NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Selon le Coran, le pont Sirat passerait au-dessus de l’enfer et mènerait au paradis. Le Sirat serait mince comme un fil et plus tranchant qu’une épée : un passage obligé périlleux. C’est en tout cas ce qu’indique l’intertitre qui ouvre le film Sirat, d’Óliver Laxe (Viendra le feu, Prix du jury à Un certain regard), dévoilé jeudi en compétition. Verdict ? C’est pénible et long : une grosse déception.
Dans ce road-movie métaphorique, Sergi López (toujours charismatique) interprète Luis, un homme qui, flanqué de son garçon, Esteban, et de leur chien, Pipa, cherche désespérément sa fille, Maria, disparue dans un rave au Maroc cinq mois plus tôt. Par un concours de circonstances, papa, fiston et chien-chien se joignent à un petit groupe tissé serré en route vers une autre fête clandestine où se rendra peut-être Maria. S’ensuit une traversée du désert en fourgonnette.
À la radio, on entend par deux fois des extraits de bulletins de nouvelles qui laissent entendre que la Troisième Guerre mondiale est en cours, non que le film fasse quelque chose de significatif avec cette toile de fond qui demeure somme toute assez abstraite.
Les décors naturels sont saisissants, et Laxe les filme de façon inspirée. Sa réalisation n’en est pas moins redondante (à l’image de la musique électro répétitive).
C’est, cela étant, sur le plan du scénario que le film ne convainc pas. Ainsi, au bout d’une heure, calamités et tragédies se mettent soudain à s’enchaîner jusqu’à l’absurde.
Le film troque alors le réalisme qui a précédé pour des développements plus outrés venant réitérer — et appuyer, et surligner — ladite dimension métaphorique, pourtant pas exactement subtile : partie pour le « paradis », c’est-à-dire cette fiesta en plein air, la caravane risque d’aboutir en « enfer ». On taira de quelle manière.
Qu’adviendra-t-il de Luis et compagnie ? Au bout d’un moment, on ne s’en soucie plus guère. À l’instar de la quête illusoire du protagoniste pour retrouver sa fille et en dépit du titre laissant entendre une destination, Sirat ne va nulle part.
François Lévesque est à Cannes à l’invitation du Festival et grâce au soutien de Téléfilm Canada.