Language

         

 Publicité par Adpathway

Un camp d’écologie « à la dure » qui a forgé des scientifiques à Charlevoix

1 week_ago 6

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Un camp de jour, ça peut marquer un été… et parfois toute une vie. Ça réveille des souvenirs enfouis depuis quelques années, voire quelques décennies. Deuxième texte de cette série : un camp de la région de Charlevoix qui a nourri chez plusieurs une passion des sciences naturelles dans les années 1970.

Ils ont fréquenté il y a plusieurs décennies déjà le camp Saint-Viateur, dans la région de Charlevoix. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, mais les souvenirs de ces anciens campeurs demeurent vifs, la baie de Port-au-Saumon leur ayant offert un accès incomparable à la nature et à la science qui a d’ailleurs influencé le choix de carrière de certains d’entre eux.

Anciennement connu sous le nom de Camp d’écologie Saint-Viateur, le site a été fondé en 1960 par le père Jean-Baptiste Genest. Il enseignait alors au collège Saint-Viateur, à Outremont, où se trouve aujourd’hui l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont. Pendant des décennies, ce camp, situé au cœur d’un paysage remarquable, a accueilli chaque été de nombreux adolescents venus y découvrir pendant deux semaines les sciences de la nature.

« L’aspect scientifique du camp m’a vraiment allumé à la biologie, à l’écologie et aux sciences en général », relève Pierre Lefebvre, qui conserve des souvenirs précieux de son passage dans ce camp six années de suite, comme campeur, puis comme moniteur, au début des années 1970. Il se remémore une « nature spectaculaire » qui avait bien surpris le Montréalais de la « grande ville » qu’il était alors.

Photo: Photo fournie par les Amis du Camp Port-au-Saumon Camp Port-au-Saumon

« À l’époque, les bélugas étaient plus nombreux et on les voyait quasiment tous les jours », raconte M. Lefebvre. Il explique que les campeurs devaient choisir, à leur arrivée sur le site, dans quelle discipline ils souhaitaient réaliser leur stage. Ils avaient notamment le choix entre la botanique, l’ornithologie, la biologie marine et la géologie.

Au cœur de la nature

L’horaire des campeurs était par la suite presque aussi chargé que celui d’un ministre, raconte Chantal Labrecque. Celle-ci a d’abord été animatrice dans ce camp à la fin des années 1980 avant d’en devenir membre du conseil d’administration jusqu’au début des années 2000. « Je n’étais pas capable d’arrêter. J’aimais trop ça », lance-t-elle, le sourire dans la voix.

C’était un régime de vie santé à la dure, dans la nature, sous la tente, avec les moustiques.

— Yvon Rolland

En entrevue, elle décrit les journées « très bien remplies » des campeurs. Ils devaient effectuer des exercices physiques tôt le matin, suivis d’une série d’activités scientifiques dans la nature et dans un laboratoire. Les jeunes pratiquaient par ailleurs divers sports en cours de journée.

« C’était un régime de vie santé à la dure, dans la nature, sous la tente, avec les moustiques », lance en riant le frère Yvon Rolland. Membre des Clercs de Saint-Viateur, il avait été invité au tournant des années 1970 à aller visiter ce site, marqué à l’époque par la présence d’une goélette qui semblait échouée dans la baie de Port-au-Saumon, mais qui avait plutôt été volontairement installée là. Abîmée par le passage du temps, elle a été retirée depuis.

Photo: Photo fournie par les Amis du Camp Port-au-Saumon Daniel Toussaint observe aux jumelles à côté de Marc-André Villard au télescope

« Je suis resté », raconte -t-il. Il est retourné chaque année, jusqu’au début des années 2000, prêter main-forte au père Genest — décédé en 2015 — afin de le « seconder », de façon bénévole, dans la gestion de ce site.

« Je trouvais dans ce camp une formule pleine de vie, près de la nature. Et il y a toute l’équipe de base que je trouvais dynamique », ajoute M. Rolland, qui se réjouissait de voir les jeunes s’initier ainsi à la nature, mais aussi développer des amitiés et un attachement pour cet endroit unique. « Beaucoup de jeunes avaient de la difficulté à partir à la fin des 15 jours » de leur séjour, se rappelle le religieux, qui conserve un souvenir « indélébile » de cette époque.

Des scientifiques en herbe

Plusieurs anciens campeurs sont d’ailleurs devenus depuis « des scientifiques, des médecins » ou encore « des spécialistes de l’ornithologie », constate Yvon Rolland.

C’est le cas de François Coutlée, qui a été campeur, puis moniteur, dans ce coin de paradis au milieu des années 1970. Il a ensuite poursuivi des études supérieures qui l’ont amené à devenir, en 2013, chef du Département de microbiologie médicale et d’infectiologie du CHUM, à Montréal.

« C’était un camp de science, mais qui misait beaucoup à développer des activités sociales », raconte-t-il en entrevue.

Photo: Photo fournie par les Amis du Camp Port-au-Saumon À titre de moniteur, M. Coutlée s’est notamment occupé de l’équipe des campeurs ayant choisi comme discipline la biologie marine.

À titre de moniteur, M. Coutlée s’est notamment occupé de l’équipe des campeurs ayant choisi comme discipline la biologie marine. Dans ce cadre, il a réalisé des excursions avec des campeurs qui ont ainsi pu répertorier et disséquer plusieurs poissons. « C’était un défi à l’époque, parce que je recrutais tous les jeunes qui ne voulaient pas faire de la science, mais qui voulaient pêcher. Je devais les introduire à la science, dont ils ne voulaient rien savoir », lance le docteur.

On découvrait la faune et la flore marines au gré des marées.

— Daniel Toussaint

Un autre ancien campeur, Daniel Toussaint, est pour sa part devenu biologiste, notamment pour le compte du ministère québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs.

« On découvrait la faune et la flore marines au gré des marées », relate-t-il. Il garde notamment en souvenir « l’expérience surréelle » d’aller pêcher au crépuscule des éperlans au quai de Port-au-Saumon. Ce camp, ajoute-t-il, « ce n’était pas un loisir, c’était vraiment un apprentissage ». Il a d’ailleurs été, pour lui, très formateur.

« C’est à Port-au-Saumon que j’ai commencé à faire de l’ornithologie, en notant des observations à la main dans un calepin », souligne-t-il.

Photo: Photo fournie par les Amis du Camp Port-au-Saumon Raymond Hutchinson avec une libellule

« Rester vivant »

Au début des années 2000, le terrain a été vendu à Denis Turcotte, un biologiste et professeur aujourd’hui à la retraite, qui a continué à y tenir un camp de jour en été jusqu’à ce que la COVID-19 frappe, en 2020. Depuis, pour des raisons financières, « on ne fait plus de camp avec les jeunes », explique M. Turcotte, qui ouvre plutôt le site à des groupes de passage pendant la saison estivale. « Je continue à garder le site accessible aux petits groupes voulant venir étudier la nature sous tous ses angles », de même qu’aux « anciens » du camp Saint-Viateur qui souhaitent visiter les lieux avec leurs proches, « en faisant toujours un lien avec l’écologie », souligne-t-il.

Le propriétaire de ce site qui a « marqué beaucoup de gens », aujourd’hui appelé l’ERE de l’Estuaire, conserve toutefois le souhait qu’un camp de jour y soit de nouveau offert.

« Peut-être que dans cinq ans ou dans dix ans, il y aura quelqu’un qui reprendra l’idée de faire des camps avec des gens », espère-t-il. Entre-temps, il entend préserver du mieux qu’il peut la vocation écologique de ce site. « L’important, c’est de rester vivant. »

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway