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D’après un article de Kelly Ng publié sur BBC News le 26 juin 2025
La Corée du Nord s’apprête à inaugurer un projet touristique ambitieux : une station balnéaire à Wonsan, sur la côte est du pays, que le dirigeant Kim Jong-un espère transformer en levier économique et en vitrine nationale. Selon les informations relayées par l’agence officielle KCNA et rapportées par la journaliste Kelly Ng, le complexe accueillera les touristes nord-coréens dès le 1er juillet 2025, soit près de six ans après la date d’ouverture initialement prévue.
Wonsan est une ville chargée de symboles pour la dynastie Kim. C’est là que Kim Jong-un aurait passé une partie de son enfance, dans une résidence luxueuse parmi les villas réservées à l’élite du régime. Longtemps connue pour avoir abrité un site d’essais de missiles, Wonsan est désormais présentée comme un futur pôle touristique. Le projet phare du régime : la « Wonsan Kalma Coastal Tourist Zone », un complexe s’étendant sur 4 kilomètres de plage, incluant hôtels, restaurants, centres commerciaux et un parc aquatique. Toutefois, aucune de ces infrastructures n’a pu être vérifiée de manière indépendante.
Si le régime nord-coréen y voit une étape décisive pour relancer son tourisme, l’ouverture aux visiteurs étrangers reste incertaine. Comme le souligne Rowan Beard, cofondateur de l’agence Young Pioneer Tours, interrogé par la BBC, il aurait espéré une relance plus large du tourisme international, mais « ce n’est malheureusement pas encore le cas ».
Le tourisme en Corée du Nord, déjà très limité et strictement encadré, a été presque entièrement interrompu pendant la pandémie de COVID-19, avec une fermeture complète des frontières dès 2020. Ce n’est qu’à la mi-2023 que les premières réouvertures ont eu lieu, notamment pour des visiteurs russes. Puis, en février 2024, certains touristes occidentaux venus du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne et d’Australie ont été autorisés à entrer par voie terrestre via la Chine. Cette ouverture fut de courte durée, le régime suspendant à nouveau les visites sans fournir d’explication.
L’inauguration officielle de Wonsan Kalma, qui a eu lieu le 24 juin dernier, a été marquée par la présence de Kim Jong-un, de sa fille Kim Ju Ae, ainsi que de son épouse Ri Sol Ju, dont c’était la première apparition publique depuis le Nouvel An. Des diplomates russes, dont l’ambassadeur Alexandre Matsegora, étaient également présents, renforçant l’image d’une alliance russo-coréenne qui se consolide face aux sanctions occidentales.
Le complexe touristique pourrait être dans un premier temps réservé aux Russes, les seuls étrangers actuellement autorisés à accéder à certaines zones du pays. Cette dynamique reflète l’intensification des liens entre Moscou et Pyongyang, alors que la Corée du Nord a récemment envoyé des troupes pour soutenir la guerre menée par la Russie en Ukraine. Par ailleurs, un train de passagers entre Pyongyang et Moscou a repris du service ce jeudi, après cinq ans d’interruption.
Sur le plan économique, le tourisme pourrait offrir une bouffée d’oxygène à un régime durement frappé par les sanctions internationales. Mais les doutes persistent quant à l’attractivité réelle du site. Rowan Beard considère que la station de Wonsan risque de ne pas attirer un large public occidental. « Les visiteurs étrangers continueront probablement de privilégier Pyongyang, la zone démilitarisée (DMZ) ou les sites au style brutaliste et communiste », explique-t-il.
À l’inverse, Elliott Davies, directeur de l’agence Uri Tours, y voit une curiosité unique : « L’idée de découvrir une station balnéaire dans un contexte culturel aussi singulier que celui de la Corée du Nord a quelque chose d’intrigant. » Selon lui, le pays continuera d’attirer un public de niche à la recherche d’expériences hors du commun.
Pour KCNA, le développement de Wonsan est décrit comme un « événement grandiose et heureux pour l’ensemble du pays » et serait le « prélude d’une nouvelle ère » du tourisme national.
Reste à voir si cette stratégie pourra vraiment amorcer un tournant économique durable, ou si elle ne sera qu’une vitrine de plus dans le théâtre du régime nord-coréen.