Coup double pour Jasper Philipsen. Ce samedi à Lille, le Belge d’Alpecin-Deceuninck a remporté la première étape du Tour de France 2025 à l’issue d’un sprint en comité réduit. Le vainqueur du jour, qui a facilement devancé le maillot vert sortant Biniam Girmay et Soren Waerenskjold, endosse ainsi le premier maillot jaune de cette 112e édition. Premier Français, Anthony Turgis termine 4e.

Vingegaard lance les hostilités, Evenepoel et Roglic (déjà) piégés

Ce premier jour de course - marqué par la chute des deux coureurs français Mattéo Vercher et Benjamin Thomas, tous deux échappés - n’a pas été de tout repos. Plusieurs tentatives de bordures, causées par le vent, ont animé l’après-midi jusqu’au coup de force réussi par l’équipe Visma | Lease a Bike. À 17,5 kilomètres de l’arrivée, une quarantaine de coureurs s’est détachée du reste du peloton sous l’impulsion du Danois Jonas Vingegaard. Piégeant notamment le leader de la Soudal Quick-Step, Remco Evenepoel, candidat au podium final.

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Le champion olympique belge a, déjà, concédé 39 secondes sur Tadej Pogacar et Vingegaard. Même débours à l’arrivée d’autres outsiders sur la ligne de départ, Primoz Roglic, João Almeida, Carlos Rodriguez, Felix Gall, Santiago Buitrago et Guillaume Martin-Guyonnet. Même s’il ne joue pas le général cette année, Lenny Martinez a, lui, livré une prestation carrément inquiétante en terminant 182 et dernier à plus de neuf minutes.

À 9 kilomètres de la ligne, le triple vainqueur de Paris-Roubaix van der Poel avait, à son tour, placé une attaque en malin. Sans succès mais ce n’était que partie remise pour son équipe Alpecin-Deceuninck. La formation belge, en supériorité numérique dans le final, a parfaitement manœuvré pour déposer Philipsen sur un plateau. Le sprinteur en rêvait, il l’a fait. Il devient le premier maillot jaune du Tour 2025, grâce à sa dixième victoire sur la Grande Boucle.

«Je ne vais jamais oublier cette journée»

L’étape, très nerveuse, a fait de gros dégâts avec de nombreuses cassures, des incidents mécaniques et des chutes qui ont forcé à l’abandon deux spécialistes du contre-la-montre, le Suisse Stefan Bisseger et surtout l’Italien Filippo Ganna. La bordure des Visma a aussi éliminé plusieurs sprinteurs dont Tim Merlier et Jonathan Milan, qui comptaient parmi les principaux favoris pour la victoire devant un public particulièrement enthousiaste dans le Nord. Cela a facilité la tâche à Philipsen.

«J’ai déjà gagné le maillot vert il y a deux ans et l’idée de pouvoir accrocher aussi le maillot jaune dans mon salon me procure un sentiment vraiment spécial. Je ne vais jamais oublier cette journée», a dit le coureur d’Alpecin, réputé pour ses coups de chaud et son agressivité dans le peloton. «L’équipe a fait un énorme boulot toute la journée, c’était très nerveux. À la fin, on a utilisé notre force collective pour mettre au fond. J’avais la chair de poule lors des deux derniers kilomètres, avec tous ces fans, ça m’a donné encore une force supplémentaire. L’arrivée à Lille a été incroyable.»

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«L’étape a été chaotique comme on le pensait», a de son côté réagi Pogacar. «Je suis juste soulagé que cette journée soit passée. Plus que neuf jours jusqu’à la journée de repos...», a ajouté le grand favori qui se méfie comme de la peste de cette première semaine de tous les dangers.

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L’étape a aussi été marquée par l’accrochage incroyable entre Benjamin Thomas et Mattéo Vercher alors qu’ils étaient en tête à environ 80 km de l’arrivée et se disputaient le sprint au sommet du mont Cassel pour le classement de la montagne. Sur son jeté de vélo, Thomas est allé au sol sur la route pavée et a entraîné son compagnon d’échappée dans sa chute. Les deux coureurs ont tout de même fini sur le podium à l’arrivée, le premier pour endosser le maillot à pois de meilleur grimpeur et Vercher pour recevoir le Prix de la combativité.

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