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La discussion avec Pierre Carrey se termine
A mon tour de vous saluer. Le direct est un exercice à haute cadence et il est temps de franchir la ligne d'arrivée. Merci pour vos nombreuses et pertinentes questions sur le Tour de France. C'était une discussion de haute volée, place désormais à la course!
Un beau peloton
Merci à toutes et à tous d’avoir participé à cet échange, vous avez formé un beau peloton! Le Temps vous proposera un article par jour jusqu’à la fin du Tour: enquêtes, reportages, portraits, interviews, analyses, etc. Et notamment une série d’articles pour tenter de comprendre le phénomène Pogacar dans toutes ses dimensions. Premier épisode de notre série: samedi matin!
La clé pour se passionner pour le Tour… sans regarder Tadej Pogacar
Pogacar aura peut-être même 1 minute d’avance dès la fin de la première semaine, qui sait? Mais cette suprématie n’entraîne pas automatiquement une baisse des spectateurs sur le bord des routes ou devant leur télé. Les années Sky n’ont pas érodé l’audience. Mon conseil: si vous décrochez avec la bataille pour la tunique jaune, intéressez-vous aux enjeux annexes (victoires d’étapes, maillot à pois, maillot vert, maillot blanc, bataille qui s’annonce serrée pour le top 5).
Entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, une question de fatigue nerveuse
Le nombre de jours de course est difficilement comparable! Cette saison, Vingegaard n’a disputé que trois épreuves et Pogacar neuf. Autrement dit, le Slovène a multiplié les déplacements en avion et voiture, les journées de relations publiques avant le départ, etc. Ce n’est pas la même fatigue nerveuse en jeu. Vingegaard mise clairement toute sa saison sur le Tour. Contrairement à ce qu’il tentait il y a deux ou trois ans, il ne cherche même pas à gagner d’autres épreuves où il aurait un boulevard du fait de l’absence de Pogacar.
Des équipes peuvent-elles se liguer contre Tadej Pogacar?
Sur le papier, oui. Dans la pratique, il y a peu de chances, parce qu’il faudrait que Visma, Soudal-Quick Step, RedBull-Bora se coalisent. Or, ces équipes s’entendent mal entre elles.
Lire aussi: Avant le Tour de France, un peloton sous grande tensionLe rêve de toute une nation…
Rendez-vous en 2029 avec Paul Seixas? C’est le Français le plus fort depuis très très longtemps. On l’a parfois dit de certains coureurs par le passé mais avec lui, c’est vraiment vrai! Les perspectives de renaissance sont accrochées à lui. Grosse inquiétude en revanche pour l’avenir des équipes du pays, aussi bien professionnelles qu’amateures.
Une plongée dans la «zone grise» des watts
Les watts (qui mesurent la puissance) sont des indicateurs de performance, beaucoup plus fiables que la vitesse elle-même. Depuis le scandale Festina (1998) et le chapitre Armstrong (1999-2005), l’étude des watts permet de déceler un pic de forme incompréhensible, un record d’ascension colossal en montagne, et autres prestations extravagantes qui nous choquent parfois à l’oeil nu!
L’Union cycliste internationale commence à accepter l’idée de surveiller les watts des coureurs pour repérer d’éventuels tricheurs. Problème: il n’existe pas de seuil très clair à partir duquel on peut affirmer qu’un athlète s’est dopé. Reste une «zone grise». L’UCI souhaite orienter ses contrôles antidopage habituels (sang ou urine) vers les coureurs qui évoluent dans la «zone grise» des watts.
Lire aussi: Tadej Pogacar, l’énigme à deux vitessesUn maillot à pois sur les épaules de Lenny Martinez?
Le Français du Team Bahrain, deuxième du Tour de Romandie cette saison, fait partie des favoris pour ce maillot. Tout comme l’Australien du Team Tudor, Michael Storer… ou Tadej Pogacar, qui peut marquer des points à ce classement en franchissant les dernières ascensions en tête!
Au Mont Ventoux, le record d'ascension ne tient qu'à un fil
Oui. C’est un record datant de 21 ans. Le temps: 55 min 51 sur 21,6 kilomètres. Quand on sait que, en 2024, Tadej Pogacar a battu le record de Pantani datant de 1998 sur le Plateau de Beille (de 3 min 40), alors le record de Mayo ne tient qu’à un fil...
Jonas Vingegaard, un coureur «à l’ancienne»?
On a l’impression que Vingegaard est un coureur «à l’ancienne». En tout cas, comme les protagonistes du Tour depuis les années nonante: c’est tout pour le Tour! En début d’année, il s’en était expliqué: pour le Danois, il ne faut pas se disperser, seule condition pour pouvoir battre Tadej Pogacar. Pas certain que ce soit un choix philosophique ou un style de vie – qui consisterait à passer plus de temps à la maison: cette stratégie sonne comme un aveu d’infériorité.
La consommation de sucre atteint des sommets
Merci. D’un Pierre deux coups! Les apports de glucose ont explosé ces dernières années. Il y a trois ans, un coureur prenait 80g de sucre (gels, boissons) par heure. Aujourd’hui, c’est autour de 120 et jusqu’à 160! Certaines équipes visent les 180g.
Le Temps a consacré une enquête à cette pratique l’an passé: Les nouveaux forçats de la route ont une bombe à retardement dans le ventre
Les médecins et entraîneurs d’équipes sollicités ne se disaient pas inquiets, critiquant davantage le régime anti-sucre des dernières années, qui conduisait à une dérégulation des hormones et autres troubles physiques ou mentaux. Cette question sanitaire du sucre ne perce pas dans le peloton actuel. Et pourtant, vous avez raison, un diabétologue serait effrayé qu’une personne «normale» absorbe de telles quantités.
«Cartons jaunes», braquets limités... Des pistes pour limiter les chutes
Le sujet est très, très sensible… On repense aux chutes mortelles, en Suisse, de Gino Mäder (2023) et Muriel Furrer (2024). Sur le Tour, le dernier mort en course remonte à 1995: Fabio Casartelli, accidenté dans une descente.
L’UCI, les équipes et les organisateurs ont lancé des groupes d’études et tentent d’édicter des règles. En réalité, chacun se renvoie la balle: ces chutes sont la faute de l’autre - y compris des fabricants de vélo. Il est vrai que chacun a sa part de responsabilité.
On a eu parfois des débuts d’idées, comme Le Temps le racontait avec optimisme il y a un an: Un an après la mort de Gino Mäder, une prise de conscience dans le peloton
Et des reculs ou des stagnations. Cette année, pour la première fois, des «cartons jaunes» seront distribués aux coureurs jugés dangereux. En attendant une autre piste qui sera testée en fin de saison: limiter les braquets des coureurs afin de faire diminuer la vitesse. Mais ce n’est clairement pas suffisant…
En dix ans, le budget annuel d’une équipe qui gagne le Tour est passé de 20 à 50 millions de francs
En dix ans, le budget annuel d’une équipe qui gagne le Tour est passé de 20 à 50 millions de francs! A ces niveaux, beaucoup d’entreprises «classiques» ne peuvent plus suivre. Il y a deux enseignes de supermarchés en sponsor-titre d’équipe (Lidl et Intermarché) et une marque de montre (Tudor) mais la plupart des argentiers restent des groupes bancaires et d’assurances (Groupama, Cofidis, Arkéa), des géants du pétrole et de la pétrochimie (Ineos, Total)… ou des sponsors-état (Astana, Bahrain, UAE et même ALula, co-parrain des Australiens de Jayco).
Lire aussi: Le peloton tétanisé face au «dopage financier»Ces nouveaux sponsors sont éloignés du public du Tour: par la géographie, par la tradition historique, par l’accès à la consommation. Ils répondent à une fuite en avant dans les besoins économiques des équipes mais ils ne sont pas une garantie d’avenir! Les écuries du Golfe persique dominent la scène tandis qu’ont disparu toutes les équipes italiennes, toutes les espagnoles (sauf une, Movistar). Même les françaises sont menacées dans leur survie.
Une place rêvée pour Tudor
Il est vrai qu’ASO (organisateur du Tour de France) a autrefois demandé une baisse du nombre d’équipes, au motif de la sécurité dans le peloton… pour en réclamer une de plus cette année. Et le but était bien d’accueillir Tudor, une équipe qui veut s’installer dans le paysage.
Lire aussi: Sélectionnée pour le Tour de France, l’équipe suisse Tudor veut créer un laboratoire de performance unique dans le cyclismeL’équipe Tudor ne veut pas seulement faire acte de présence
Le Tour a très bien commencé pour Tudor. Dès jeudi soir, son co-leader, Julian Alaphilippe, était acclamé par la foule. Il faut dire que, malgré un niveau déclinant, l’ex-porteur du maillot jaune est le coureur français le plus populaire. Mais l’équipe horlogère ne veut pas seulement faire acte de présence. Elle s’affiche très ambitieuse depuis le début. Si elle n’est pas en mesure de gagner une étape, son Tour sera raté.
Jonas Vingegaard peut-il détrôner Tadej Pogacar? L’équipe suisse Tudor est-elle en mesure de briller?
La victoire devrait effectivement se jouer entre Tadej Pogacar (trois fois vainqueur du Tour) et Jonas Vingegaard (deux fois couronné), même si le récent Dauphiné n’a pas mis en scène de duel. Il y avait un homme tout en haut de l’affiche: Pogacar. Vingegaard en deuxième et d’autres prétendants au podium encore un cran en dessous. Dès lors, quelles sont les marges de manœuvre de Vingegaard? Les équipes sont de niveau égal, la finesse tactique tend à disparaître, la capacité à supporter la chaleur (avantage Vingegaard) joue un rôle limité. Pour le battre, il faut surtout laisser Pogacar commettre une très hypothétique erreur: de placement (piégé), de trajectoire (chute), de nutrition (défaillance, comme en 2022 dans le col du Granon), etc.
Tudor vient en effet chasser les étapes plus que le classement général. Le Français Julian Alaphilippe et le Bernois Marc Hirschi présentent de solides garanties en échappée. Mais on peut aussi penser à l’Italien Matteo Trentin, le capitaine de route, 35 ans, qui a déjà gagné trois étapes du Tour et qui possède la science de la course pour permettre à Tudor de s’imposer.
Lire aussi: Sélectionnée pour le Tour de France, l’équipe suisse Tudor veut créer un laboratoire de performance unique dans le cyclismeUne montagne de difficultés jusqu'au col de la Loze
Certainement l’étape du 24 juillet se terminant à Courchevel-col de la Loze. On parle de 5450 mètres de dénivelé positif répartis en 3 ascensions: Glandon, Madeleine, col de la Loze. Un tel programme en troisième semaine, et à une altitude qui dépasse les 2000 mètres peut provoquer des défaillances. Mais attention aussi à l’étape du Mont Ventoux deux jours plus tôt, le 22 juillet!
Une étape peut-elle être annulée en raison de la canicule?
Le cas de figure ne s’est encore jamais présenté dans l’Histoire. Il existe un «Protocole pour météo extrême» mis en place par l’Union cycliste internationale depuis 10 ans. Les contours sont cependant assez flous… et négociables (entre représentants de l’organisation, des équipes et des coureurs). Le protocole prévoit report, annulation de l’étape ou changement de parcours. Mais, jusqu’à présent, il n’a été utilisé que pour des épisodes de neige, de pluie ou des inondations, pas pour cause de fortes chaleurs.
La pluie pourrait «graisser» la route du Tour
La pluie est en effet annoncée dimanche sur la 2e étape entre Lauwin-Planque et Boulogne-sur-Mer, dans le département du Nord, et c’est un problème pour les coureurs. Les pluies qui surviennent après des épisodes secs ont tendance à «graisser» la route (accumulation de pollens, de poussières, d’hydrocarbures déposés par les véhicules, etc.). Il vaut mieux rouler après quelques heures de pluie, car dans ce cas l’eau finit par laver la chaussée.
La météo va jouer un rôle en ce début de Tour: variations importantes de températures (grosse baisse après la canicule qui a sévi en France en début de semaine), pluie et également rafales de vent, qui peuvent fragmenter le peloton.
Le règne de Tadej Pogacar doit-il prendre fin?
Les spectateurs (curieux et connaisseurs) sont divisés sur la figure de Pogacar. D’une part, il y a ceux qui adorent les vainqueurs (à n’importe quel prix ou presque). D’autre part, ceux qui préfèrent le suspense, et donc les outsiders… voire les perdants (magnifiques)!
Le Slovène a été considérablement salué par la foule jeudi soir lors de la présentation des équipes à Lille… Cela risque d’être plus tendu dans les cols, où les spectateurs n’hésitent pas à huer des coureurs qu’ils trouvent trop dominateurs ou suspects.
Les fortes chaleurs vont-elles peser sur la course?
L’adaptation à la chaleur fait désormais partie des «gains marginaux» du cyclisme. En début d’étape, les coureurs portent des gilets réfrigérés, ou même un simple glaçon coincé sur la nuque, qui «trompent» le cerveau et lui donnent une sensation de fraîcheur.
Mais les coureurs anticipent la canicule dès l’hiver ou le printemps. Ils roulent dans des espaces confinés avec des radiateurs ou habillés dans des combinaisons intégrales qui font transpirer en abondance… Cependant, les organismes restent très inégaux face aux fortes températures.
La discussion avec notre journaliste Pierre Carrey débute
L'heure est venue de répondre à vos questions sur le Tour de France. Fin connaisseur du milieu, notre journaliste Pierre Carrey échange avec vous de 11h à 12h, avant de suivre les aventures du peloton. Pendant trois semaines, il livrera une série de reportages sur l'épreuve reine du cyclisme.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré au Tour de France
Le Tour de France 2025 s’élance ce samedi à Lille pour trois semaines de course, soit 3338 kilomètres d’aventures à travers les plaines et les sommets.
Le Slovène Tadej Pogacar, considéré comme le grand favori, va-t-il poursuivre sa domination «à la Merckx» en remportant un quatrième Tour de France? Son principal rival, Jonas Vingegaard, compte bien détrôner le tenant du titre, en s’appuyant sur une stratégie inventive et imprévisible que son équipe a expérimentée avec succès sur le récent Tour d’Italie.
Une équipe suisse va-t-elle enfin briller? Cette 112e édition sera marquée par la première participation du Team Tudor dirigé par Fabian Cancellara. L’équipe horlogère compte sur le Français Julian Alaphilippe et le Bernois Marc Hirschi pour décrocher des victoires d’étapes.
Pierre Carrey, notre envoyé spécial sur les routes du Tour de France, répond à vos questions le vendredi 4 juillet sur l’épreuve reine du cyclisme.