NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Vues: 31
Rien, ou pas grand-chose, à attendre de ce nouveau sommet des Brics+ qui s’est ouvert ce dimanche 6 juillet à Rio de Janeiro, sous la présidence brésilienne. Les 11 pays membres – Afrique du Sud, Brésil, Chine, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, Inde, Indonésie, Iran, Russie -, qui représentent plus de la moitié de l’humanité et 40 % de la richesse mondiale – désormais plus que le G7 –, se retrouvent pendant deux jours sous les auspices du président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, avec deux grands absents : Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la CPI – il participera en visio au sommet –, et Xi Jinping, une première pour le dirigeant chinois, qui sera représenté par son Premier ministre. L’Arabie saoudite, en attente d’intégration, est invitée comme observatrice.
Sur les tensions au Moyen-Orient, l’exercice auquel Lula va se livrer tient de la haute voltige. Le président brésilien a pris une position ferme et critique envers Israël dans le conflit opposant Israël à l’Iran et au Hamas. Il a comparé les actions israéliennes dans la bande de Gaza à un génocide, établissant un parallèle avec la Shoah, ce qui a provoqué une crise diplomatique majeure entre le Brésil et Israël. En conséquence, Lula a été déclaré persona non grata en Israël.
La position de Moscou sur le conflit Iran-Israël est plus nuancée. La Russie cherche à équilibrer ses relations avec l’Iran et Israël en se positionnant comme un médiateur potentiel. Moscou a condamné les frappes israéliennes contre l’Iran, les qualifiant de violations de la Charte des Nations Unies et du droit international. Ce qui fait sourire du côté de Jérusalem, où on rappelle que l’intervention russe en Ukraine ne se fait pas en toute conformité avec la Charte des Nations Unies et le droit international… La Russie a tout intérêt à maintenir un partenariat avec un Iran isolé, ce qui lui permet de contourner les sanctions internationales et de renforcer sa position géopolitique.
Même ambivalence du côté de Pékin. Bien que la Chine soit le principal acheteur de pétrole iranien et entretienne des relations économiques étroites avec Téhéran, elle s’est gardée, comme Moscou, de fournir un soutien militaire ou logistique direct à l’Iran. Pékin a exprimé sa « solidarité stratégique » avec Téhéran mais reste prudente dans son engagement pour éviter d’être entraînée dans le conflit. La Chine adhère traditionnellement à une politique étrangère non interventionniste et pragmatique. Elle encourage la reprise des négociations sur le dossier nucléaire iranien et appelle à un règlement politique basé sur le droit international. La Chine est préoccupée par les conséquences économiques d’une escalade du conflit, notamment en ce qui concerne la stabilité des chaînes d’approvisionnement globales et la sécurité énergétique. Le Golfe et ses eaux environnantes sont essentiels pour le commerce international de biens et d’énergie, et Pékin exhorte la communauté internationale à redoubler d’efforts pour contenir le conflit.
Pékin, tout comme Moscou, s’est montré très discret après les bombardements américains et israéliens sur l’Iran.
Quant à l’Inde, elle s’est rapprochée d’Israël en s’abstenant sur la résolution des Nations unies pour un cessez-le-feu à Gaza en juin. New Dehli entretient des relations étroites avec l’Iran comme avec Israël, et cherchera une désescalade des tensions régionales, en présence de l’Arabie saoudite, acteur clé dans la région, futur membre des Brics+, et allié des États-Unis
Il est vain d’espérer un compromis sur ce sujet ultra-clivant entre le bloc Iran-Brésil-Afrique du Sud et le bloc Russie-Chine-EAU. Il est probable qu’il sera expédié en quelques phrases convenues, actant le désaccord.
Par ailleurs, le serpent de mer de la dédollarisation du commerce entre membres des Brics+ ne devrait pas refaire surface lors de ce sommet : le président américain a en effet menacé d’imposer des surtaxes de 100 % aux pays qui remettraient en question la domination du dollar dans les échanges internationaux. Une menace qui devrait calmer certaines velléités. La Chine et l’Inde négocient discrètement leurs droits de douane avec l’administration américaine, ne veulent pas froisser les États-Unis. Pour l’Inde, les enjeux sont immenses. Face aux menaces douanières américaines, le pays le plus peuplé du monde milite pour l’abaissement des barrières économiques entre pays du Sud. Le Premier ministre indien Narendra Modi se rendra à Rio de Janeiro au cœur d’un marathon diplomatique. Après le Ghana, le Kenya et Trinité-et-Tobago, il quittera le Brésil pour une visite officielle en Argentine. Le sommet des Brics+ constitue l’acmé de cette tournée. « L’enjeu est d’abord économique pour l’Inde. Alors que Donald Trump se livre à un fort protectionnisme, il s’agit de compenser en facilitant les échanges entre pays émergents », explique Harsh Pant, directeur de l’Observer Research Foundation.
Autre priorité : comment éviter l’éclatement des Brics+, tiraillés entre une ligne anti-occidentale emmenée par Pékin-Moscou-Rio-Téhéran-Pretoria, et une ligne plus modérée qui est celle des EAU, de l’Indonésie, de l’Égypte ou encore de l’Éthiopie. « Le défi est de résister à la domination chinoise, contraire aux intérêts indiens et à l’esprit multilatéral des Brics+. Il s’agit de réformer la gouvernance mondiale pour la rendre plus transparente et inclusive », souligne Harsh Pant.
Contrairement au G7 où le leadership est clairement emmené par les États-Unis, aucune puissance des Brics+ ne peut prétendre assumer ce rôle. Si la Chine, la Russie, l’Iran souhaitent en faire un bloc anti-Occident, ce n’est nullement le cas de l’Inde ou encore des EAU.
Restent alors les sujets bateaux tels l’intelligence artificielle, le développement des pays du Sud, cher à Lula, et le changement climatique, à quatre mois de la COP30 qui se tiendra, elle aussi, au Brésil. Sur cette palette de sujets convenus, l’unanimité devrait être de mise…
Henri Dubost