Portée par son héros bleu et poilu, la vague Lilo & Stitch déferle dans les salles de cinéma ce mercredi 21 mai, sous la forme d’un remake du film d’animation de Disney sorti en 2002.

Deux mois après une version controversée de Blanche-Neige, ce nouveau recyclage d’un classique Disney, initialement prévu pour la plateforme de streaming du studio, est lui très attendu. Selon le groupe, la bande-annonce dévoilée en mars a généré 158 millions de vues en 24 heures, un score battu uniquement par le teaser du Roi Lion, succès en 2019, parmi ses productions en prise de vues réelles.

Loin des figures traditionnelles des mascottes Disney

Aux États-Unis, où le long-métrage arrive en salles vendredi, deux jours après la France, le site spécialisé Deadline s’attend à ce qu’il domine le box-office au cours de son premier week-end d’exploitation en générant 120 millions de dollars, devant le dernier volet de la saga Mission: Impossible - The Final Reckoning (80 millions).

Mais comment Stitch est devenu aussi populaire en deux décennies ? C’est que Stitch n’est ni un prince charmant ou une princesse, et s’éloigne des figures traditionnelles des mascottes Disney. « C’est un anti-héros, il n’est pas propre, il met sa langue dans son nez… Mais quand on voit cette bestiole espiègle aux grandes oreilles, aussi bien les vieilles générations que les nouvelles, on tombe amoureux », résume le comédien Emmanuel Garijo, voix française de Stitch, en 2025 comme en 2002.

Croissance de 125 % sur un an

Et c’est cette différence au sein de l’univers Disney (comme peut l’être Deadpool chez Marvel) qui le rend si attractif. Peluches, jeux de construction, figurines… En France, au premier trimestre 2025, la licence, troisième « derrière Pokémon et Star Wars », a ainsi enregistré une croissance de 125 % sur un an, selon Frédérique Tutt, du cabinet d’analyse Circana.

Cette popularité de Stitch, d’abord remis au premier plan par des enseignes de mode, a ensuite gagné le marché du jouet en 2023, raconte l’experte. Parmi ces consommateurs figurent les « kidultes » - des adolescents et jeunes adultes « qui s’autorisent à jouer » alors « qu’avant c‘était peut-être mal perçu » - les nostalgiques du premier dessin animé, de ses suites ou de la série dérivée ou encore les enfants découvrant l’animal.

« On est sur de la pop culture »

« On est sur de la pop culture, un personnage attachant et rassembleur qui permet de parler à des audiences assez différentes », notamment les 15-34 ans, estime Ali Sana, directeur des licences chez Disney France, invoquant une société influencée « par les réseaux sociaux où le côté décalé » de Stitch attire. La licence « va certainement continuer à prendre des parts de marché jusqu‘à la fin de l’année », anticipe Frédérique Tutt. Et ce, que le film fonctionne ou non.