Invaincu à domicile

Venir à Jean-Dauger n’est jamais une mince affaire. La preuve, les Bayonnais ont remporté 12 matches sur 12 cette saison – dont deux à Saint-Sébastien contre La Rochelle et Pau -. Il ne reste plus qu’un match dans leur arène, face à Toulon, pour que les joueurs de Grégory Patat puissent faire comme Montpellier, qui avait remporté ses 13 matches lors de la saison 2017-2018. Il y a deux saisons déjà, lors de leur remontée en Top 14, les Basques avaient réalisé une saison surprenante pour un promu en terminant à la 8^e place et en n’ayant perdu aucun match à domicile (à Jean-Dauger du moins puisque Bayonne s’était incliné face à Pau à Saint-Sébastien). La saison suivante fut plus difficile (12^e du championnat) mais le maintien avait été acquis grâce à une solidité à la maison. À n’en pas douter, les Bayonnais vont tout faire pour accueillir le barrage à domicile, un atout inestimable.

Grégory Patat, coach apprécié et respecté

Grégory Patat avait repris l’Aviron après sa montée en Top 14. Pas une mince affaire pour le Gersois. Pour autant, l’ancien entraîneur du Stade Rochelais avait permis aux siens d’être dans le coup d’une qualification pendant quelques mois et avait assuré le maintien. La saison suivante, bis repetita. Cette année, Patat a fait encore mieux en décrochant la première qualification de l’histoire du club en Top 14. Et ce n’est pas fini… Coach respecté et apprécié par ses joueurs, l’ancien troisième-ligne a mis tout le monde d’accord. En coulisses, Sud-Ouest  avait révélé quelques tensions entre Patat et Laurent Travers, le futur directeur du rugby. « Il y a une relation qui est en train de se construire entre Greg Patat, le staff et Laurent Travers », avait tempéré le président Philippe Tayeb pour Midi Olympique . Avant de préciser qu’aucune décision ne sera prise «avant le 7 juin», concernant une prolongation du staff.

À lire aussi Philippe Tayeb : «L’Aviron Bayonnais grandit mais il ne faut pas s’enflammer»

Porté par un Sireli Maqala royal

Il est l’un (ou le ?) des meilleurs joueurs de la saison en Top 14. Et de loin. Bien qu’il soit toujours difficile de pointer une ou deux individualités dans un sport aussi collectif que le rugby, le Fidjien Sireli Maqala a porté l’Aviron Bayonnais. Débarrassé de ses pépins physiques, le trois-quarts centre électrise les défenses, fait jouer après lui, fait mal au plaquage et amène de la folie au jeu des Basques. Cette saison, le joueur de 25 ans a disputé 17 rencontres. À égalité avec Bielle-Biarrey et Couilloud (11 essais), Maqala est à une longueur du meilleur marqueur du championnat, le Toulonnais Gaël Dréan.

À lire aussi Champion olympique, chouchou du public... 5 choses à savoir sur Sireli Maqala, le phénomène fidjien de Bayonne

Des joueurs méconnus mais diablement efficaces

Si les plus avertis les connaissent, il faut bien reconnaître que beaucoup de Bayonnais brillent dans l’ombre… Premier joueur à citer, le pilier gauche Swan Cormenier, l’un des joueurs les plus sûrs dans le secteur de la mêlée fermée cette saison. Épatant depuis maintenant deux ou trois saisons, l’ancien joueur d’Albi est également très mobile et défend bien. À 29 ans, le natif de Cognac est tout à fait crédible à une convocation pour la tournée d’été en Nouvelle-Zélande. En attendant, il devra compenser la blessure de son pendant à droite, Tevita Tatafu. L’Anglais Alex Moon (deuxième-ligne) a également bien compensé la perte de Thomas Ceyte parti à Clermont. Que dire des performances de l’Argentin Rodrigo Bruni au poste de flanker ? Blessé puis peu convaincant il revit cette saison et amène du dynamisme et de la puissance. Cette saison, d’autres joueurs ont brillé, comme les troisième-lignes Héguy et Capilla, l’ouvreur Segonds ou encore les jeunes Erbinartegaray, Martin et Spring. Recrutement malin et remarquable travail de formation.

Public

Si l’Aviron Bayonnais est aussi solide à domicile, c’est aussi, et surtout, grâce à son public. Il suffit d’ailleurs de se rendre dans les travées de Dauger, de tenter de se garer les jours de match ou de prendre un verre au «Petit Bayonne» un samedi ou un dimanche suivant le programme. Face à Vannes le 17 mai dernier, le club basque a enchaîné son 35e guichets fermés. Et comment ne pas citer la fameuse Peña Baiona. Des frissons à chaque fois pour le public et les joueurs, transcendés par cette ferveur populaire.