Au Nouveau-Brunswick, près de sept personnes sur dix se qualifient comme étant « très attachées » au Canada, en 2025, la plus grande proportion au pays. En ce 1er juillet, plusieurs célébrations dans la province ont profité de la recrudescence de ce sentiment patriotique, exacerbé par l'administration Trump.

L’Institut de recherche en politiques publiques a récemment publié le premier rapport de l’enquête Attachement et identité — principaux constats 2025 de la Confédération de demain.

Les données du sondage réalisé entre le 1er mai et le 16 juin 2025 auprès de 5931 adultes révèlent une légère tendance à la hausse de l’identité nationale et l’attachement des Canadiens à leur pays cette année. Selon l’IRPP près de neuf Canadiens sur dix (87 %) se disent très attachés ou assez attachés au Canada. De ce lot, 57 % sont ceux qui se disent très attachés.

En 2024, ce chiffre était de 51 %, soit une différence de six points de pourcentage.

Plus particulièrement au Nouveau-Brunswick, 68 % des répondants au sondage disaient être très attachés au Canada en 2025, contre 61 % en 2024 et 57 % en 2021.

Au Nouveau-Brunswick, c’est là où la proportion de gens très attachés au pays est la plus grande, partage Charles Breton, directeur du Centre d’excellence sur la fédération canadienne de l’IRPP.

L’enquête révèle que la hausse de ce sentiment d’appartenance est observée depuis quelques années au Canada, selon le sondage, mais a été renforcée ces derniers mois par les menaces américaines contre la souveraineté et l’économie du Canada.

Partout au pays, des gens ont célébré la fête nationale ce 1er juillet. Sur la colline du Parlement d'Ottawa, la foule était réunie en grand nombre cette après-midi.

Photo : Radio-Canada / Félix Pilon

Néanmoins, Charles Breton rappelle que 12 % des Canadiens disent se sentir très peu ou pas attachés à leur pays.

Il ne faut pas penser non plus qu’à cause de Donald Trump ou des États-Unis soudainement tout le monde est très attaché au pays ou tout le monde s’identifie comme Canadien, note-t-il. Il va toujours y avoir des gens qui s’identifient moins ou sont moins attachés alors il faut prendre ça en considération.

Je me sens en sécurité

Somme toute, ils sont nombreux dans la province à penser que ce 158e anniversaire de la fête du Canada à une signification particulière.

Le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, l'Acadien Dominic LeBlanc, affirme avoir constaté une fierté canadienne de plus en plus croissante au pays. Le député de Beauséjour était à Dieppe pour célébrer le 1er juillet.

Beaucoup de gens nous parlent de leur fierté canadienne et veillent à appuyer d’autres Canadiens, alors c’est un moment important de célébrer toutes les bonnes choses de notre pays, partage-t-il. On n’est pas un pays parfait, mais je crois qu’on est quand même le meilleur pays au monde, on a énormément à célébrer aujourd’hui.

Je suis très attachée au Canada parce que c’est une belle place à vivre, c’est un bel endroit, on se sent bien depuis plus en plus c’est important aussi de penser à nos racines et de rester au Canada.

Le citoyen Harley Claveau, interrogé à la place Place 1604, est l’un de ceux qui confirme que la fête du Canada à une signification plus profonde, cette année.

Depuis qu’on a un nouveau président aux États-Unis, on réalise qu’on était vraiment endormi, là on est réveillé, dit-il en riant. Je suis très Canadien! Pour toute la liberté, le respect de tout ce qui se passe ici. Tout le monde est le bienvenu, tout le monde peut travailler. C’est pour ça que c’est un beau pays.

Amira Bardhak à la Place 1604, à Dieppe, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / BABATUNDE LAWANI

Amira Bardhak et Ini Eoufe, deux immigrantes, disent toutes deux se sentir chez elle et bien accueillies, au Canada.

Je me sens très très bien ici. Je me sens en sécurité. Les gens sont très accueillants, c’est un pays qui t’accueille à bras ouverts et le gouvernement aide beaucoup les gens, je me sens chez moi, dit Amira Bardhak.

Aujourd’hui je me sens très canadienne. Je suis là depuis 2018, mais c’est la première fois que je participe à une célébration de la fête du Canada, ajoute Ini Eoufe. Je me sens chez moi.

Fierté patriotique à Caraquet

Dans la Péninsule acadienne aussi, les festivités avaient un petit air patriotique ce mardi.

Avec son chandail Elbows up, Rita Godin est venue de Bathurst pour fêter son pays près du bord de mer, à Caraquet.

Cette année avec tout ce qui se passe, c’est encore plus spécial d’être Canadien, affirme-t-elle, faisant allusion aux tensions géopolitiques avec les États-Unis.

Rita Godin porte un chandail « Elbow's Up » qui a pour objectif de signifier au président américain, Donald Trump, que les Canadiens n’entendent pas se laisser intimider par ses menaces d’annexion et que le Canada n’est pas à vendre.

Photo : Radio-Canada

Les deux adolescentes, Maëlie Gionet et Aurélie McGraw, ont aussi cette situation en tête aujourd’hui, même si c’est jour de festivité.

Il faut rester au Canada. Il ne faut pas devenir les 51e État, tranche Aurélie McGraw. On aime bien notre place. On veut rester Canadiens et on est fier de l’être.

Maëlie Gionet (à gauche) et Aurélie McGraw (à droite) se disent fières de leur pays.

Photo : Radio-Canada

On est tous rassemblés ici pour représenter notre culture, conclut Maëlie Gionet.

D'après le reportage de Babatunde Lawani et avec des informations de Réal Fradette et Nouemsi Njiké