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Un député critique une politique libérale sur Facebook et voit son compte suspendu

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Un député fédéral conservateur du Nouveau-Brunswick s’inquiète d’une double suspension de son compte Facebook à la suite d’une vidéo où il critique une politique d’Ottawa en matière de véhicules électriques.

Mike Dawson a vu son compte Facebook faire l’objet d’une suspension à deux reprises en une semaine. Dans les deux cas, son compte a été rétabli.

Le député de Miramichi-Grand Lake, Mike Dawson, a pris la parole à la Chambre des communes le 17 juin, pour s’opposer à une volonté libérale de mettre fin à la vente de véhicules à essence d'ici 2035.

Annoncée initialement en décembre 2023 sous le gouvernement Trudeau, la politique en question souligne que les véhicules zéro émission devront totaliser graduellement 20 % des voitures neuves mises en vente par les fabricants automobiles commercialisés au Canada en 2026, 60 % en 2030 et 100 % en 2035.

La politique avait déjà attiré dans le passé les critiques des conservateurs concernant les engagements d’Ottawa sur les véhicules zéro émission.

Comme plusieurs confrères députés, Mike Dawson s’y oppose. Le 17 juin en soirée, il se connecte donc à son compte Facebook afin de publier un segment vidéo de sa prise de parole plus tôt en chambre.

Or, à la suite du téléchargement et au moment de la vérification, sa vidéo se fait automatiquement retirer. Mike Dawson tente la procédure à nouveau à deux reprises, sans succès.

Après trois échecs, le député voit son compte suspendu. Il fait alors un appel sur la suspension auprès de Facebook, qui rétablit son compte le 20 juin. Le 21 juin, Facebook suspend son compte à nouveau et le réactive 22 juin.

Mike Dawson déclare que la seule explication que lui a donnée Meta, la maison mère de Facebook, est qu’il avait violé les Standards de la communauté du Meta Transparency Center.

Cette réponse ne lui convient pas.

Une capture d'écran de la page Facebook de Mike Dawson.

Une capture d'écran de la page Facebook de Mike Dawson.

Photo : Facebook : Mike Dawson

J’ai l’impression qu’il essaie de me censurer, déclare-t-il, ajoutant aimer aimer utiliser ce média social pour rester en contact avec sa communauté et mettre de l’avant les événements qui les touchent.

Je n’ai jamais eu de problème avant alors je ne comprends pas pourquoi il y en a un maintenant, sauf si le discours ne leur a pas plu et qu’ils souhaitent empêcher sa diffusion.

La prise de parole en question, d’une durée de sept minutes, ne comportait pas de contenu haineux ou violent, mais certes plusieurs déclarations choc.

Par exemple, Mike Dawson compare la politique au genre de chose auquel on rêvasse après avoir bu un latté dans un expresso-bar du centre-ville de Toronto et non à la suite d’un dur hiver sur l’autoroute Renous-Plaster Rock.

Quand le gouvernement vous prive de votre droit de choisir ce que vous conduisez, il ouvre la voie à bien d’autres choses, avait aussi lancé Mike Dawson dans son élocution. Aujourd’hui, c’est les voitures à essence. Demain, ce sera votre fournaise, votre four à bois ou peut-être même votre barbecue.

Une erreur confidentielle

Dans une déclaration courriel à CBC, l’entreprise indique que le compte de Mike Dawson a été retiré par erreur et a ensuite été rétabli.

Un porte-parole de Meta n’a pas voulu fournir d’explications sur la suspension de Mike Dawson du réseau social, citant des raisons de protection de la vie privée des utilisateurs.

Parallèlement, sur la page officielle de Meta, on explique que les règles des standards de la communauté sont fondées sur les commentaires de notre communauté et sur l’avis d’experts dans des domaines tels que la technologie, la sécurité publique et les droits de l’homme.

Facebook s’efforce d’élaborer des règles qui prennent en compte les différents points de vue et croyances, en particulier ceux des personnes et des communautés marginalisées ou négligées, peut-on aussi y lire.

Le logo de l'application Facebook sur un téléphone intelligent.

Meta n’explique pas ce qu’elle qualifie d’erreur et cite des politiques de confidentialité.

Photo : Getty Images / panida wijitpanya

Mike Dawson évalue pour sa part que si ses paroles avaient bel et bien violé les règlements standards de Facebook, elles lui auraient probablement aussi voulu un rappel à l’ordre assez rapidement en Chambre des communes.

Or, Mike Dawson affirme que le président de la chambre n’aurait même pas sourcillé lors de son discours.

J’ai déjà mis des trucs encore plus controversés que ça sur Facebook avant et je n’ai pourtant jamais eu de signalement, lance-t-il.

En date de mardi après-midi, le compte Facebook de Mike Dawson demeure actif et sa vidéo apparaît bel et bien sur son profil, daté du 18 juin.

D’après le reportage de Jacques Poitras, CBC

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