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Un soir de la semaine dernière, mon garçon qui est étudiant dans un cégep de Montréal est perplexe. Il me demande qui est le groupe Nouvelle Alliance.
— Je ne sais pas. Pourquoi ?
— Parce que l’asso étudiante s’organise pour manifester contre ce groupe qu’elle qualifie de fasciste.
Le lendemain, je découvre sur Internet que la mobilisation en question s’organise dans le cadre d’un événement baptisé « Fête populaire contre le fascisme », prévu le 19 mai, en marge de la marche pour la Journée nationale des patriotes. L’objectif est d’empêcher le rassemblement du groupe Nouvelle Alliance au parc La Fontaine, mais la propagande du réseau anarchiste responsable de l’organisation cible également la Coalition avenir Québec et le Parti québécois.
J’apprends que cela fait des années que ce réseau tente de perturber les festivités de la Journée des patriotes. Cette année, la particularité est de cibler un groupe particulier et d’organiser, sur le lieu même de leur rassemblement, une fête familiale dont l’affiche annonce musique, BBQ, cirque et autres activités… pour enfants !
Plus tard dans la semaine, mon garçon revient sur la question. Il me dit que ses amis, dont certains sont membres de l’association « OUI » du cégep, autrement dit des jeunes souverainistes, ne semblent pas se soucier de l’aspect conflictuel de cet événement ni du fait qu’il soit organisé en marge de la marche pour la Journée nationale des patriotes. La tension monte, certains jeunes renoncent à participer à une telle manifestation, mais la majorité continue de soutenir l’événement. Un jeu, qui consiste à infiltrer la marche des patriotes et à voler le maximum d’objets possibles, comme des drapeaux, est prévu !
Mon fils se désespère de constater qu’ils ne sont pas capables de se rassembler autour de causes nobles sans se placer systématiquement en conflit ouvert avec des groupes identifiés comme des ennemis.
Pourquoi ces étudiants ne se joindraient-ils pas plutôt aux festivités de la Journée des patriotes pour célébrer ensemble la mémoire de tous ceux et celles qui ont construit ce pays ? Quel que soit le groupe visé, comment expliquer que ces jeunes préfèrent mettre leur énergie à créer toutes les conditions d’un affrontement ouvert, et à chahuter une fête patriotique ?
Comment en est-on arrivé là ?
Peut-on y voir la conséquence d’un discours ambiant leur répétant que le Québec souffre de « racisme systémique », que sa laïcité est discriminatoire, qu’ils vivent sur un territoire « non cédé », autrement dit volé et non légitime, que leurs ancêtres sont coupables de colonialisme, que leur langue est sexiste, que leur « blanchité » porte les séquelles d’un passé esclavagiste ? Nul besoin d’être féru en psychologie pour voir à quel point un tel discours peut alimenter la haine de soi et le désir de destruction.
Pourtant, il suffirait que ces jeunes passent quelque temps dans bien des pays sans démocratie, sans laïcité, où une simple insinuation contre le régime ou contre la religion peut valoir la prison, voire la mort, pour comprendre la chance qu’ils ont de vivre dans un pays comme le Québec, respectueux des droits de la personne, des libertés individuelles, des droits des minorités. Plutôt que d’accuser des groupes de fascisme et de tenter de les réduire au silence, ils comprendraient aussi l’importance de la liberté d’expression.
Favoriser le débat d’idées
Je me permets d’aller plus loin. À force d’orienter les apprentissages, les ateliers de formation, les programmes scolaires (comme le défunt Éthique et culture religieuse ou l’actuel cours Culture et citoyenneté québécoise) vers la lutte contre le racisme, le sexisme, le colonialisme, l’homophobie, la transphobie, on conditionne les jeunes à voir le mal partout, à être à l’affût de signes permettant d’affubler les gens d’étiquettes infamantes. Plutôt que de favoriser le débat d’idées, on encourage la censure et l’autocensure. En plus de créer un climat de suspicion, on crée des esprits dogmatiques incapables de débattre sereinement et d’avancer des arguments pour soutenir leurs idées. À défaut, il ne reste plus que la force et l’affrontement pour faire valoir sa vérité.
Dans le contexte du projet de loi 84 du ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, j’avais salué le vocabulaire positif et rassembleur utilisé pour décrire le modèle québécois d’intégration nationale. Mais voilà que, sous la pression de certains intellectuels et de certains partis politiques, la « lutte contre le racisme et la discrimination » a fait son apparition dans ce projet de loi-cadre sur l’intégration nationale. Pourtant, il me semble très sincèrement que c’est bien en se positionnant « pour » des valeurs positives et non en multipliant les termes accusateurs hautement clivants et très peu accueillants pour les immigrants, qu’il sera possible de favoriser une culture commune, rassembleuse et basée sur le respect.
Le Québec n’est certes pas une société parfaite, mais elle n’est pas gangrenée par le racisme ni par tous les maux dont on l’affuble. Bien au contraire, l’histoire de son peuple, son aptitude à avoir évolué de façon vertigineuse, en l’espace de quelques années, d’une société conservatrice sous emprise religieuse à une société ouverte, pluraliste, accueillante, qui protège les libertés individuelles, qui fait de la laïcité un principe politique structurant et de l’égalité des sexes une valeur fondamentale, est digne de respect. Les jeunes peuvent en être fiers.
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