NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Hayat Tahrir al-Cham, coalition de groupes rebelles, initialement lié à al-Qaïda, a vu son chef Ahmed al-Charaa de prendre le pouvoir en Syrie à l’issue d’une fulgurante offensive de 12 jours fin 2024.
Les États-Unis ont retiré le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), initialement lié à al-Qaïda lorsqu’il s’appelait encore Front al-Nosra, de leur liste des organisations terroristes étrangères, dans le cadre d’un assouplissement de leur position à l’égard de la Syrie après la chute du gouvernement de Bachar el-Assad en décembre 2024. Cette décision, qui a pris effet dès ce mardi 8 juillet, fait suite à la levée de la plupart des sanctions américaines contre la Syrie par Donald Trump le 30 juin. Elle confirme la volonté américaine de légitimer le nouveau gouvernement d’Ahmed al-Charaa, ancien chef du groupe djihadiste et désormais président par intérim de la Syrie.
«Conformément à la promesse faite par le président Trump le 13 mai d’alléger les sanctions contre la Syrie, j’annonce mon intention de révoquer la désignation d’organisation terroriste étrangère du Front al-Nosra, également connu sous le nom de Hayat Tahrir al-Cham (HTC)», a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio dans un communiqué lundi 7 juillet. «Cette révocation est une étape importante dans la réalisation de la vision du président Trump d’une Syrie stable, unifiée et pacifique», a ajouté Marco Rubio. Cette décision est motivée selon lui par la dissolution du groupe HTC survenue fin janvier, lorsque ses forces ont été intégrées dans l’armée et les forces de sécurité syriennes officielles, et par «l’engagement du gouvernement syrien à combattre le terrorisme sous toutes ses formes».
Damas a accueilli la décision des États-Unis comme une étape vers la normalisation des relations entre la Syrie et la première puissance mondiale. Dans un communiqué, le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que le retrait d’HTC de la liste des organisations terroristes étrangères reconnues par les États-Unis était un « pas positif vers la correction d’une trajectoire qui entravait auparavant un engagement constructif ». Le ministère a ajouté qu’il espérait que cette mesure « contribuerait à la levée des restrictions restantes qui continuent d’impacter les institutions et les responsables syriens, et ouvrirait la voie à une approche rationnelle, fondée sur la souveraineté, de la coopération internationale ».
Levée des sanctions américaines fin juin
Donald Trump avait signé un décret exécutif le 30 juin 2025 pour mettre fin au régime américain de sanctions contre la Syrie, en affirmant que cela offrirait à ce pays ravagé par 14 ans de guerre civile l’opportunité de reconstruire son économie et de se reconnecter au commerce mondial. Plus de 90% des Syriens vivaient encore sous le seuil de pauvreté au moment de la chute de Bachar el-Assad.
Donald Trump avait annoncé pour la première fois son intention de lever les sanctions contre la Syrie lors d’un voyage à Riyad (en Arabie saoudite) à la mi-mai dernier. Il avait alors expliqué vouloir donner de meilleures chances de survie au gouvernement encore balbutiant d’Ahmed al-Charaa. Donald Trump avait également déclaré que Washington envisageait une normalisation des relations avec le nouveau gouvernement syrien.
Poursuivre le réalignement géopolitique du Moyen-Orient
L’allègement des sanctions américaines contre la Syrie s’inscrit en effet dans le cadre des objectifs plus larges de l’administration Trump au Moyen-Orient, mus notamment par l’espoir que la Syrie finira par signer de nouveaux accords d’Abraham avec Israël. Négociés lors du premier mandat de Trump, ces accords signés entre septembre et décembre 2020 avaient permis à quatre États arabes (les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan) de formaliser leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu. Cela avait marqué un tournant géopolitique inédit dans cette région instable.
Les deux décrets présidentiels de Trump à l’égard de la Syrie post-Assad (celui du 30 juin puis celui du 7 juillet) marquent eux aussi un tournant majeur dans la politique étrangère américaine. Ahmed al-Charaa et son mouvement HTC, dont les anciens membres dominent aujourd’hui le nouveau gouvernement et les forces de sécurité à Damas, avaient été classés comme terroristes par les États-Unis en janvier 2018 du fait de leurs affiliations passées avec Al-Qaïda.
HTC est né en 2017 de la fusion entre différents groupes rebelles, pour beaucoup djihadistes, à commencer par l’ex-Front al-Nosra, créé en 2012 par Ahmed al-Charaa, qui les domine tous et qui était la branche syrienne d’al-Qaïda de 2013 à 2016. Au cœur de la guerre civile syrienne, Hayat Tahrir al-Cham a pris le contrôle de la région d’Idleb en Syrie, dans lequel il a établi un califat rigoriste d’où est partie la fulgurante offensive contre le régime syrien en décembre 2024. Depuis, Ahmed al-Charaa a habilement recentré son groupe autour d’une dimension nationale et renoncé à certaines des pratiques les plus radicales de l’islam politique et au projet de djihad global (au-delà des frontières de la Syrie). Au moins en façade, il œuvre pour un certain modus vivendi avec les minorités religieuses, vendant le discours d’un gouvernement inclusif, respectueux de toutes les confessions et minorités syriennes. À cet égard, al-Charaa a abandonné son précédent nom de guerre, Abou Mohammed al-Joulani, qu’il utilisait lorsqu’il était chef djihadiste, et a adopté le costume cravate.
Néanmoins, de vives inquiétudes persistent dans le pays quant au fonctionnement du nouveau régime au vu de ses antécédents radicaux, notamment concernant la protection des minorités religieuses. Ainsi, parmi les 23 ministres nommés par Ahmed al-Charaa le 29 mars dernier, on ne compte qu’une femme, Hind Kabawat (nommée aux Affaires sociales), qui est aussi le seul membre chrétien du gouvernement. Celui-ci ne compte en outre qu’un Alaouite, qu’un Druze et qu’un Kurde.
Par ailleurs, plusieurs attaques particulièrement violentes contre les groupes minoritaires ont eu lieu ces derniers mois. Début mars, plus d’un millier de civils issus de la minorité alaouite ont été massacrés par des miliciens islamistes sunnites lors d’affrontements entre des loyalistes d’Assad et les nouvelles forces de sécurité. En avril, des affrontements meurtriers ont opposé des factions islamistes armées, les forces de sécurité et des combattants issus de la minorité religieuse druze.