Mardi soir, le Conseil fédéral n’avait toujours pas reçu de lettre de la part de l’administration américaine pour lui faire connaître les taux qui s’appliqueraient sur les exportations helvétiques à destination des Etats-Unis. Depuis le 10 avril, ces marchandises se voient taxer à raison de 10% à l’instar de celles de tous les partenaires commerciaux de Washington. Seule la Chine essuie un taux plus élevé de 30% depuis le mois de mai.
«La Suisse n’a pas reçu de lettre du président américain Trump», a indiqué mardi à midi le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) à l’agence de presse Keystone-ATS sans être en mesure de préciser quand cette lettre arriverait.
«Le Conseil fédéral communiquera activement dès qu’il y aura des développements pertinents pour le public», assure le DEFR qui précise que, jusqu’au 1er août, le commerce de la Suisse avec les Etats-Unis est soumis à un droit de douane général de 10%. Le président américain a en effet signifié, parallèlement à ses envois de courriers au Japon, en Corée du Sud ou en Afrique du Sud, que l’introduction des droits de douane indiqués était reportée au 1er août, laissant la porte ouverte à des négociations. Les 14 pays qui ont reçu une lettre de Donald Trump lundi sont menacés de taxes allant de 25 à 40%.
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En début de soirée (heure suisse), le gouvernement helvétique n’a certainement rien perdu d’une nouvelle prise de parole de Donald Trump, qui dit songer à taxer les importations de produits pharmaceutiques à raison de 200%. «Nous annoncerons bientôt quelque chose sur les produits pharmaceutiques. Nous donnerons aux gens un an, un an et demi, pour venir ici et après cela ils auront des droits de douane», a déclaré le président américain en Conseil des ministres, ajoutant que cela pourrait atteindre «quelque chose comme 200%». Le chef de l’Etat a par ailleurs affirmé qu’il envisageait de mettre en place une surtaxe de 50% sur le cuivre importé.
En fin de semaine dernière, l’agence Bloomberg croyait savoir que la Suisse essayait de négocier une exemption pour ce type de marchandises qui représente le 60% de ses exportations aux Etats-Unis.
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Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Energie et des Transports, Albert Rösti, indiquait que le Conseil fédéral a «bon espoir» que la Suisse et les Etats-Unis parviennent à «une bonne conclusion ou du moins à un premier pas» sur les droits de douane américains, a-t-il déclaré en marge d’une sortie avec les médias au Moléson (FR).
Sans dévoiler le contenu ou les détails d’une déclaration d’intention, le Bernois a précisé que le Conseil fédéral avait pris connaissance des négociations avec l’administration Trump, menées par la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, et le ministre de l’Economie, Guy Parmelin. «Nous attendons maintenant l’accord de l’administration Trump, c’est-à-dire de Trump lui-même», a ajouté Albert Rösti lors d’une interview vidéo avec l’agence de presse Keystone-ATS. Et d’ajouter: «Il faut maintenant attendre de voir si Trump est d’accord.»
Après les propos menaçants de Donald Trump envers l’industrie pharmaceutique, nul doute que le Conseil fédéral attend avec impatience de savoir quel sort le président américain réserve à la Suisse. Tout en sachant qu’avec lui, rien n’est jamais définitif.
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