Projet Montréal mise sur un expert en matière de développement économique local pour conserver la mairie de l’arrondissement de Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension. Le directeur général de PME MTL Centre-Est, Jean François Lalonde, se lance en politique avec l’intention de poursuivre le travail effectué par Laurence Lavigne Lalonde, mais en y ajoutant une vision plus économique.

Après avoir travaillé pendant plus de 20 ans dans le domaine du développement économique local, Jean François Lalonde répond à l’appel de la politique. Il faut dire qu’il a visiblement des atomes crochus avec celui qui veut succéder à Valérie Plante pour Projet Montréal à la mairie de Montréal. Luc Rabouin, président du comité exécutif sous l’administration de la mairesse, avait auparavant travaillé pour PME MTL et pour une CDEC (corporation de développement économique communautaire).

Géographe de formation, Jean François Lalonde, 64 ans, faisait partie de l’équipe de la Société de développement Angus à son démarrage il y a 30 ans. Il dirigea ensuite la CDEC Rosemont—La Petite-Patrie pendant 14 ans avant d’être nommé, en 2015, directeur général de PME MTL Centre-Est, une organisation qui accompagne les entreprises dans leur développement.

Parmi ses faits d’armes figurent notamment la coordination de la relance du Cinéma Beaubien au début des années 2000, ainsi que la planification de la Cité des arts du cirque, dans le quartier Saint-Michel.

Candidat de la continuité

« C’est vraiment un partage de vision qu’on a », dit en entrevue Jean François Lalonde au sujet de Luc Rabouin. « Je pense qu’on amène — mon arrivée et celle d’autres candidats — une saveur économique qui a souvent été jugée un peu absente par les critiques. »

Selon lui, les entreprises montréalaises sont « fragilisées ». Et comme les quartiers centraux ne comptent pas de parcs industriels, mais plutôt des zones d’emplois contiguës aux quartiers résidentiels, les élus doivent viser une « approche globale » en matière de développement, explique-t-il.

« Je m’inscris vraiment dans une continuité [de Laurence Lavigne Lalonde], avec une touche qui est probablement beaucoup plus à saveur économique. Mais pour moi, la finalité, c’est vraiment comment on améliore la qualité de vie des citoyens. »

À l’instar de son adversaire, Sylvain Gariépy d’Ensemble Montréal, Jean François Lalonde n’habite pas l’arrondissement dont il convoite la mairie — il réside dans Rosemont—La Petite-Patrie —, mais il le connaît bien, car PME MTL Centre-Est couvre trois arrondissements, dont celui de Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension. « Saint-Michel et Parc-Extension sont des quartiers qui méritent une grande attention et une meilleure équité territoriale, selon moi. C’est à ça que je viens m’atteler, à travailler avec les gens du milieu. »

Des pistes cyclables à conserver

Parmi ses priorités, il cite la réalisation du réaménagement de la rue Jarry, entre la rue D’Iberville et le boulevard Saint-Michel, un projet qui est déjà dans les cartons de l’arrondissement. En matière d’habitation, il lui importe de favoriser une meilleure abordabilité des logements et d’augmenter le parc de logements sociaux. « Je ne pense pas qu’il y ait de solution magique. L’argent est soit à Québec, soit à Ottawa, dit-il. C’est dans la discussion que ça va se faire, puis dans cette collaboration qu’on souhaite saine et sereine avec Québec. »

Et les pistes cyclables qui ont fait tant de bisbille sous l’administration de la mairesse Lavigne Lalonde ? « Je vous le dis clairement : je ne reviens pas en arrière, sur ce qui s’est fait sous l’administration locale de Laurence Lavigne Lalonde. […] Mais dans les futurs développements, on va s’assurer d’une saine collaboration avec les citoyens, les familles, les commerçants, les entreprises et tous ceux qui vont être impactés par l’arrivée d’une piste cyclable », avance-t-il avant d’ajouter : « Consensus ne veut pas nécessairement dire unanimité. À un moment donné, il faut décider ».

Je m’inscris vraiment dans une continuité [de Laurence Lavigne Lalonde], avec une touche qui est probablement beaucoup plus à saveur économique.

— Jean François Lalonde

Selon lui, la réfection par Québec de l’autoroute Métropolitaine devrait être l’occasion de revoir la configuration de certains accès pour rendre les déplacements piétons et cyclistes plus sécuritaires et conviviaux, notamment dans le secteur de la rue D’Iberville et du boulevard Saint-Michel.

Le mot « économique » est omniprésent dans les propos de Jean François Lalonde. « Je pense sincèrement que Projet Montréal doit obtenir un troisième mandat », lance-t-il. « Et puis, sous la direction de Luc Rabouin, il y a un virage qui se prend qui est d’autant plus intéressant. »

Jean François Lalonde vise-t-il un siège au comité exécutif s’il est élu le 2 novembre et si Projet Montréal garde le pouvoir à l’hôtel de ville ? « Ça, je laisse ça à Luc Rabouin. »