À la station Brossard lundi matin, la gestion des navettes d’autobus qui remplaceront les trains du Réseau express métropolitain (REM) pour les six prochaines semaines était réglée au quart de tour. Les usagers avaient à peine le temps de se mettre en file qu’un autobus s’approchait pour les cueillir et les conduire à la Gare centrale, à Montréal.

Les usagers du transport en commun regrettent-ils le REM ? « Ça ne me dérange pas », lance sans hésitation Nicole Tremblay, assise dans l’autobus 721 qui roule à vive allure vers Montréal. « Ça va plus vite en autobus et il n’y a pas d’arrêts. »

Une autre passagère ne partageait pas cet avis « C’est plus long que prévu. Il va falloir que j’ajuste mon horaire », a-t-elle dit à son arrivée à la Gare centrale.

Le temps de déplacement est plus long puisque les autobus sont susceptibles d’être ralentis par la congestion et les chantiers. Aux alentours de 9 h, alors que la circulation était plutôt fluide, l’autobus 721 a mis 28 minutes pour faire la distance entre la station Brossard et la Gare centrale, à Montréal, tandis que le REM met un peu moins de 20 minutes pour le même trajet, bien qu’il fasse trois arrêts avant son arrivée à destination.

L’accès aux navettes mises en place aux stations du REM est gratuit et lundi matin, pendant l’heure de pointe, les autobus se succédaient aux quatre minutes à la station Brossard avec entre une douzaine et une trentaine de passagers à bord. Mais il n’y avait pas foule en ce début de semaine. Un employé croisé sur le quai s’attendait à ce que les passagers soient beaucoup plus nombreux mercredi, journée qui connaît généralement un achalandage important.

Photo: Valérian Mazataud Le Devoir

Expansion du réseau

Depuis samedi, le service du REM, entre Brossard et la Gare centrale, est interrompu et le restera pendant six semaines, soit jusqu’au 17 août, afin de permettre à CDPQ Infra de réaliser des essais dynamiques sur les nouveaux tronçons du réseau. La filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec vise à mettre en service la branche du REM jusqu’à Sainte-Anne-de-Bellevue et celle qui mène à Deux-Montagnes, au mois d’octobre prochain si les tests sont concluants.

D’ici là, les usagers de la Rive-Sud doivent se rabattre sur les navettes d’autobus entre la Gare centrale, à Montréal, et celles de l’Île-des-Sœurs et de Brossard. Malgré la fréquence de ces navettes, il demeure que la capacité des autobus est dix fois moindre que celle des trains du REM qui peuvent transporter entre 600 et 700 passagers par voyage.

CDPQ Infra a aussi invité les usagers à prendre les trains de banlieue d’Exo, ou à opter pour les autobus du Réseau de transports de Longueuil (RTL) qui mènent à la station de métro Longueuil-Université-de-Sherbrooke.

Des débuts difficiles

La patience des usagers du REM a été mise à rude preuve depuis la mise en service du train automatisé en juillet 2023. Le premier hiver a été ponctué par des arrêts de service à répétition attribuables à des pannes d’alimentation électrique et de système informatique ainsi qu’à des bris d’équipement.

Et l’hiver dernier, le service a été perturbé par des problèmes d’aiguillage. Ces pépins ont obligé le Groupe des partenaires pour la mobilité des Montréalais (GPMM), formé par Alstom et AtkinsRéalis, à apporter des correctifs aux équipements servant à chauffer les aiguillages et à améliorer les systèmes de freinage hivernaux des voitures du REM afin d’en limiter les besoins d’entretien.

Au cours des derniers mois, le service a aussi été suspendu les fins de semaine en raison du transfert des opérations du centre de contrôle temporaire de Saint-Eustache vers le centre de contrôle permanent de Brossard ainsi que des tests d’intégration des antennes vers Deux-Montagnes et l’Anse-à-l’Orme.