Suspendus aux réactions de l’imprévisible président américain, les pays de l’Alliance atlantique doivent confirmer une augmentation inédite de leurs dépenses militaires à cette occasion.
Rarement les retrouvailles annuelles des 32 membres de l’Otan se seront tenues au carrefour de tant de conflits : guerre en Ukraine, à Gaza, et fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël.
L’arrivée de Trump et un programme millimétré
Trois jours après le bombardement américain des sites nucléaires iraniens, Donald Trump a atterri mardi soir à La Haye, casquette USA blanche vissée sur le crâne.
Le président américain a rejoint un dîner de gala, à l’invitation du roi des Pays-Bas, puis participera mercredi matin à une séance de travail entre chefs d’État et de gouvernement, condensée en moins de trois heures.

Un message simple : plus de dépenses militaires
Afin d’éviter les déconvenues, ce court sommet se résume à un message simple, attendu dans une déclaration finale de quelques paragraphes seulement.
Aiguillonnés par Donald Trump, les membres de l’Otan vont s’engager à augmenter drastiquement leurs dépenses en matière de défense, pour atteindre au moins 5 % de leur PIB à l’horizon 2035 -3,5 % de dépenses militaires stricto sensu, et 1,5 % supplémentaire pour la sécurité au sens large.
La menace russe au cœur des débats
Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la menace de la Russie, capable selon lui de « réussir une attaque » contre un pays de l’Alliance dans les cinq ans à venir.
Le Kremlin dénonce pour sa part la « militarisation effrénée » de l’Otan.
Les louanges adressées à Trump
Mark Rutte lui a salué la réactivité de Donald Trump, ce que ce dernier n’a pas manqué de diffuser sur ses réseaux sociaux.
Le bombardement américain en Iran est une « action décisive » que « personne d’autre n’avait osé faire », a lancé le patron de l’Otan.

L’Europe sommée de payer
Après le sommet de La Haye, « l’Europe va payer un prix ÉNORME » pour financer sa défense « comme elle le devait » et « ce sera votre victoire », a encore écrit Mark Rutte à Donald Trump, habituellement critique à l’égard des « mauvais payeurs » européens.
« L’Europe de la défense s’est enfin réveillée », a aussi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Une défense mutuelle remise en question ?
À bord d’Air Force One, en direction de La Haye, Donald Trump est resté évasif sur l’attitude des États-Unis en cas d’attaque d’un des membres de l’Alliance.
L’article 5 du traité de l’Otan peut « se définir de plusieurs façons », a-t-il lâché à des journalistes, à propos de la pierre angulaire de l’Alliance.
Cet article pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.
Mardi soir, Mark Rutte s’est voulu rassurant : « je n’ai pas de doute sur l’engagement » des Américains au sein de l’Otan.

Un tête-à-tête attendu avec Zelensky
Au cœur de ce grand raout international, la « probable » rencontre de Donald Trump avec le président ukrainien va focaliser l’attention, quatre mois après la discussion houleuse entre les deux chefs d’État, dans le Bureau ovale.
Quel message veut-il lui faire passer ? « Je lui dirai ‘comment ça va ?’. Il est dans une situation difficile, il n’aurait jamais dû se trouver là », a souligné Donald Trump dont les relations avec M. Zelensky sont compliquées.
Un contexte international explosif
Au Canada, le récent sommet du G7 – le club des grandes démocraties industrialisées – avait été marqué par le départ anticipé du locataire de la Maison-Blanche et l’absence de déclaration commune dénonçant l’« agression russe » en Ukraine. Contrairement aux années précédentes quand Joe Biden était à la tête des États-Unis.
En quittant la Maison-Blanche mardi, Donald Trump s’est en outre montré très en colère après la rupture du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël.
Le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, espère néanmoins que la situation au Moyen-Orient ne chamboulera pas complètement la chorégraphie du sommet qu’il a déjà qualifié d’« historique », grâce aux investissements promis en matière de défense.
En dépit des critiques de l’Espagne qui juge « déraisonnable » cette hausse des dépenses militaires.

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