comme c’est le cas cette année. En effet, voici que La mort n’existe pas, de Félix Dufour-Laperrière, a sa première mondiale dans la section la Quinzaine des cinéastes. Intrigant, patient, violent, mais lumineux également, ce nouveau film du réalisateur de Ville Neuve et d’Archipel est remarquable autant dans ses ambitions narratives que dans son rendu artisanal « foncièrement montréalais », dixit le cinéaste.

La protagoniste de La mort n’existe pas se prénomme Hélène, et elle vient de perdre ses compagnons militants dans une tentative ratée pour assassiner la richissime famille qui possède tout ce qui se trouve alentour, et plus loin encore. Or, Hélène, qui était en apparence la plus déterminée, s’est défilée au dernier moment.

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

En fuite dans la forêt, elle est hantée (littéralement) par feue sa meilleure amie, Manon, qui est un peu comme sa conscience coupable, et qui lui propose un choix en forme de seconde chance.

« Au départ, le film, c’était la crise d’Octobre rencontre Alice au pays des merveilles dans le Québec contemporain : c’était ça que j’avais envie de faire », révèle Félix Dufour-Laperrière, croisé en amont de la présentation cannoise. « Puis évidemment, lors de l’écriture, les choses ont bougé. J’ai deux enfants, donc ma vie bouge aussi. C’est l’attentat qui est venu en premier. Je voulais explorer cette radicalité-là, ce geste des jeunes… J’aimais aussi le concept du pacte faustien entre Hélène et Manon : un pacte tragique et paradoxal où elles vont, par loyauté, pousser leur radicalité. »

Animation d’auteur

D’emblée campé à côté du réel, entre le conte et la fable, le film fourmille de tableaux tantôt poétiques, tantôt symboliques. La technique dégage une austérité saisissante, tandis que les compositions mouvantes possèdent une luxuriance éblouissante : une fascinante complémentarité dans le contraste.

« C’est de l’animation qui émane vraiment de la tradition montréalaise québécoise », note le cinéaste. « Le résultat n’est ni japonais ni américain : il est vraiment québécois. C’est du cinéma d’animation d’auteur dans la tradition de l’ONF. C’est dessiné à la main. C’est une mise en couleur alternative avec une forte propension à l’abstraction, avec des appels de couleur. Ce qui me fait plaisir avec ce film-là, c’est que je n’ai pas changé pas ma façon de faire. Je viens du court métrage d’animation très “auteur”. Là, je déploie ça sous des formes longues. J’essaie de raffiner mon approche, mon propos. Mais ça reste des films faits à la main, comme on sait les faire au Québec. »

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

Justement, créer en long plutôt qu’en court métrage implique la collaboration de plusieurs animatrices et animateurs. Sachant cela, comment Félix Dufour-Laperrière, qui a écrit, réalisé, monté et coproduit le film (avec son frère, Nicolas Dufour-Laperrière, ainsi qu’Emmanuel-Alain Raynal et Pierre Baussaron), fait-il pour maintenir sa vision sur l’ensemble du film ?

« J’ai une équipe extraordinaire, très loyale, très intelligente, très talentueuse. C’est un mélange de confiance et d’engagement. À l’époque où on a monté l’équipe, c’était le plein-emploi en animation — ce qui n’est hélas plus du tout le cas. Et par conséquent, on a recruté des jeunes qu’on a formés. J’ai une approche assez horizontale : je ne travaille pas avec des chefs de section et j’essaie de diminuer les structures hiérarchiques. Et je suis très, très, très présent. Beaucoup, beaucoup, beaucoup, chaque jour », réitère avec humour le cinéaste.

« À titre d’exemple, je suis maniaque sur tout ce qui a trait aux couleurs, donc j’ai fait moi-même la mise en couleur de chacun des plans et de chacun des décors. Ça m’obsède. »

Des thèmes actuels

Ce côté « maniaque » et hyperinvesti du réalisateur explique en partie le fait qu’un tel film soit si long à voir le jour. Pour autant, de la cogitation à l’exécution, Félix Dufour-Laperrière a su rester fidèle à ses intentions initiales.

« C’est quand même très proche du projet de départ », opine-t-il. « Là où je suis content, c’est que dans la longue évolution à la fois de l’écriture, du financement puis de la fabrication, c’est un film qui est au final un peu plus lumineux, et un peu plus amoureux, que ce que j’avais anticipé. Mais c’est quand même demeuré un film assez dur et inquiet. »

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

Photo: Maison4tiers Une image tirée du film d'animation « La mort n’existe pas » du réalisateur Félix Dufour-Laperrière

Et quels genres de sentiments animent le cinéaste à la veille de dévoiler La mort n’existe pas au public cannois ?

« Je suis fébrile, mais je suis surtout très heureux de présenter un long métrage d’animation adulte, fait comme on sait en fabriquer, dans une tradition de l’image très québécoise. Et présenter qui plus est un tel film dans un contexte généraliste : ça, pour moi, c’est très précieux. Décloisonner le cinéma d’animation me tient à cœur, tout comme présenter des propositions assez atypiques, assez singulières, matures, avec des thèmes actuels, brûlants… »

François Lévesque est à Cannes à l’invitation du festival et grâce au soutien de Téléfilm Canada.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway