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Ce week-end, la fumée blanche nous dira qui, de Bruno Retailleau, grand favori, ou bien Laurent Wauquiez, sera le nouveau patron de LR. Il ne faut surtout pas oublier que ce parti est passé de 40.000 adhérents en janvier 2025 à 120.000, soit le triple des effectifs, preuve, comme le disait notre fondateur dans une de ses vidéos quotidiennes, d’un bourrage d’urnes massif, mais sans doute légal, au vu des statuts du parti.

Les deux candidats se situent dans le courant droitier de LR. Les centristes mous, style Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse, ne se sont pas lancés dans l’aventure. Et les deux postulants ont évité les coups bas que ce genre de campagne interne favorise.

À première vue, on ne voit pas la différence entre les deux candidats, dont le langage et le programme paraissent identiques. On sait simplement que pendant qu’ils tiennent un discours droitier, destiné à prendre des voix au RN, le président du Sénat Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sont en train de négocier des accords électoraux LR-Renaissance en région parisienne… pour commencer.

On n’a pas oublié que quand Éric Ciotti a appelé a faire des accords entre LR et le RN, il s’est retrouvé isolé, et que quand il a appelé à la sécession avec les centristes macronistes, personne ne l’a suivi. Or, le seul intérêt de cette primaire est de savoir si le nouveau patron de LR sera capable d’en finir enfin avec le piège machiavélique tendu à la droite par Mitterrand, le cordon sanitaire, qui interdit à la droite républicaine toute alliance avec la droite nationale, quand la gauche passe des accords avec les communistes, les Insoumis ou les trotskistes.

Wauquiez ou Retailleau seront-ils capables de proposer, à l’occasion des municipales qui auront lieu dans un an (à moins qu’on en vote avant, si Bayrou sautait), une alliance dans toutes les grandes villes, presque toutes tenues par la gauche, entre LR, le RN, Reconquête et tous les petits partis se reconnaissant dans la défense de la France ? Sont-ils prêts à examiner ensemble quelle serait la tête de liste la plus à même de mener la bataille, à Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Rennes, Strasbourg et partout où les macronistes et la gauche tiennent des villes, avec les conséquences catastrophiques qu’on connaît pour la cité et ses habitants ?

Faute de quoi, que ce soit avec Retailleau ou Wauquiez, LR demeurera ce qu’il est depuis plus de 40 ans : un parti de traîtres.

Joël Locin