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Le centre de regroupement familial Aurora Reunification Village de Brandon fait face à de vives critiques concernant le fait qu’il impose des frais de services de 10 000 $ par mois pour des services offerts à ses clients. D’anciens clients et des militants estiment que le centre offre des services limités qui ne sont souvent pas à la hauteur des attentes. Certains estiment que les dirigeants de cet établissement exploitent les Premières Nations et les agences gouvernementales qui prennent ces frais en charge.
L'établissement, un ancien motel de 62 chambres reconverti, a ouvert ses portes en juin 2023, se présentant comme un refuge pour les parents qui tentent de soigner leurs problèmes de dépendance et qui cherchent à retrouver leurs enfants.
Le centre reçoit des personnes ayant des problèmes de dépendance qui peuvent y résider avec leur famille. Cependant, un rapport souligne qu'aucun médecin ne travaille au sein de l'établissement pour venir en aide à ces personnes.
Des documents révèlent que des familles composées de trois personnes pouvaient payer jusqu'à 30 000 $ par mois.
Jaylene Oniske, une ancienne cliente du Centre Aurora Reunification Village, décrit son séjour comme décevant, indiquant qu'elle n'a eu accès qu'à des services de base.
À travers le principe de Jordan, le centre Aurora a imposé des frais de 9900 $ pour elle, et le même montant pour son conjoint. Pour chacun de ses deux enfants, les frais mensuels s’élevaient à 5000 $.
Elle indique qu'il y avait toujours un manque de services et d'activités pour ses enfants pendant leur séjour au sein de l'établissement. Quand elle remettait ces lacunes en question, on lui donnait tout le temps la même réponse : Nous devons attendre le financement.
Jaylene Oniske indique que les programmes offerts étaient inefficaces, se limitant principalement à des présentations PowerPoint et à des lectures sur la parentalité.
Elle estime qu'elle n'a reçu que le strict minimum, à part peut-être un logement et de quoi manger.
Jaylene Oniske indique que de meilleurs services qui étaient moins chers étaient offerts ailleurs. Après avoir quitté Aurora en mars 2024, elle a été transférée dans un autre établissement. Elle a réussi à traiter sa dépendance à l'alcool avec le soutien de sa famille et a lancé sa propre entreprise à Thompson.
Le propriétaire du Centre Aurora Reunification Village, Mike Bruneau, défend son établissement, affirmant qu'il répond à un besoin urgent et que les frais imposés couvrent des soins permanents prodigués quotidiennement, ainsi que des programmes thérapeutiques et d'autres dépenses.
Cependant, des rapports d'incidents font état d'enfants laissés sans surveillance et de clients en état d'ébriété.
Frank Turner est le directeur de Cree Nation Tribal Health, un programme de défense de la santé appartenant à des Autochtones. Il a visité le centre Aurora en janvier 2024 en compagnie son personnel.
Il affirme que son équipe était tellement préoccupée par ce qu'elle avait vu qu'un membre du personnel a rédigé un rapport demandant à d'autres organismes de ne pas envoyer de personnes dans ce centre.
Ce n'était pas un établissement approprié pour traiter les problèmes liés à la toxicomanie.
Je n'autoriserais pas le paiement d'un montant aussi exorbitant pour le type de services prodigué, a-t-il dit aux membres de son organisation.
Malgré ces allégations, certains clients actuels et anciens ainsi que des chefs des Premières Nations témoignent des bienfaits du centre, saluant sa capacité à offrir un environnement stable et à permettre le regroupement familial, ce qui comble une lacune du système public.
CBC/Radio-Canada a rencontré Tiffany Bouchard qui est arrivée au centre Aurora avec ses deux enfants en avril pour suivre un programme de traitement de la toxicomanie de six semaines.
Tiffany Bouchard est originaire de Thunder Bay, en Ontario. Elle ne connaît pas tous les détails de son plan de traitement, mais elle indique que son objectif est d'apprendre à s'aimer.
Cet endroit me permet d'être moi-même, et j'ai mes enfants ici. C'est la chose la plus importante.
Après avoir envoyé des questions à Mike Bruneau, CBC/Radio-Canada a reçu plus d'une douzaine de témoignages de clients et de travailleurs, mentionnant l'impact positif qu'Aurora a eu sur leur vie et leur cheminement vers la sobriété. Dans certains cas, ils ont déclaré que c'était la seule façon pour les services de l'enfance et de la famille de leur permettre de vivre tous ensemble.
Walter Wastesicoot est le grand chef du conseil tribal de Keewatin qui représente 11 Premières Nations du nord du Manitoba. Dans un courriel envoyé à CBC/Radio-Canada, il indique qu'il a visité le Centre Aurora Reunification Village et qu'il n'a aucune inquiétude.
Il ajoute que des membres de ces communautés se sont rendus à la fois à l'établissement Aurora Recovery de Gimli et à l'établissement de Brandon et que personne ne lui a signalé qu'il y avait des problèmes au sein de ces établissements.
Au Manitoba, il faut parfois jusqu'à six mois pour être admis dans un centre de traitement des dépendances financé par l'État et il n'y a pas d'établissement financé par l'État qui permet à une personne d'être avec ses enfants.
Avocat spécialisé en droits autochtones, Nadir André explique que ces centres privés bénéficient d’un vide juridique laissé par Ottawa et les gouvernements provinciaux.
Le fédéral accepte de payer en raison du principe de Jordan. On a mis de l’argent disponible, les critères sont minimes. La province ne réglemente pas ce type d’entreprise parce qu’elle a trouvé le moyen de se faufiler à l’extérieur des lignes directrices qui réglementent certaines pratiques de centre de thérapie et on se retrouve exactement dans la situation actuelle, dit-il.
Depuis 2016, Ottawa dit avoir investi 8,8 milliards de dollars dans le Principe de Jordan. Ce programme d’aide fédéral continuera jusqu'en 2026.
Nadir André craint la privatisation des services offerts aux Premières Nations et que des compagnies profitent de la volonté d'individus de se prendre en main, se sortir de la misère et guérir, parce que les organismes sans but lucratif et les programmes provinciaux ne peuvent répondre à la demande.
Il se présente alors des occasions pour le marché privé, dit-il. Ce qu'on facture c'est peut-être justifié, mais le service qui en ressort et les résultats escomptés, il y a peut-être un questionnement à avoir par rapport à ça.
Avec les informations de Kristin Annable, Caroline Barghout et Mathias Poisson