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À l'origine, il y a une rumeur. Une valise pleine de billets, une mine d'émeraudes en Afrique, et un ado qui revend des gemmes (pierres précieuses) à Tiffany's comme d'autres font du baby-sitting. Puis, il y a les faits : un ingénieur sud-africain aux affaires pour le moins nébuleuses, un fils surdoué de l'informatique, et une fortune aujourd'hui accrochée aux va-et-vient de la Bourse.
À la tête de la famille Musk se trouve Elon, propulsé en quelques années au rang d'homme le plus riche de la planète. Sa fortune personnelle est estimée à plus de 405 milliards de dollars à l'heure d'écrire ces lignes. Comment une telle opulence s'est-elle construite, et comment celle-ci peut-elle s'effondrer à tout moment ? Retour sur la famille Musk, des mines de Zambie jusqu'à la politique américaine.
On avait tellement d'argent qu'on n'arrivait même plus à fermer notre coffre-fort."
Des émeraudes pour premier trésor familial
L'histoire de la fortune des Musk débute bien avant les succès high-tech d'Elon. Tout commence en Afrique du Sud, en plein apartheid. Le patriarche, Errol Musk, est un ingénieur sud-africain qui fait preuve d'un certain flair entrepreneurial dès les années 1980. Après avoir fondé une entreprise d'ingénierie, il se lance dans l'industrie minière et acquiert les droits d'exploitation de trois mines d'émeraude en Zambie, une opportunité qui lui permet de faire fortune. Pendant ces années, l'argent aurait coulé à flots chez les Musk. Errol racontera plus tard qu'il y avait "tellement d'argent qu'on n'arrivait même plus à fermer notre coffre-fort" tant les liasses de billets s'y entassaient. La légende familiale veut même que le jeune Elon, adolescent, aurait vendu des émeraudes à New York, récoltant 2 000 dollars chez Tiffany's pour deux gemmes... Dont l'une a visiblement été placée sur une bague et revendue 24 000 dollars, selon le site officiel du Nasdaq.
"Ce que fait Elon, je l'ai fait avant lui" : qui est l'intrigant père d'Elon Musk?Pourtant, cette image d'Épinal d'une enfance plongée dans l'opulence est nuancée par Elon Musk lui-même. S'il reconnaît que son père a connu le succès comme ingénieur et promoteur, il affirme n'avoir jamais reçu d'héritage substantiel. Avec le temps, les affaires d'Errol Musk se seraient dégradées au point que ses enfants doivent subvenir à ses besoins ces dernières années. Le fameux "eldorado" d'émeraudes reste d'ailleurs entouré de mystère. "Il n'existe aucune preuve tangible de l'existence de cette mine", tweetait Elon en 2022, suggérant que son père n'en détenait au mieux qu'une petite part.
La vérité est sans doute entre les deux. Quoi qu'il en soit, il semblerait que l'esprit d'entreprise coule dans les veines familiales. Aux côtés de sa mère Maye (mannequin et nutritionniste de renom) et de son frère Kimbal, Elon Musk a grandi avec l'ambition de tracer sa propre route sans trop compter sur la fortune du paternel.
Les premiers millions
La deuxième étape de la saga Musk s'écrit en Amérique du Nord, où Elon et Kimbal émigrent dans les années 1990. Âgé d'à peine 20 ans, Elon Musk cofonde avec son frère la start-up Zip2, un guide urbain en ligne lancé depuis un petit bureau de Californie. Le pari s'avère gagnant : en 1999, Compaq rachète Zip2 pour 307 millions de dollars, apportant ainsi aux frères Musk leurs premiers millions. Mais Elon ne s'arrête pas en si bon chemin. La même année, il lance X.com, une société de services financiers en ligne qui fusionnera bientôt pour devenir PayPal, le futur géant du paiement sur Internet. Là encore, un coup de maître : eBay rachète par après PayPal pour 1,5 milliard de dollars, en 2002. À un peu plus de 30 ans, Elon Musk et les quatre autres cofondateurs de PayPal - Peter Thiel, Max Levchin, Luke Nosek et Ken Howery - touchent chacun une petite fortune, dépassant les 150 millions de dollars après impôts. Musk, lui, décide de réinvestir immédiatement cet argent.
Avec l'argent de PayPal, il s'attaque à des secteurs plus risqués. Toujours en 2002, il fonde SpaceX, l'entreprise active dans le spatial. Puis, dès 2004, il parie sur une petite société californienne de véhicules électriques nommée Tesla Motors. Il y injecte 6,5 millions de dollars et en devient l'actionnaire majoritaire. Mais les débuts sont difficiles : Tesla frôle la faillite à plusieurs reprises, et Elon Musk doit même puiser dans sa propre fortune pour la sauver en 2008. Mais l'entrepreneur s'accroche, et à force de persévérance, Tesla finit par imposer ses voitures électriques sur le marché mondial, tandis que SpaceX enchaîne les lancements de fusées.
Elon Musk est devenu un boulet pour Tesla. Mais pour combien de temps?Une richesse de papier et un grand danger
En l'espace d'une décennie, Elon Musk est donc passé du statut de riche entrepreneur à celui de multimilliardaire parmi les plus puissants du monde. La capitalisation boursière de Tesla s'est envolée à partir de 2020, propulsant la fortune de son dirigeant. En 2021 déjà, Bloomberg le sacre l'homme le plus riche du monde, et l'ascension continue jusqu'en 2022. Seulement, cette richesse est en grande partie "en papier", c'est-à-dire liée à la possession d'actions. En clair, plus l'action Tesla monte, plus il s'enrichit, et l'inverse est tout aussi vrai. L'empire Musk repose ainsi sur une base volatile et plus qu'incertaine.
L'homme d'affaires a d'ailleurs contracté des emprunts pour financer ses autres entreprises, comme le rachat de Twitter (devenu X) ou des investissements dans SpaceX, en les garantissant par ses actions Tesla. Si leur valeur s'effondrait, il devrait en revendre une partie pour rembourser ses dettes, ce qui ferait encore baisser le cours et pourrait déclencher une réaction en chaîne capable de faire fondre une grande partie de sa fortune. Le danger est conséquent.
La moindre secousse à Wall Street peut donc faire gagner ou perdre des milliards en un clin d'œil. L'année 2022 en a apporté une preuve éclatante. Face aux problèmes de production (et de ventes) de Tesla et aux frasques d'Elon Musk (notamment lors du coûteux rachat de Twitter), la confiance des investisseurs s'est érodée et l'action Tesla a chuté de 65 % sur l'année.
Le par(t)i d'Elon
Mais cette vulnérabilité de la fortune d'Elon Musk aux aléas extérieurs n'a jamais été aussi visible que cette année. Parce qu'il y a pire que Wall Street : la politique. Son entrée dans le gouvernement Trump en tant que haut conseiller et chef du "ministère de l'Efficacité gouvernemental" (DOGE) a terni son image, ainsi que celles de ses entreprises.
Et cet été ne risque pas d'améliorer les choses. Pourquoi ? Un bras de fer explosif avec Donald Trump. Depuis quelques semaines, les deux anciens amis et partenaires politiques se chamaillent. Tout est parti d'une confrontation publique entre le CEO de Tesla et le président américain autour d'un vaste projet de loi budgétaire. Elon Musk s'est en effet insurgé contre la "One Big Beautiful Bill" défendue par Trump.
Ce à quoi le président américain a accusé Musk d'abuser de subventions fédérales et a agité la menace de lui couper les vivres. Surtout, il a publiquement suggéré qu'il allait "examiner la possibilité d'expulser" Elon Musk des États-Unis, rappelant au passage que l'intéressé, né en Afrique du Sud et naturalisé américain en 2002, pourrait 'retourner chez lui" si sa loyauté faisait défaut.
Retour en grâce d'Elon Musk et de Tesla ?Qu'à cela ne tienne, Elon Musk se sent pousser des ailes et a décidé ce samedi, jour de fête national aux Etats-Unis, de lancer son propre parti afin de "s'affranchir de ce système bipartite". Avec un nom sans équivoque : le "parti de l'Amérique" ("Party of America").
Un pari quitte ou double pour le milliardaire. Sa richesse, largement basée sur la confiance du marché et les bonnes grâces des pouvoirs publics, peut clairement se volatiliser si le vent politique tourne en sa défaveur.
Ce lundi, l'action Tesla chutait de près de 8 % à l'ouverture de Wall Street, dans la foulée de l'annonce de la création du nouveau parti politique d'Elon Musk. Une initiative qui alimente les inquiétudes des investisseurs quant à un désengagement accru du fondateur vis-à-vis de la gestion de l'entreprise, déjà mis à mal depuis sa prise de fonction au sein du DOGE.
Par ailleurs, les menaces proférées par le président américain à l'encontre de Tesla et de SpaceX - évoquant la possibilité de coupes dans les contrats fédéraux ou les crédits d'impôts - illustrent à quel point l'avenir de Musk reste étroitement lié aux rapports de force qu'il entretient avec l'appareil d'État. La création de ce parti pourrait justement jeter encore de l'huile sur le feu.
Ironie du sort, celui qui s'est bâti l'image d'un capitaine d'industrie libertarien, défiant les institutions, se retrouve désormais dépendant des décisions d'un gouvernement qu'il a lui-même courtisé.
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