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Le sexagénaire a ouvert la journée d'audience en décrivant l'ambiance d'Ubisoft comme "studieuse, travailleuse" avant d'ajouter, sans y voir de contradiction, que "quand il faisait chaud, c'était OK de faire des batailles d'eau."
Mains jointes dans le dos, il assure à la présidente de la cour n'avoir jamais été témoin de faits de harcèlement moral ou sexuel, n'avoir jamais entendu des propos sexistes, homophobes ou insultants.
Au premier jour de l'audience lundi, Thomas François, son subordonné direct, a reconnu et regretté ces actes avilissants, ces propos insultants lancés au sein de l'open-space, sur lequel donnait le bureau de Serge Hascoët.
Tommy, comme il est surnommé, bariolant de feutre le visage d'une jeune employée dans une réunion en petit comité à laquelle il assiste? L'ancien directeur créatif "ne (se) rappelle pas du tout de cet épisode", ajoutant néanmoins à la barre : "si je l'avais vue mal à l'aise, j'aurais réagi".
Au fil de ses réponses souvent hésitantes, Serge Hascoët a donné à voir au tribunal correctionnel de Bobigny une gestion managériale calamiteuse.
Quand son assistant direct -non poursuivi car les faits sont prescrits- menace une employée avec un couteau, la première solution qu'envisage Serge Hascoët est de payer des vacances à la victime de l'agression.
Finalement, l'assistant problématique est soumis à un coaching, une cure de désintoxication mais reste en poste plusieurs semaines avant d'être muté, en interne.
"Il y a cette personne qui a présenté un couteau à une autre et ils continuent de travailler ensemble pendant un mois?" s'étonne, inquiète, la présidente de la cour, l'interrogeant sur d'éventuelles "mesures particulières prises pour savoir" comment la victime, partie civile à ce procès, "pouvait vivre la chose?".
-Personnellement, je ne sais pas", souffle Serge Hascoët.
Ce même assistant vendait de la drogue sans prendre "aucune protection, dans des enveloppes posées sur son bureau", selon les témoignages rapportés par le procureur, son supérieur d'alors affirme là encore à la barre qu'il n'avait "pas vu".
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Lundi, plusieurs jeunes femmes qui ont eu Serge Hascoët comme supérieur hiérarchique direct ont fait état des fréquentes courses et tâches personnelles qu'elles avaient à effectuer pour lui.
Aller chercher sa plus jeune fille de 6 ans à la sortie de l'école, traverser Paris pour acheter des cacahuètes à coque, effectuer un aller-retour en train à Saint-Malo pour lui rapporter une tablette qu'il avait oubliée à son domicile... malgré leur fonction d'assistantes de direction, elles ont été contraintes à ces "caprices" comme le qualifie le ministère public.
Serge Hascoët rétorque qu'il n'avait pas le choix face à des réunions qui s'éternisent et que son épouse était alors très diminuée par un cancer incurable.
"Il y a l'équipe de Montréal qui est là pour travailler sur un jeu : soit j'arrête tout et je dois m'en aller (chercher sa fille chez le dentiste) ou je demande à une assistance de me dépanner", se souvient-il.
Le haut cadre qui a fini sa carrière à Ubisoft avec un salaire net de 52.000 euros mensuels ne voit toujours pas quelles auraient pu être "les autres options" dont lui parle la présidente de la cour.
"Pour votre fille, il peut y avoir une nounou", relève la magistrate.
"Elle (l'assistante) ne m'a jamais dit que c'était un problème", réplique le prévenu, ajoutant que "c'est aussi ce qu'on voit dans les films".
-Les films, ça n'est pas la réalité", l'interrompt la présidente, ne cachant plus son agacement quand elle apprend de la bouche de Serge Hascoët que son assistante a eu une fois à "remplir les papiers de réinscription de (sa) fille à l'école".
Relancé de nombreuses fois, Serge Hascoët finit par admettre que certains questions à connotations sexuelles posées à des subordonnées féminines étaient problématiques.
"En quoi demander à votre assistante ce qu'est l'ocytocine (une hormone du plaisir)? Ca vous aide à faire des jeux vidéos?" tance la présidente.
"c'était très maladroit," souffle le sexagénaire, appuyé à la barre après des heures d'interrogatoires.
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