On entendra beaucoup siffler, ces jours. Dans les stades et jusque dans nos salons, où les arbitres de l’Euro féminin distribueront les cartons, signifieront les arrêts de jeu – et les spectateurs, leur indignation. Instrument de communication redoutable, le sifflement est aussi, et avant tout peut-être, un instrument de musique, universel et instinctif. Qui n’a jamais siffloté sous sa douche ou, comme Blanche-Neige, en travaillant?
Pour Bertrand Causse, siffler est même un art vocal à part entière. Vice-champion du monde de sifflet en 2018 (oui, ce concours existe et, non, le terme ne se réfère pas uniquement à l’objet en plastique), le musicien français se produit depuis plusieurs années dans les salles de concert, où il fait ainsi découvrir cette discipline à un large public. La justesse d’orfèvre, le velours du vibrato – juste en pinçant les lèvres. Comme ce dimanche à Cormoret, dans le Jura Bernois où, accompagné par le jeune organiste romand Guy-Baptiste Jaccottet, Bertrand Causse interprétera airs classiques et mélodies populaires.