NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Quand un homme est tué alors que tout indiquait qu’il était en danger, peut-on encore parler de tragédie imprévisible ?
Patrick Synnott, père de famille, a été assassiné en janvier dernier. Sa fille Amélie, 13 ans, n’a plus de repères, plus de sécurité, plus de père. Ce drame aurait pu être évité. Ce qui est arrivé à Patrick n’est pas seulement une perte personnelle : c’est un échec collectif, celui d’un système trop souvent sourd aux signaux de détresse.
Patrick et ses voisins avaient appelé la police à plus de vingt reprises dans l’année précédant le meurtre. Vingt appels. Vingt occasions d’agir. Patrick parlait ouvertement de ses inquiétudes. Il ne s’est pas isolé. Il a espéré, jusqu’à la fin, que les choses s’arrangent. Il croyait qu’en février, quand le voisin menaçant allait perdre son logement, la situation allait enfin s’apaiser.
Mais il est mort avant.
Le voisin en question avait déjà été hospitalisé pour troubles mentaux, libéré malgré des idées délirantes persistantes, brièvement suivi, puis réhospitalisé pour quelques jours. Ensuite ? Rien. Son psychiatre l’a laissé repartir après un refus de traitement, sans réel encadrement. On a croisé les doigts, espéré que tout se passe bien… Et une vie a été brisée.
Aujourd’hui, il est détenu à l’Institut Pinel. Il pourrait être jugé non criminellement responsable.
Et c’est là que notre système révèle toute sa défaillance.
Pendant qu’on entoure l’auteur du drame de soins, de protection, d’une structure bien huilée, Amélie tente de se reconstruire avec presque rien. Les familles victimes doivent se battre pour chaque ressource, chaque reconnaissance, chaque mot de soutien. À l’inverse, celui qui a détruit une vie reçoit toute l’attention du système.
Je tiens à souligner la bienveillance sincère des intervenants du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, qui font leur travail avec cœur et humanité. Ce n’est pas un manque de compassion de leur part — c’est un manque de moyens, un manque de reconnaissance institutionnelle, un manque de volonté politique. On leur demande de réparer l’irréparable, souvent avec peu d’outils et sans soutien suffisant.
Et les policiers dans tout ça ?
Ils ne peuvent pas intervenir avant qu’un crime soit en cours. Même s’il y a des dizaines d’appels, des signes clairs, une détresse visible. Ils sont empêchés par la loi. Le danger, pourtant, ne crie pas toujours. Il peut être tapi dans les détails, les comportements, les mots qui dérangent. Quand les gens appellent à l’aide, c’est déjà assez grave pour agir.
Et quand le drame survient malgré tout ? Le système détourne le regard, comme s’il n’avait jamais été interpellé. Deux poids, deux mesures :
On ne veut pas intervenir avant, mais on ne veut pas assumer après non plus. On nous dit qu’il est trop tôt… puis qu’il est trop tard. Et au final, personne ne prend de responsabilités.
Mais nous, on s’était déjà tournés vers le système. On avait déjà demandé de l’aide. Patrick avait déjà parlé, dénoncé, agi avec espoir. Ce qu’on espérait, c’était de la prévention. Ce qu’on récolte, c’est le silence.
Ce n’est pas un cas isolé. La liste s’allonge : Maureen Breau, le drame de Laval, le cas Turcotte… C’est toujours le même refrain. Toujours les mêmes regrets après.
Chaque fois, la coroner a publié des recommandations claires. Des pistes concrètes pour éviter que ça se reproduise. Mais ces recommandations restent trop souvent lettre morte. Si elles avaient été appliquées dès les premiers cas, tant de vies auraient pu être épargnées.
Le silence politique a un prix. Et aujourd’hui, il est payé par les victimes.
Le gouvernement aurait moins de sang sur les mains s’il avait écouté les avertissements.
Amélie n’a pas seulement perdu son père. Elle a aussi perdu la confiance : envers le système, les adultes censés la protéger, parfois même les gens autour d’elle.
Comment une enfant peut-elle se sentir en sécurité quand un ami de son père a pu lui enlever la vie ? À qui peut-elle encore faire confiance ? Aujourd’hui, elle vit avec une peur sourde, avec l’impression que personne ne peut vraiment la protéger. Et cette peur, ce n’est pas à elle de la porter — c’est à nous tous d’en assumer la responsabilité.
Alors il faut que ça cesse.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce que tant de familles comme la nôtre attendent, c’est :
— Une réforme législative urgente pour permettre aux policiers d’intervenir avant qu’il soit trop tard ;
— Un suivi psychologique obligatoire après toute hospitalisation pour troubles mentaux graves ;
— Une protection accrue du public, même en cas de non-responsabilité criminelle ;
— Un accès rapide, gratuit et durable aux soins psychologiques pour les familles de victimes ;
— Une reconnaissance officielle de la valeur des vies perdues et du tort causé aux survivants.
Et tant d’autres choses encore.
Il serait temps de relire les rapports des coroners. Les constats sont là. Les solutions sont là. Ce qui manque, c’est le courage de les appliquer.
Il faut que ça change. Et il faut que ça change maintenant.
Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées en accueillant autant les analyses et commentaires de ses lecteurs que ceux de penseurs et experts d’ici et d’ailleurs. Envie d’y prendre part? Soumettez votre texte à l’adresse [email protected]. Juste envie d’en lire plus? Abonnez-vous à notre Courrier des idées.