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Un crash à 2 milliards de dollars, seul raté de l'ombre tueuse américaine

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Invisibles pour les radars, sept B-2 Spirit survolent les montagnes de l'Iran dans la nuit du 21 juin, peu de temps après le décollage de 6 autres ailes volantes géantes du même type vers Hawaii, en guise de diversion. Toutes sont parties depuis le territoire américain.

Objectif : neutraliser deux sites nucléaires iraniens, ceux de Fordo et Natanz, pendant que des missiles tirés depuis un sous-marin s'occupent de celui d'Ispahan.

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Une mission express incroyable, nommée "Operation Midnight Hammer". Les États-Unis de Donald Trump sont le seul pays au monde à disposer d'avions bombardiers furtifs de cette trempe, capables de traverser le monde avec pour seule nécessité un ravitaillement (en vol) si les appareils doivent dépasser les 11.000 km de vol, soit la portée effective de l'appareil.

Operation Midnight Hammer.

Operation Midnight Hammer. ©Département américain de la Défense

En quelques minutes, les B-2 larguent des bombes GBU-57A/B bunker-busters de plus de 13 tonnes chacune, qui pénètrent le sol avant d'exploser et infligent des dégâts probablement considérables, bien qu'on ne sache pas exactement dans quelle mesure.

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Le monde découvre l'opération au petit matin. Officiellement, aucun avion n'a été détecté. Mais les images satellites confirment l'impact. Le message est clair : les États-Unis possèdent une arme capable de frapper n'importe où, n'importe quand. Et ce spectre moderne a une histoire vieille de 80 ans.

Une aile sortie des ténèbres nazies

Tout commence dans les décombres du Troisième Reich. Alors que Berlin est à feu et à sang, deux frères, Walter et Reimar Horten, conçoivent un prototype : le Horten Ho 229, première aile volante à réaction. Pensé pour échapper aux radars naissants - qui ont permis au Royaume-Uni de déjouer les attaques de la Luftwaffe et lui infliger des pertes monstrueuses sur ses côtes - l'appareil ne sera néanmoins jamais produit en série. Probablement trop en avance sur son temps. Mais il fascine les ingénieurs américains.

Le prototype Horten Ho 229.

Le prototype Horten Ho 229. ©Wikimedia Commins

En 1945, dans le cadre de l'opération Paperclip, les États-Unis exfiltrent des savants nazis - dont Werner von Braun, le concepteur des célèbres missiles V2 et, plus tard, des premières fusées - et saisissent les plans du Ho 229. Une graine est plantée.

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Dès les années 1940, Jack Northrop, industriel californien, croit à l'aile volante. Il construit les YB-35 et YB-49, prototypes américains avant-gardistes. Mais l'US Air Force, frileuse, abandonne le projet, jugeant l'aile instable. Northrop quitte son entreprise, brisé. Mais son idée ne meurt pas. Elle ne fait qu'hiberner.

Le Northtrop YB-49, dont le premier vol a été effectué en 1947.

Le Northtrop YB-49, dont le premier vol a été effectué en 1947. ©Wikimedia Commons

Le réveil de l'ombre : guerre froide et peur rouge

Dans les années 1970, le Pentagone cherche à contourner le bouclier antiaérien soviétique. La solution : la furtivité. D'abord avec le F-117 Nighthawk, petit avion de frappe de Lockheed Martin révolutionnaire pour l'époque, à l'allure triangulaire extrêmement novatrice. Puis vient le besoin d'un bombardier de lourde capacité capable d'anéantir des bunkers nucléaires à l'autre bout du monde.

Le F-117 Nighthawk de Lockheed Martin.

Le F-117 Nighthawk de Lockheed Martin. ©Copyright (c) 2005 1125089601/Shutterstock. No use without permission.

Les États-Unis de Jimmy Carter lancent un appel d'offres. Le programme Advanced Technology Bomber est lancé en 1978. Et c'est Northrop - l'entreprise qui sera fusionnée plus tard avec Grumman - qui le remporte, face à des concurrents comme Lockheed Martin (constructeur des F-35 par exemple). Jack Northrop, lui, regarde de loin. Il finit par rendre l'âme en 1981, peu de temps après l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir. Le projet, lui, continue sur sa lancée.

Une machine à plus de 2 milliards de dollars

Dévoilé en 1988, le B-2 est une aile volante de 52 mètres d'envergure et de 21 mètres de long, sans queue, sans dérive. Une signature radar extrêmement faible malgré la taille, grâce à des formes anguleuses et des matériaux absorbants. Doté d'une portée planétaire, depuis sa base du Missouri, la Whiteman Air Force Base.

Le Northtrop B-2 Spirit.

Le Northtrop B-2 Spirit. ©Copyright (c) 2018 BlueBarronPhoto/Shutterstock. No use without permission.

"Il coûte cher car le programme avait comme volonté parallèle de faire s'effondrer économiquement l'URSS, pour que les Soviétiques courent derrière les Américains, alors qu'ils n'en avaient pas les moyens. C'était une arme militaire autant que géostratégique", explique à La Libre l'expert en aviation et pilote Xavier Tytelman.

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"Normalement les USA devaient acheter 132 avions, mais n'en ont acheté que 21 après la chute de l'URSS. C'est aussi pour cela qu'on dit que l'avion, à l'unité, coûte 2 milliards de dollars (lors de l'achat, l'équivalent de 3 milliards de dollars actuels, NdlR), car le coût de développement est reporté sur seulement 21 appareils", poursuit-il. "Il est très peu probable qu'un appareil aussi cher soit produit à l'avenir. Sauf si un programme devait être avorté après avoir produit qu'une dizaine d'avions par exemple", explique-t-il. La pertinence de voir l'arrivée d'un appareil aussi cher est effectivement assez limitée.

Serbie, Afghanistan, Irak… et Iran

"Le B-2 est entré en territoire ennemi dans le cadre de l'opération Allied Force (Serbie), de l'opération Enduring Freedom (Afghanistan), de l'opération Iraqi Freedom (Irak) et, à deux reprises, en Libye dans le cadre des opérations Odyssey Dawn et Odyssey Lightning. Le B-2, l'un des avions les plus résistants au monde, est le seul appareil à combiner longue portée, furtivité et lourde charge utile sur une seule plate-forme", avance fièrement Northrop Grumman sur son site internet, en guise d'historique succinct des missions. Historique auquel on peut donc ajouter celle en Iran de juin 2025.

Pour les pilotes, les missions peuvent aller au-delà de 40 heures sans escale, un exploit humain autant que technologique. Mais derrière ces capacités hors normes, le B-2, subit lui aussi les affres du temps.

B-21 Raider : l'héritier programmé

Le B-2 vieillit donc. Sa peau furtive coûte une fortune à entretenir, ses systèmes datent de l'époque de Windows 95, et sa flotte est limitée. L'entretien coûte une fortune et l'avion doit être parqué dans des hangars pressurisés et sous air conditionné. "La peinture à absorption radar coûterait 40 000 dollars le litre", précise l'expert, bien qu'aucune preuve directe ne soit évidemment accessible.

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Dans l'histoire de cet avion, un seul modèle a été détruit. En 2008, un B-2 tente de s'envoler de l'île de Guam. Mais l'humidité trompe les capteurs embarqués et le B-2 réagit mal. Les pilotes s'éjectent. L'aile volante s'écrase. Un crash à deux milliards de dollars.

En 2015, un nouvel appel d'offres est lancé. Le projet de B-21 Raider, conçu par Northrop Grumman, l'emporte, alors que l'entreprise bénéficie déjà d'un programme de recherche et développement conséquent pour ce type d'avions. Plus petit, plus économique (environ 500 millions de dollars par unité, bien que ce chiffre peut fortement évoluer), plus évolué, pensé pour la guerre du futur, un prototype sera présenté pour la première fois par l'US Air Force en 2022. Une centaine d'appareils devraient entrer en service dans les prochaines années.

Le B-21 Raider lors de sa présentation par l'US Air Force.

Le B-21 Raider lors de sa présentation par l'US Air Force. ©Public Domain

"L'électronique embarquée est plus performante, les appareils plus petits. Ce qui permet de diminuer la taille. Avec une capacité de 20 tonnes de bombes, contre 35 tonnes pour le B-2 (et 30 tonnes environ pour le célèbre Boeing B-52 Stratofortress, en guise de comparaison, NdlR)", explique Xavier Tytelman. "Mais la furtivité impose des restrictions, comme l'absence de queue qui rend l'appareil moins manoeuvrant. Et la furtivité peut être mise à mal par certains radars. La France avait réussi à détecter des F-117, grâce à son radar Nostradamus. Et il n'est pas impossible que d'autres pays développent cette technologie, comme la Chine ou la Russie. Ce qui réduit à terme la la pertinence des avions furtifs, comme le F-35", avance-t-il, très critique sur ce dernier appareil, acheté par la Belgique en remplacement de ses F-16. Mais c'est un autre dossier.

"C'est néanmoins vrai qu'actuellement, le B-2 Spirit peut survoler n'importe quel endroit du monde, avec bombes gigantesques, sans être détecté. Même si l'Iran devait acheter à l'avenir des systèmes anti-aériens S-400 russes, ils ne peuvent rien contre le B-2, ou les B-21. C'est un énorme avantage", termine l'expert.


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